Patrimoine

Carré Sainte-Anne : un grand malade qui revient de loin

30-06-23 - 10:55
04-07-23 - 17:10
Othoniel, Garouste, Desgrandchamps, Combas, Di Rosa, Toguo, JoneOne… Les artistes contemporains se sont succédés au Carré Sainte-Anne depuis la désacralisation de cette église néogothique et sa transformation en espace d’exposition. Qui sera le prochain ? Il est trop tôt pour le révéler. Mais un grand nom de l’art contemporain marquera de son talent la réouverture de ce lieu patrimonial prévue fin 2024. En attendant, un immense et indispensable chantier de réhabilitation est en cours.
Sainte Anne vue extérieure
L’histoire et le projet de Sainte-Anne sont racontés sur les palissades de chantier. - ©C. Ruiz
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Un peu d’histoire…

Plus haut point de vue de Montpellier, Sainte-Anne est un lieu patrimonial cher aux Montpelliérains. Le 15 janvier 1866 était posée la première pierre de l’église Saint-Anne. Une décision de Jules Pagézy, maire de Montpellier (1852 - 1869) face à l’accroissement de la population. Du haut de ses 66 mètres, la tour du clocher s’installe dans le paysage, mais la construction de cet édifice ne s’achèvera qu’en 1872… 

Une construction mal maîtrisée

Et déjà, quelques années après la fin des travaux, des « désordres » apparaissent sur le bâtiment et les campagnes de réparation sont menées… Désacralisé à la fin des années 80, et suite à d’importants travaux, cette église devient le carré Sainte-Anne. Elle accueille en 1991 sa première exposition. Mais une nouvelle fois, les défauts de construction dus à des méthodes non maîtrisées à l’époque, refont surface. Par mesure de sécurité, la fermeture de cet édifice est décidée en 2017.

Travaux à l'intérieur de Sainte Anne
©C. Ruiz

Un chantier hors du commun

Un véritable sauvetage patrimonial a été lancé ces dernières années. En 2021 et 2022, de nombreuses études approfondies sont réalisées pour comprendre les fragilités du bâtiment et connaître l’historique de ces désordres afin de définir les meilleures solutions de confortement de l’édifice. « Sainte-Anne est un grand malade qui revient de loin, résume André Verdier, ingénieur structure. Son mode de construction est très atypique et explique les principaux problèmes rencontrés depuis. Ses fondations font 9 mètres de profondeur dans un sol en argile, jusqu’au niveau de l’eau à l’époque, et ont été renforcées par des pieux en bois… Avec le temps, le clocher de 6 000 tonnes, plus lourd que la nef s’est tassé et des déchirures se sont créées entre le deux parties. » Un affaissement de l’ordre de 10 cm a été observé qui depuis s’est stabilisé naturellement.

Intérieur de SAinte Anne
©C. Ruiz

Des travaux très lourds 

Cette année, d’importants travaux ont été entrepris par la Ville de Montpellier, propriétaire du lieu. La première phase, toujours en cours, consiste à reprendre la structure en rénovant notamment les deux imposants piliers du clocher composés de 64 pierres d’Estaillades, un beau calcaire blanc en provenance du Vaucluse, et en posant des tirants sur les 14 colonnes élancées de la nef en pierre monolithe. Suivront notamment la révision des toitures, des menuiseries et la rénovation des façades intérieures et extérieures. Des capteurs seront installés pour vérifier le comportement de l’ouvrage et assurer une surveillance constante.

Une ambition nouvelle

En février 2024, ce sont les travaux d’aménagement artistique qui prendront place. « L’espace d’exposition va être repensé pour donner à ce centre d’art contemporain une ambition nouvelle. On pourra notamment entrer par la porte historique et on retrouvera toute la profondeur du chœur, explique Michaël Delafosse, maire de Montpellier. C’est un lieu très atypique d’exposition où l’art contemporain est en dialogue avec l’architecture néogothique et ses jeux de lumière. Cet immense chantier s’inscrit dans la dynamique de notre candidature au titre de capitale européenne de la culture 2028. » Toute la surface, plus de 730 m2, et la hauteur du bâtiment seront exploitées pour retrouver la monumentalité du lieu. L’ouverture au public est prévue fin 2024.

Michaël Delafosse en visite sur le chantier
Michaël Delafosse en visite sur le chantier. - ©C. Ruiz
Groupe en visite
©C. Ruiz
trou dans pilier
©C. Ruiz
Pose pilier
©C. Ruiz
Sculpte pilier
©C. Ruiz
sculpture
©C. Ruiz
Vitrail
©C. Ruiz
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Groupe en visite
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Pose pilier
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Sculpte pilier
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sculpture
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Vitrail
- ©C. Ruiz

4,7 millions d’euros

C’est le montant de ce chantier totalement financé par la Ville de Montpellier.