Michaël Delafosse a fait sa rentrée politique

13-09-23 - 18:33
16-09-23 - 15:26
Le 11 septembre, le maire de Montpellier et président de la Métropole a échangé durant près de 2h30 avec des représentants de la presse locale. Voici les principaux extraits suivant les thématiques abordées.
Conférence de presse du maire
Le Maire de Montpellier a échangé avec la presse locale au coeur de ville. - ©C. Ruiz
Écouter

Transition écologique et solidaire

Nous sortons d’un été caniculaire. Aujourd’hui, il nous faut agir pour réduire nos émissions de CO2 à Montpellier et la Métropole doit y prendre sa part. Nous allons continuer à rendre notre ville plus marchable, plus cyclable et à développer massivement l'offre de transports en commun. Au dernier conseil de Métropole, dans le cadre du Plan logement, nous avons adopté un plan très ambitieux de production d'énergie sur le territoire. Nous devons décarboner pour que Montpellier s'inscrive dans les objectifs de la France et du Monde, donc dans le respect de l'accord de Paris.

La pollution atmosphérique 

Les chiffres de la pollution livrés par ATMO sont encourageants. C'est un cercle vicieux parce que malheureusement, la question de la qualité de l'air, et donc à travers elle des émissions de CO2, reste encore devant nous. Nous allons poursuivre nos efforts dans de la cadre de la stratégie mobilités mais aussi du plan école et du plan bâtimentaire pour faire des économies d'énergie. Car les deux causes d'émission de CO2, ce sont les mobilités et les bâtiments. Nous sommes un territoire de plus en plus vulnérable. Sur la Comédie et l’Esplanade, ce sont des travaux d’embellissement de l’espace public et d’adaptation au changement climatique. Les premiers arbres seront plantés le 14 novembre et ils sont emblématiques pour notre action. 

Lutte contre l’inflation

La gratuité des transports en commun sera effective dès le 21 décembre et va soulager beaucoup de salariés qui voient aujourd'hui le prix de l'essence à 1,99€. Nous avons fait des choix politiques forts, notamment dans les cantines scolaires. Avec la réforme, deux tiers des familles voient leur tarif diminuer malgré une hausse du prix des denrées alimentaires grâce au maintien de l’effort de la Ville et à la solidarité renforcée entre les familles. Le bouclier social que nous avons mis en place a également permis à 4 000 familles montpelliéraines de bénéficier sous conditions de revenus d’une aide de 50 € pour la pratique du sport pour leur enfant. 

Rentrée scolaire et éducation 

Mon engagement est de défendre le principe de laïcité. Il est parfois dévoyé par des forces politiques de notre pays qui s'en servent pour combattre certains de nos concitoyens de confession musulmane. Ou qui viseraient à dire, au nom de la laïcité, qu’il faudrait interdire dans l'espace public le port de signes religieux. Je me suis exprimé en soutien à la position du ministre de l'Éducation Nationale car il me semble juste de rappeler la loi de 2004. 

Je préfère consacrer 800 000 € d'argent public à mettre en œuvre du soutien scolaire dans les écoles publiques et 4,5 millions d'euros pour les activités périscolaires où, après l'école, les enfants ont des activités. Je veux être en faveur du codage, des cultures de l'Antiquité, de la connaissance des langues anciennes… Je préfère mettre de l'argent public sur ces dispositifs plutôt que de me lancer dans un débat où on nous parle d'un retour de l'uniforme qui n'a jamais existé dans l'école publique.  

Rénovation thermique des logements  

Nous voulons que l’ensemble des quartiers soit traité avec une égale dignité. Nous allons notamment poursuivre nos efforts sur le programme de rénovation thermique des logements dans les quartiers populaires. Lors de l’Antigone des associations, j’ai entendu des familles qui me disaient qu’elles avaient bien sentie passer la hausse de 10 % du prix de l'électricité. Nous serons à leurs côtés. Sur l’éducation et la rénovation des quartiers, c’est difficile et cela prend du temps. Mais il faut avoir une vision pour la prochaine génération. Pas pour la prochaine élection. 

Capitale européenne de la culture 2028

Nous sommes dans la phase finale d'une compétition où nous gagnons chaque jour plus de supporters. Il y a quelque chose d'exceptionnel, tout le monde arrive à travailler ensemble. 152 communes, y compris au-delà du Vidourle, font le dossier de candidature. Cette compétition se joue avec Bourges, Clermont-Ferrand et Rouen et elle est très fair play. Nous allons accueillir le jury à Montpellier et il y aura un grand oral. Toutes les énergies se mobilisent sur cette formidable dynamique et, quoi qu'il arrive, l’aventure perdurera. C'est un jury européen. Nous devons expliquer quel nouveau souffle nous portons en termes de politique culturelle. 

Montpellier en mouvement

Je veux remettre Montpellier en mouvement. Il y a beaucoup de travaux mais des chantiers arrivent à terme. Il y a de plus en plus de pistes cyclables, les pistes transitoires deviennent réelles. Nous allons inaugurer la piscine Jarrousse et on engage les travaux de Neptune. Des chantiers sont engagés, d’autres viennent d’être livrés. Je pense à la chaufferie à bois de la Cité créative, à la rue Saint-Louis, aux travaux sur l’avenue de la Liberté ou la route de Mende. Et puis, on vient voir ce qui se fait à Montpellier. On a accueilli récemment des élus de Strasbourg pour évoquer la façon de gérer socialement la question des bidonvilles et des squats dans notre ville. 

Développement économique et halle de l’innovation

Nous devons accompagner nos entreprises et on doit continuer à avoir un territoire dynamique. Au dernier semestre, nous avons obtenu des succès incroyables avec de nombreux prix et notamment les huit labellisations du plan France 2030. En octobre, nous inaugurerons la Halle de l’innovation qui est un des nouveaux visages de l'économie du territoire, où on a transféré les start-up du BIC. Nous voulons dédier ce quartier Cambacérès aux activités économiques pour tirer parti au maximum de l'effet gare TGV et de l’arrivée de la ligne 1 du tramway.

Beaucoup d’industries culturelles et créatives (ICC) sont en train de s’implanter sur le territoire. Sans oublier l'école des Mines. L’Agence de développement est en cours de constitution et elle est l'illustration de la coopération entre tous les territoires autour de la compétence développement économique. Nous allons tenir en novembre les grandes Assises de l'économie pour travailler notre feuille de route commune. On doit continuer à innover. Car derrière tout cela, c’est la bataille de l’emploi et de la création de richesse sur le territoire. Sinon il n’y a pas de financements pour les politiques publiques.

Aide humanitaire pour le Maroc 

Ce que nous avons fait pour l’Ukraine, nous allons le faire pour le Maroc. Il n'y a pas d’effort de solidarité à géométrie variable. C'est essentiel quand il y a des crises de montrer que Montpellier est solidaire, qu'on est là. Nous avons besoin de dons. On est en train de coordonner l'action humanitaire. Puis, nous délibèrerons en conseil municipal sur une aide exceptionnelle pour venir en appui à la reconstruction. Et une part de l'aide ira aussi au CCAS vers les Montpelliérains qui ont peut-être de la famille qui a été atteinte par le sinistre pour qu’ils puissent être socialement accompagnés. 

Stade Louis Nicollin 

On a la chance d'avoir avec la famille Nicollin un acteur privé qui porte un projet de nouveau stade et on le soutient. Faire un nouveau stade, c'est de l'ordre de 200 millions d'euros d'argent public. Avec ça, on en fait des rénovations dans les quartiers populaires… J'ai vu le patron de la Banque des territoires, on a travaillé et je réserve au président Nicollin le fruit de nos échanges. Je maintiens mon soutien au projet de nouveau stade et de musée car c'est une vitrine touristique absolument exceptionnelle. Il y a une péripétie mais ce dossier est un long travail. On trouvera un juste équilibre mais on ne va pas construire un Stade de France à Montpellier. Mettre hors d'eau le stade de la Mosson reviendrait quasiment à le déplacer. Cela coûterait une fortune et le contribuable paierait.

La pénurie actuelle du logement

Il faut observer deux temps distincts. Celui des Assises du logement, au début du mandat. On a dit aux professionnels concernés d’arrêter de nous faire des constructions n’importe où, n’importe comment et on a libéré du foncier pour ce que l’on a appelé le choc de l’offre. Aujourd'hui, pour des raisons opérationnelles, la question du logement s'est grippée car les ménages ont du mal à accéder aux prêts bancaires. Et il se passe quelque chose qui, comme socialiste et homme de gauche, me met hors de moi. À part les héritiers, on ne peut plus s'en sortir dans cette société. Moi je veux que les gens vivent de leur travail. Au conseil de Métropole, on a adopté le Plan urgence pour le logement. On a déjà pris un certain nombre de mesures. On développe notamment l’Organisme foncier solidaire (OFS) qui est un outil remarquable pour aider les gens à acheter des logements abordables. Je tiens à ce que nous atteignions l’objectif de construire 1 000 logements sociaux ACM en 2025. Et je dis à ceux qui considèrent que c’est secondaire : « vous êtes prêts à assumer d’être ceux qui excluent les plus fragiles ? »