Musée Fabre : les chefs d’œuvres chinois du musée Guimet à Montpellier

Le parcours des visiteurs débute dans le hall du musée Fabre. Un cheminement de pochoirs nous emmène ensuite jusqu'à l’hôtel Cabrières-Sabatier d’Espeyran, lieu de de l'exposition. Dans un premier espace, une animation numérique nous rappelle que la culture chinoise, mal connue, ne nous est pourtant pas si étrangère : calligraphie, porcelaines, acupuncture, dragons et Grande Muraille… Empruntons ensuite le majestueux escalier de cet hôtel particulier de la fin du 19^e siècle pour atteindre le 2^e étage, où sont présentées les pièces exceptionnelles de l’exposition Guimet + Chine. Celle-ci est organisée en quatre espaces : prestige, sacré, beauté et transgression. Elle propose également différents dispositifs sonores, ludiques ou olfactifs pour agrémenter cette aventure culturelle et historique. 

Prestige et sacré 

Une projection animée et une ambiance sonore nous font d’abord pénétrer dans l’intimité d’un « studio de lettré » ouvert sur un jardin, invitant à la contemplation et à la création. Des objets raffinés, tels un sceptre en jade, des vases en porcelaine ou un rouleau peint numérisé, évoquent ensuite le prestige et la puissance des empereurs chinois. Nature et bestiaire fantastique sont ici à l’honneur. Puis, il s’agit d’illustrer le sacré et les trois voies religieuses de la Chine : bouddhisme, taoïsme et confucianisme. Outre un dispositif sonore permettant de découvrir l’un des plus grands poètes de l’Empire du Milieu, Li Po (NDLR : explications et écoute en français), une représentation de Laozi assis (NDLR : Lao Tseu) ou une tablette rituelle confucéenne sont présentées en vitrine. 

Beauté et transgression 

Pour ce qui est de la beauté, plusieurs pièces sont présentées, tel ce porte-miroir de la période Tang (618 – 907), qui rappelle que la beauté est liée à la santé et à la vertu. Un dispositif olfactif propose de respirer parfums et encens qui participent au raffinement de la culture chinoise. Le tout permet de suivre l’évolution des codes de beauté et de bienséance à travers les siècles. Dans l’espace dédié à la transgression, deux pièces particulières sont exposées. Tout d’abord, un écran de table aux sept sages de la forêt de bambous, une sculpture en jade du 18^e siècle. Elle représente des lettrés s’enivrant dans la nature. L’ivresse est un thème très présent dans la poésie chinoise. Ou encore une assiette décorative en porcelaine rendant hommage à la littérature orale, et représentant une partie du « roman au bord de l’eau », une saga centrée autour de brigands parfois bons, parfois cruels, toujours excessifs. Ce face-à-face avec le pouvoir est conçu comme un art d’aller trop loin, sans connotation négative.

Des pièces du musée Fabre aussi présentées  

L’exposition intègre également des objets de la collection Colette Richarme du musée Fabre (NDLR : l’artiste est née et a grandi à Canton, où son père était négociant en tissus au début du XXe siècle), présentés pour la première fois au public dans ce cadre. Et notamment un impressionnant rideau de scène d’opéra chinois tout en broderie. Mais aussi des éventails décorés et des chaussures féminines miniatures, qui rappellent l’ancienne tradition des « pieds bandés » comme critère de beauté, abandonnée à la fin du XIXe siècle.