medvallée

Une convention sur l’écologie de la santé signée avec les instituts de recherche

27-10-23 - 09:00
10-09-24 - 09:16
Imprimer
Afin de mieux tenir compte des interactions entre biodiversité et santé, la Ville et la Métropole de Montpellier ont signé le 25 octobre une convention inédite avec les instituts de recherche du territoire dans le cadre de la stratégie MedVallée.
les signataires de la convention
Les acteurs du monde scientifique et universitaire et les élus de la Métropole travaillent ensemble pour le territoire - © C. Marson
Écouter

Pour guider les politiques publiques

À l'aube du 4plan santé environnement lancé par la région Occitanie, la Ville et la Métropole de Montpellier ont pour ambition de développer des synergies entre les acteurs du territoire qui oeuvrent pour la santé humaine, animale et pour la préservation de l'environnement. La convention sur l’écologie de la santé, signée le 25 octobre avec les instituts de recherche locaux, la Ville et la Métropole de Montpellier est prévue pour une durée de sept ans. 

Le document reprend les objectifs du grand plan d'investissement et de transformation France 2030. Il initie un consortium de réflexion, d'action et de recherche sur des thématiques partagées pour guider les politiques publiques et enrichir la politique santé environnement des collectivités.

Nourrir, protéger et soigner

Montpellier est une ville de tradition scientifique. La stratégie MedVallée, initiée depuis maintenant deux ans à l'échelle de notre bassin de vie, consiste à fédérer tous les acteurs de la science, de la recherche et de l'innovation au croisement des trois filières d'excellence de notre territoire. Cela afin de positionner Montpellier comme pôle d'excellence en Santé globale. Parce que Nourrir, Protéger, Soigner sont les grands défis de demain, qui sont aussi la devise de MedVallée. 

Réfléchir ensemble sur l'écologie de la santé 

À l’occasion de cette signature, Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole a souligné que : « notre communauté scientifique compte d'éminents spécialistes en écologie de la santé. Des spécialistes qui ont rendu opérationnelle l'approche intégrée 'One Health' dans les pays du Sud. Réchauffement climatique, effondrement de la biodiversité, déplacement et introduction de nouvelles espèces, nouveaux vecteurs de maladies émergentes, notre XXIe siècle fait face à de nombreux bouleversements. Ces bouleversements que l'homme a générés, il nous incombe aujourd'hui d'y faire face collégialement et de développer plus d'intelligence collective. Je me réjouis aujourd'hui que la Ville et la Métropole de Montpellier initient ce nouveau consortium, un consortium inédit pour réfléchir ensemble sur l'écologie de la santé et mieux adapter nos politiques publiques" 

Neuf axes de coopération 

La convention de partenariat 2023-2030 s'articule autour de neuf axes :

→ Accélérer le transfert de la recherche sur l'exposome1 pour mieux connaître et donc mieux prévenir les maladies liées aux atteintes à l'environnement,

→ Étudier la résilience écologique des écosystèmes pour mieux comprendre et prévenir l'appauvrissement des milieux et les facteurs d'émergence des maladies infectieuses et des zoonoses2,

→ Surveiller l'écologie et l'évolution des hôtes et des réservoirs, des vecteurs comme des agents pathogènes pour en évaluer les risques et élaborer des stratégies de prévention, de surveillance et de contrôle,

→ Évaluer les liens entre les pratiques de gestion, de conception et d'aménagement en matière de (re)végétalisation des villes ou d'évolution des pratiques agroécologiques périurbaines et les risques vectoriels,

→ Expérimenter de nouveaux outils et stratégies pour s'inscrire dans une logique de gestion durable et intégrée des vecteurs et du risque vectoriel à l'échelle du territoire,

→ Évaluer, surveiller et prévenir les impacts sanitaires des espèces susceptibles d'occasionner des dégâts, des espèces non indigènes, des espèces exotiques envahissantes et des espèces pathogènes pour les végétaux par des méthodes compatibles avec la préservation de l'environnement,

→ Inventorier, valoriser, partager les outils de sensibilisation auprès de l'ensemble des acteurs et des publics pour améliorer les représentations de la santé environnementale et la prévention des risques liés à l'environnement et à l'appauvrissement de biodiversité,

→ Accélérer l'apport des sciences sociales en santé environnementale au sein des projets de recherche en science ouverte et science participative et en lien avec les initiatives des laboratoires vivants invitant citoyens, habitants et usagers à être acteurs dans la recherche, l'innovation et le changement des pratiques,

→ Proposer des mesures concrètes à la Ville et à la Métropole de Montpellier pour l'évolution des cadres légaux d'urbanisation, de citoyenneté et de gestion de l'environnement urbain.

Un exemple de sujet de travail parmi tant d’autres 

La maladie de la dengue ou grippe tropicale, transmise aux humains par les moustiques est une infection virale courante dans les climats tropicaux et subtropicaux. Un premier cas autochtone3 a été répertorié en 2010 dans l'Hexagone. En 2022, ce sont 66 cas autochtones de transmission de dengue qui ont été rapportés en France. Ces 66 cas représentent en une seule année, plus du double des cas répertoriés en 12 ans. 

Les signataires de la convention 

• Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole, 

• Florence Brau, vice-présidente de Montpellier Méditerranée Métropole, déléguée à la santé, à la recherche et à l'enseignement supérieur, 

• Stéphane Jouault, adjoint au maire de Montpellier, délégué à la nature en ville et à la biodiversité,

• Élisabeth Claverie de Saint-Martin, présidente directrice générale du CIRAD, 

• Vincent Fabre-Rousseau, directeur régional Montpellier - Occitanie du CIRAD, 

• Pierre Lemonde, adjoint du directeur scientifique référent du CNRS, 

• Florence Morineau, déléguée régionale Occitanie pour l'IRD, 

• Philippe Augé, président de l'Université de Montpellier, 

• Renan Targhetta, directeur de la recherche et de l'innovation du CHU de Montpellier, 

• Sylvain Labbé, président du centre INRAE Occitanie-Montpellier, 

• Jacques Cavaillé, délégué régional Occitanie-Méditerranée de l'INSERM, 

• Jean-Michel Verdier, président de l'EPHE-PSL,

• Christophe Morgo, président de l'EID Méditerranée.

1. Exposome : ensemble des expositions environnementales auxquelles nous sommes soumis tout au long de notre vie, via notre alimentation, l’air que nous respirons, les rayonnements, nos comportements, notre environnement sonore, psychoaffectif ou encore socioéconomique… Comme notre génome, il influence notre santé (Inserm)

2. Zoonose : maladie infectieuse qui est passée de l'animal à l'homme

3. Maladie autochtone : signifie que le malade n'avait pas voyagé dans la zone contaminée auparavant et qu'il a contracté le virus en France métropolitaine. 


Source URL: https://encommun.montpellier.fr/articles/2023-10-27-une-convention-sur-lecologie-de-la-sante-signee-avec-les-instituts-de-recherche