En Commun : Le précédent congrès des notaires de France à Montpellier date de 2012. Vous aviez alors évoqué la transmission. Cette fois, ce sera la famille. Vous restez dans des thématiques assez proches.
Me Romain Brunet : Oui, c’est un clin d’œil. C’est un peu le hasard aussi puisque le thème avait été choisi avant la ville. Mais on a trouvé que cela avait du sens de revenir sur un sujet effectivement assez proche. Le droit de la famille, c’est le cœur du moteur du notariat. C’est un sujet qui est vraiment important dans notre profession. Il y a beaucoup de choses qui gravitent autour de ce sujet-là. En gros, on a deux grandes thématiques : l’immobilier et la famille.
En Commun : Il est étonnant de voir dans l’intitulé de votre congrès cette idée de tribu qui n’est pas franchement un concept juridique. Pourquoi ce choix ?
Me Romain Brunet : Le thème en soi, c’est de constater l’évolution de la société et voir ce qu’il est nécessaire de faire évoluer dans la loi – l’objectif d’un congrès étant de faire des propositions – lorsque certaines choses ne sont plus adéquates. On a fait un travail pour définir ce qu’était une famille en France aujourd’hui. Le thème de tribu nous est apparu car la famille traditionnelle d’il y a quarante avec un couple marié avec des enfants a considérablement évolué. Les couples peuvent être pacsés, simplement concubins, il y a des enfants de différentes unions, beaucoup de familles recomposées, il peut y avoir des couples gays avec des enfants adoptés. La notion de tribu montre combien la famille est devenue plurielle aujourd’hui.
En Commun : Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste la permanence qui sera organisée durant le congrès dans le hall de l’hôtel de Ville de Montpellier ?
Me Romain Brunet : Le notariat en tant quel tel n’est pas toujours connu à sa juste valeur du grand public. Notre famille professionnelle a un vrai lien avec la ville qui nous accueille. Après en avoir échangé avec le maire de Montpellier, nous avons trouvé qu’il était opportun d’offrir des consultations gratuites en mairie sur la journée du 24 septembre. C’est le témoignage de notre partenariat. Beaucoup de gens, pour de multiples raisons, n’osent pas pousser la porte d’une étude notariale. Cette fois, c’est nous qui viendrons vers eux pour répondre à leurs questions.
En Commun : Quelles sont les répercussions d’un congrès comme le vôtre pour la ville accueillante ?
Me Romain Brunet : Nous sommes environ 3 200 notaires avec parfois familles et amis présents à Montpellier pendant une semaine. On est un des plus grands congrès de France, car même les avocats qui sont plus nombreux ne mobilisent pas autant pour leur congrès. Cela représente de vraies retombées économiques pour l’hôtellerie, la restauration et les transports. Il n’y a pas beaucoup de villes en France qui ont des infrastructures comme celles de Montpellier pour nous accueillir. Et je ne vous cache pas que pour de nombreux collègues, c’est un réel plaisir de venir dans le Sud et plus particulièrement à Montpellier.