La séance du Conseil municipal du 16 octobre comportait plus de 80 dossiers dont un, assez conséquent, sur les dénominations de rues. Vingt-six lieux étaient concernés dans six quartiers de la ville. Cette délibération a été votée à l’unanimité.
Centre
Le parvis rénové de la poste Rondelet prendra le nom de Daniel Grasset (1929-2023). Professeur honoraire d’urologie à la faculté de Médecine de Montpellier et il fut le premier chirurgien à réaliser une greffe rénale à Montpellier, en 1970. Le parvis du Carré Sainte-Anne deviendra Yves Larbiou (1933-2022). Fils du crémier de la rue du Bayle, c’était un enfant du quartier. Adjoint au maire chargé de la Culture, du temps de Georges Frêche, il a notamment travaillé sur la donation Soulages au musée Fabre. À deux pas de Higher Roch, voici la place Iolanda Gigliotti dite Dalida (1933-1987). Un hommage à une grande dame de la chanson française.

Centre (bis)
Située à l’arrière de l’école Isaac/Scholl, voici la place Valdo Pellegrin (1943-2022). Enseignant, il était aussi l’historien de la communauté protestante de Montpellier. La place qui se trouve rue Eberhardt prend le nom de Fatima Hassouna (2000-2025). Le travail de cette photojournaliste indépendante palestienne, tuée en avril dernier à Gaza, était au cœur d’un documentaire présenté au festival de Cannes. Par ailleurs, un espace Alain Marchand (1947-2008) voit le jour dans la rue du professeur Henri Serre à la mémoire de cet ancien professeur d’économie de l’université Paul Valéry de Montpellier. Un passage Cécile Baudy (1934-2021) est créé derrière l’église Saint-Roch en souvenir de cette ancienne militante politique. Dans le même secteur, côté rue Voltaire, une place est dédiée à Colette Richarme (1904-1991), artiste-peintre qui a résidé à la Vignette, terres qui ont donné naissance à l’université Paul-Valéry. Une allée a été agencée à l’équerre du boulevard de Strasbourg avec la construction de Bikube. Elle se nomme Alphonse Cillière (1861-1946). Consul de France et témoin des faits, il a écrit sur le massacre des Arméniens (1895).
Centre (ter)
Le futur parvis de l’école du docteur Roux va revêtir le nom de Thierry Arcaix (1954-2025). Enfant de Figuerolles, instituteur puis sociologue, il connaissait ce quartier mieux que quiconque et il l’a raconté dans plusieurs livres et un travail de thèse. Avec Khaled Assad (1932-2015), c’est à une victime de l’état islamique qu’un hommage est rendu à travers une place de l’avenue Charles Flahault. Cet archéologue a payé de sa vie le fait de vouloir préserver les trésors de Palmyre, en Syrie. Bien plus près de nous, Pierre Biegel, âgé de 85 ans, est le président de l’association Rimbaud pétanque. Le boulodrome du parc Rimbaud prend son nom.

Croix d’Argent
Un groupe scolaire va être réalisé sur le haut de l’avenue Villeneuve d’Angoulême. L’école maternelle s’appellera Rosa Bonheur (1822-1899), célèbre peintre animalière, et l’école élémentaire sera celle du Chevalier de la Barre (1745-1766). Torturé et exécuté pour blasphème, victime du fanatisme religieux, il est devenu symbole de la laïcité. Dénomination de la salle Paul Pelet (1946-2020) dans le gymnase Alain Colas pour saluer un ancien joueur et dirigeant du club de volley-ball de Montpellier Croix d’Argent. Dans la rue du professeur Henri Roseau, se trouve le square Madeleine Attal (1921-2023), actrice et réalisatrice. Cette voix de radio et de théâtre se faisait poésie dès qu’elle lisait les œuvres de ses amis Joseph Delteil et Max Rouquette ou Gaston Baissette et René Char. Enfin, dans le parc Tastavin, on trouvera désormais le jardin Simone Iff (1924-2014). Autrice du slogan « Un enfant si je veux, quand je veux ! », elle a consacré une large partie de sa vie militante à la défense du droit des femmes et aux problématiques liées à la sexualité.
Cévennes
Aux Cévennes, le plateau sportif de la cité Paul-Valéry évoque le nom d’un citoyen engagé dans la promotion du vivre ensemble : Lahoucine Zemmouri (1965-2023), un militant associatif qui siégeait au conseil citoyen Pas du Loup / Val de Croze. Par ailleurs, le parcelle Décor devient le parc Christine de Pizan (1364-1430). C’était une philosophe et poétesse italienne du Moyen-âge.
Près d’Arènes
Le maire de Montpellier avait évoqué ce nom attaché à Georges Brassens lors de l’inauguration du parc Nino Ferrer. Voici donc dans la ZAC Montpellier Sud le chemin des Copains d’abord. Le mail Anna Politkovskaïa (1958-2006) évoque cette journaliste américano-russe, militante des droits de l’homme, opposée à la politique de Poutine et assassinée à Moscou. Décédée il y a quelques jours, un square de l’avenue Fabre de Morlhon évoquera le nom de l’éthologue anglaise Jane Goodall (1934-2025) dont le nom est indissociable de ses travaux auprès des chimpanzés.

Port-Marianne
Le parvis de l’école Zay/Prokofiev prend le nom de Julien Lauprêtre (1926-2019). Il a présidé le Secours populaire français de 1955 jusqu’à sa mort. Le quartier Cambacérès comprenait trois artères au nom des lycéennes résistantes de Clemenceau. Avec la rue Noëlle Vincensini (1927-2025), « les quatre petites de Montpellier » seront unies post mortem comme elles l’ont été toute la vie durant. Pierre Pitiot (1932-2014) était un passionné de cinéma et le co-fondateur de Cinemed. L’avenue du Pirée devant les locaux de Cinemed est un bel hommage de la Ville de Montpellier.
Hôpitaux-Facultés
Native de Montpellier, Liliane Atlan (1932-2011) était une autrice dramatique (théâtre, poésie et récits) de culture juive. Son nom sera donné à la crèche construite sur la parcelle du legs Guiraud, rue du Pioch-de-Boutonnet. Enfin, un espace Gaston Baissette (1901-1977) est agencé sur la route de Ganges à la mémoire du médecin écrivain, auteur de L’étang de l’Or.
