Il vient des Pays-Bas, mesure 8 mètres pour le moment et repose dans une fosse de 75 m3. Dans les jours qui viennent, sept autres le rejoindront, qui offriront une promenade ombragée. À terme, leur port évasé, caractéristique des places du Midi, formera un parasol naturel. Ces plantations donnent le coup d’envoi de la transformation de la place de la Comédie et de l’Esplanade. L’objectif est de redonner, d’ici 2025, son éclat au cœur de métropole en proposant des espaces publics embellis, plus végétalisés et plus accueillants. « Une fois plantés, les ormes seront stabilisés par un dispositif d’ancrage constitué de sangles situées à la base de l’arbre et fixées aux poutres du parking en sous-sol. Et leurs troncs seront protégés par des canisses. Les fosses équipées d’un dispositif d’arrosage automatique seront par ailleurs dotées de sondes tensiométriques pour assurer un suivi hebdomadaire de l'humidité du sol », explique Henri Bava, de l’agence Ter, chargé de l’opération.
Baisser la température de 6°C
Les huit arbres seront plantés sur une ligne reliant l’Office de tourisme à la façade de l’opéra Comédie. Outre l’enjeu de mise en valeur du patrimoine urbain et paysager, l’enjeu du projet Comédie Esplanade est aussi d’offrir des îlots de fraîcheur en période de canicule. Le gain attendu en terme de confort thermique est estimé à 6°C dans la zone d’influence des ormes. Parallèlement, un banc jardin de 90 mètres de long, installé en bordure, accueillera, la semaine prochaine, ses premières plantations.
Des fontaines pour rafraîchir
L’actuel bassin situé à la jonction de la Comédie et de l’Esplanade sera remplacé par de nouvelles fontaines spectaculaires intégrant des jeux d’eau rafraîchissants, pensés à hauteur d’enfants. Elles seront prolongées jusqu’au musée Fabre par une ligne d’eau installée le long de l’allée centrale de l’Esplanade. Elles pourront par ailleurs être intégralement dissimulées pour faciliter l’accueil de grands évènements. Les travaux, en cours, devraient être terminés en juin 2024.
Le retour de l'orme à Montpellier
Le choix de l’orme ne doit rien au hasard. Montpellier renoue avec son passé en optant pour une espèce plus robuste que les platanes, une espèce qui a marqué l’histoire de la ville. En 1772, plusieurs ormeaux avaient été plantés sur la promenade basse sud du Peyrou. L’un d’entre eux a survécu jusqu’à l’entre-deux guerres et avait fait l’objet d’une attention particulière. En effet, en 1889, le conseil municipal votait la réalisation de six supports en fer pour soutenir l’arbre qui devenait fragile. En 1931, devenu trop dangereux et trop faible, il a été abattu et le conseil municipal le proposa au plus offrant. C’est ainsi qu’il finit dans les cheminées des Montpelliérains. Le retour d’une espèce d’orme sur la place de la Comédie est donc un retour vers une essence qui a marqué cette ville, son histoire, ses habitants.