Fondée à Berlin en 2020 par deux Français, Bichoï Metias et Romain Palanques, Cykero a rapidement trouvé sa place sur le marché allemand du reconditionnement numérique. En quatre ans, la start-up s’est imposée comme un acteur montant outre-Rhin, portée par une croissance spectaculaire : 12,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023, 27 millions en 2024 et un cap fixé à 100 millions d’ici 2028.
Après une première implantation en région parisienne, la société a décidé de s’ancrer cette année dans la métropole de Montpellier.
Un technocentre de pointe à Castelnau-le-Lez
L’implantation de l’entreprise allemande s'est concrétisée le 13 novembre avec la pose symbolique de la première pierre de son unité industrielle baptisée Technocentre 5.0. Située au sein de l'écoquartier Eureka, à Castelnau-le-Lez, l'usine sera entièrement dédiée à la remise à neuf de smartphones, tablettes, ordinateurs et montres connectées. L’équipement, opérationnel l’an prochain, se veut moderne, semi-automatisé, et surtout conçu pour répondre à la demande croissante en appareils reconditionnés.
Cykero promet 160 emplois directs, dont 30 dès 2026, mobilisant des compétences en ingénierie, production, contrôle qualité et gestion industrielle. Une unité de maroquinerie artisanale est aussi prévue pour développer une gamme d’accessoires premium. « C’est un énorme investissement », confient les deux dirigeants. Le coût du projet atteint 20 millions d’euros et est soutenu, notamment par la Métropole de Montpellier (300 000 euros) et la Région Occitanie via les fonds européens FEDER (800 000 euros).
L'emplacement est stratégique
Le déménagement du siège social de l’entreprise au MIBI (Montpellier International Business Incubator) à Montpellier révèle aussi les ambitions de la start-up. « Le territoire est un emplacement stratégique pour s’adresser au marché européen estimé à 17 milliards d’euros », souligne Bichoï Metias, qui insiste également sur la volonté de l’entreprise de contribuer à la réindustrialisation de la France. À proximité de l’Espagne, de l’Italie et du Portugal, la métropole offre un accès direct à des marchés clés du sud de l’Europe. Une situation géographique intéressante pour une entreprise qui ambitionne un déploiement continental.
L'émergence d'une filière du réemploi
Le pari montpelliérain se base sur l’émergence d’un écosystème engagé dans l’économie circulaire. C’est ce qui a séduit les dirigeants qui revendiquent un ADN environnemental fort : « Notre conviction est simple. Les consommateurs soucieux de l’environnement peuvent contribuer à un monde meilleur. Notre mission est de réduire l’impact écologique en promouvant le réemploi. » Les trentenaires entendent bien s’insérer dans l’essor de filières industrielles de réemploi sur le territoire métropolitain.
L’économie circulaire, créatrice d’emplois, d’économies de ressources et d’innovation industrielle, bénéficie d’acteurs déjà bien implantés, comme MAS Réemploi, spécialiste de la récupération et remise en circulation de matériaux de construction, ou Oc’Consigne, basé à Lattes, qui a relancé la consigne en lavant et réemployant des bouteilles en verre à l’échelle industrielle. Lezprit Réquipe est aussi très active dans le réemploi d’articles de sport. L’ouverture en 2027 d’une ressourcerie moderne à Grabels, adjacente à la déchetterie rénovée, devrait créer environ 40 emplois, majoritairement pour des personnes éloignées du marché du travail.
Un incubateur dédié à l’économie circulaire
Les candidatures sont ouvertes pour la nouvelle promotion du Nouvel Atelier, le programme d’incubation destiné aux projets engagés dans l’économie circulaire. Piloté par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de l’Hérault et ses partenaires (dont la Métropole de Montpellier), ce dispositif organise durant six mois, des ateliers collectifs, un accompagnement individuel sur mesure et un appui à la stratégie commerciale. Dépôt des candidatures jusqu’au 30 novembre. Début de la session en décembre.
>>> Téléchargez le dossier de candidature ici.