Montpellier : résorber tous les bidonvilles d’ici dix ans

09-05-25 - 14:00
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Après la fermeture du bidonville de Celleneuve en 2022, résorbé via l'expérience du village de transition de La Rauze, « une opération pilote au niveau national » selon le préfet François-Xavier Lauch, la Ville et l’État poursuivent leur action commune contre l’habitat indigne, en partenariat avec la Fondation pour le Logement des défavorisés (ex-Abbé Pierre). Entre 500 et 600 personnes vivent encore dans des bidonvilles sur le territoire de la Métropole de Montpellier.
Michaël Delafosse, maire de Montpellier, Sylvie Chamvoux (Fondation pour le Logement) et le préfet François-Xavier Lauch
Michaël Delafosse, maire de Montpellier, Sylvie Chamvoux, présidente Occitanie de la Fondation pour le Logement des défavorisés (ex-Abbé Pierre), et le préfet de l'Hérault, François-Xavier Lauch, poursuivent leur action contre le logement indigne - © C. Ruiz
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« C’est un moment important, un engagement très fort que nous prenons. Nous avons la volonté de tout tenter pour résorber progressivement l’ensemble des bidonvilles sur la Métropole de Montpellier d’ici 10 ans, tout en empêchant la création d’autres sites », déclare François-Xavier Lauch, préfet de l’Hérault, au moment de signer une convention avec la Ville. Il confirme un engagement de l’État à hauteur de près d’un million d’euros par an sur cette question. Cela permettra d’assumer les dépenses de fonctionnement des lieux d’accueil, la scolarisation des enfants, ainsi que les dispositifs particuliers relatifs au relogement et à l’accompagnement social des familles concernées. Il s’agit d’un programme spécifique, qui n’impacte pas l’attribution des logements sociaux. 

« Montpellier assume son devoir de solidarité sur la question du logement »

« Montpellier est une des rares villes à respecter la loi SRU et à assumer son devoir de solidarité sur le logement. Depuis 2020, en parfaite coordination avec la préfecture, nous avons beaucoup travaillé pour résorber les bidonvilles et les squats. Sur celui de Celleneuve, où environ 240 personnes vivaient des conditions scandaleuses, ce fut une réussite remarquable malgré d’importantes difficultés. Nous avons acquis de l’expérience et du savoir-faire. Notre stratégie d’accompagnement et de relogement a convaincu l’État et l’Europe, qui nous soutiennent financièrement. Quand on fait ensemble, les chances de réussite sont plus grandes », détaille Michaël Delafosse. Le maire de Montpellier et le préfet ont expliqué que le prochain site sauvage démantelé serait celui de l'avenue de Maurin, où entre 70 et 80 personnes habitent actuellement. « Il ne faut pas faire l’autruche sur un aussi sujet complexe, et sortir de l’inaction et de l’indifférence », ajoute l’élu, qui a aussi lancé un appel à la solidarité en direction des communes métropolitaines et des bailleurs. 

fermeture du village transitoire de La Rauze en avril 2024 maire de Montpellier préfet de l'Hérault
Michaël Delafosse, maire de Montpellier, et François-Xavier Lauch, préfet de l'Hérault, en avril 2024 lors de la fermeture du village transitoire de La Rauze (3,4 M€ sur deux ans) en avril 2024 - © Frédéric Damerdji
élus représentante associative préfet
L'État, la Ville et la Fondation pour le logement scellent un partenariat contre l'habitat indigne - © C. Ruiz
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fermeture du village transitoire de La Rauze en avril 2024 maire de Montpellier préfet de l'Hérault
Michaël Delafosse, maire de Montpellier, et François-Xavier Lauch, préfet de l'Hérault, en avril 2024 lors de la fermeture du village transitoire de La Rauze (3,4 M€ sur deux ans) en avril 2024 - © Frédéric Damerdji
élus représentante associative préfet
L'État, la Ville et la Fondation pour le logement scellent un partenariat contre l'habitat indigne - © C. Ruiz

Quinze logements transitoires pouvant accueillir 35 personnes

Pour résorber les bidonvilles et les squats, des lieux d’accueil provisoires sont nécessaires. Après le village de transition de La Rauze, c’est l’ancienne auberge de jeunesse située rue des Écoles laïques, inutilisée depuis plusieurs années, qui va tenir ce rôle. Cédée par la Ville à la Fondation pour le Logement des défavorisés (ex-Abbé Pierre), elle proposera 15 logements transitoires pouvant accueillir 35 personnes. Le rez-de-jardin sera ouvert sur le quartier et accueillera aussi le dispositif d’accompagnement de la Croix Rouge française. Les logements, qui comportent chambre et séjour, sont situés dans les étages. Chaque ménage aura son espace identifié et réservé dans deux grandes cuisines et deux grandes salles de bain partagées. Les travaux de sécurisation et de rénovation de ce bâtiment du 19e siècle sont réalisés par l’association d’architectes solidaires Quatorze (financés à hauteur de 300 000 € par la Ville). Ils devraient s’achever en juillet, afin de pouvoir accueillir le public concerné d’ici la rentrée de septembre. 

ancienne auberge de jeunesse drapeau institutionnel ciel nuageux
Le rez-de-jardin de l'ancienne auberge de jeunesse sera ouvert aux habitants du quartier - © C. Ruiz
vue intérieur logement
Les logements sont composés d'une chambre et d'un séjour. Cuisines et salles de bain sont partagées, mais avec des espaces réservés - © C. Ruiz
Michael Delafosse, architectes solidaires de l'association Quatorze, escaliers
Les architectes solidaires de l'association Quartorze, en charge de la rénovation, mènent la visite du bâtiment - © C. Ruiz
terrasse interieure au premier étage côté cour arbres
Côté cour, une petite terrasse pourra être aménagée en jardin partagé - © C. Ruiz
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ancienne auberge de jeunesse drapeau institutionnel ciel nuageux
Le rez-de-jardin de l'ancienne auberge de jeunesse sera ouvert aux habitants du quartier - © C. Ruiz
vue intérieur logement
Les logements sont composés d'une chambre et d'un séjour. Cuisines et salles de bain sont partagées, mais avec des espaces réservés - © C. Ruiz
Michael Delafosse, architectes solidaires de l'association Quatorze, escaliers
Les architectes solidaires de l'association Quartorze, en charge de la rénovation, mènent la visite du bâtiment - © C. Ruiz
terrasse interieure au premier étage côté cour arbres
Côté cour, une petite terrasse pourra être aménagée en jardin partagé - © C. Ruiz

« Un lieu de vie sécurisé pour se projeter vers un emploi et un logement pérenne »

« Il existe une volonté de sortir de la gestion en urgence avec une vraie stratégie commune. Cette convention est très importante, dans une ville où la situation du logement est très tendue. Ici, nous aurons un lieu de vie sécurisé, où il sera possible de se projeter sereinement vers un emploi et un logement pérenne, pour les familles quittant les bidonvilles. Mais, cela reste un lieu transitoire. Ensuite, dans trois ans, de nouveaux travaux seront réalisés pour transformer le bâtiment en logements sociaux définitifs », insiste Sylvie Chamvoux, présidente Occitanie de la Fondation pour le Logement des défavorisés. 


Source URL: https://encommun.montpellier.fr/articles/2025-05-09-montpellier-resorber-tous-les-bidonvilles-dici-dix-ans