Danse

Jean-Paul Montanari : mémoire de la danse contemporaine

29-04-25 - 12:30
29-04-25 - 13:33
Imprimer
Alors que Jean-Paul Montanari s’est éteint vendredi 25 avril à Montpellier, En Commun republie une interview qu’il avait donnée en 2020 au magazine de la Métropole. Il y parlait de 40 années de danse à Montpellier, alors que se préparait le 40e anniversaire du festival Montpellier Danse. Une manifestation qui avait été annulée pour cause de COVID et de confinement.
Jean-Paul Montanari
Jean-Paul Montanari fut directeur du festival et de la saison Montpellier Danse durant 45 ans - © C. Ruiz
Écouter

Mémoire de la danse contemporaine, Jean-Paul Montanari, directeur du festival et de la saison Montpellier Danse, a partagé l’histoire de cet « art nouveau » depuis la création d’un centre chorégraphique et du festival avec Dominique Bagouet au tout début des années 80. Rencontre.

La danse contemporaine est un art nouveau…

Jean-Paul Montanari : Comme la naissance du rock a été l’apparition d’un autre univers pour la musique, la danse contemporaine a été posée à côté de la danse classique, mais ça n’avait rien à voir. C’est un art de l’éphémère. Contrairement au théâtre où il y a un texte, à la peinture où il y a une toile, au cinéma où il y a un film. Même s’il reste des vidéos des chorégraphies, regarder un film de danse ne procure pas les mêmes émotions. La danse se vit avec les danseurs. Nous sommes d’ailleurs plusieurs à penser que le spectateur regarde la danse avec son corps.

Notre rapport avec les gens qui bougent est mystérieux, énigmatique. C’est peut-être pour cela que les gens disent qu’ils ne comprennent rien à la danse. C’est un art qui n’est pas fait pour être compris.


Comment la danse s’est-elle structurée à Montpellier ?

Elle est aujourd’hui reconnue comme un art à part entière avec ses propres structures institutionnelles qui ont été inventées. L’ouverture d’un centre chorégraphique et du festival Montpellier Danse ont lancé la machine. A suivi l’introduction d’une saison d’hiver, qui a créé une relation permanente avec le public, ainsi qu’avec les acteurs culturels que sont l’Opéra national de Montpellier, le centre dramatique national des 13 Vents, les théâtres de La Vignette et Jean-Vilar... Tous les gens qui veulent faire de la danse à Montpellier sont associés à la saison.

Il y a une vraie offre de danse contemporaine avec pas moins de 60 000 sièges à disposition chaque année et des tarifs adaptés à tous.

Avec l’ouverture de l’Agora qui regroupe Montpellier Danse et l’Institut Chorégraphique International – Centre Chorégraphique National – ICI-CCN – en 2010, notre but initial avec Dominique Bagouet a été atteint ! Aujourd’hui, toutes les salles qui programment Montpellier Danse sont pleines.

La vocation de Montpellier Danse perdure-t-elle ?

Montpellier Danse a toujours eu pour vocation la défense de la création chorégraphique et le soutien aux artistes émergents, notamment ceux qui vivent en région et c’est assez exceptionnel.

Le festival, comme le centre chorégraphique, ont mis au jour de nombreux artistes. Ils sont nombreux à s’être installés ici : Dimitri Fedotenko (russe), Salia Sanou (burkinabé), Paola Stella Minni et Konstantinos Rizos (italienne et grec), Hamdi Dridi (tunisien), I-Fang Lin (chinoise)... Regardez la nationalité des compagnies de danse à Montpellier, vous verrez le côté international cosmopolite ! On ne voit pas cela dans d’autres villes. Nous ouvrons la route à tous ceux qui ont envie de la prendre, qu’ils soient artistes ou publics.

salia sanou
Salia Sanou - © D.R.
Paola et Konstantinos
Paola Stella Minni et Konstantinos Rizos - © Montpellier Danse
Hamdi Dridi
Hamdi Dridi - © D.R.
  • 0
  • 1
  • 2
salia sanou
Salia Sanou - © D.R.
Paola et Konstantinos
Paola Stella Minni et Konstantinos Rizos - © Montpellier Danse
Hamdi Dridi
Hamdi Dridi - © D.R.

Source URL: https://encommun.montpellier.fr/articles/2025-04-29-jean-paul-montanari-memoire-de-la-danse-contemporaine