« Nous avions envie de Sud, de soleil, de chaleur. » Célia Picard et Hannes Schreckensberger sont unanimes. Après deux ans passés à Vienne, ils avaient besoin de changer d’ambiance. Les deux architectes-plasticiens se sont connus à Paris en 2009. La montpelliéraine travaillait dans une agence tandis que l’autrichien effectuait en France un Erasmus professionnel. Ce programme d’échanges entre universités européennes qui permet aux étudiants de suivre une partie de leur cursus dans un autre pays d’Europe, a également profité à Célia. C’est ainsi qu’elle est partie aux Pays-Bas. Vivant à Rotterdam, elle est enthousiasmée par l’architecture moderne de la ville, reconstruite après la Seconde guerre mondiale. « J’étais environnée d’une multitude d’étudiants étrangers. La société néerlandaise est très ouverte même si les magasins ferment à 17h et qu’il pleut beaucoup aux Pays-Bas » se souvient-elle, amusée. Les années suivantes la verront en Allemagne (Hambourg et Berlin) où elle commence à travailler et découvre un sens de la responsabilité collective qui la marque profondément. « Un comportement que j’ai retrouvé en Autriche. »
Une différence de mentalité
Hannes est né dans une petite ville au nord de l’Autriche. « J’ai remarqué que les étrangers ne savent pas très bien placer mon pays sur une carte. C’est un petit territoire, très connecté avec la partie est de l’Europe. La vie y est simple. On peut croiser le président dans la rue, qui sort son chien en toute tranquillité. » Après leur rencontre, le couple s’installe à Vienne. « Il existe une sorte de contrôle social accepté par tous, remarque Célia. Par exemple, le tri des déchets est devenu une seconde nature, depuis 40 ans. Et il ne viendrait à l’idée de personne d’y déroger. Au début, ma nature un peu expansive ne cadrait pas trop à la mentalité autrichienne, plus réservée, plus raisonnable. » Une différence culturelle qu’Hannes a aussi ressenti en France. « Les Français ont souvent des jugements hâtifs, ils font des raccourcis. Les Autrichiens sont plus posés. »
La démocratie européenne en action
Le couple, qui attend la venue d’une petite fille en janvier, s’est installé à Montpellier en 2013. Attirés par le bouillonnement culturel du territoire, ils se lancent dans leurs activités de plasticiens. Leur travail les conduit souvent aux quatre coins de l’Europe. « Cela relativise sa propre culture, affirme Hannes. On voit les avantages et les inconvénients. Cela rend davantage tolérant. » Pour eux, la construction européenne est une évidence. Ils ont participé il y a quelques années à une exposition collective à Strasbourg, au sein du Parlement européen. « Nous avons vu la démocratie européenne en action et la façon dont elle fonctionne. C’était très intéressant et surtout très concret. » Célia et Hannes espèrent que Montpellier sera désignée Capitale européenne de la Culture 2028. L’année prochaine, c’est la ville autrichienne de Bad Ischl qui aura cet honneur.
Montpellier, candidate pour être Capitale européenne de la culture
Montpellier et toutes les collectivités partenaires à ses côtés ont été présélectionnées parmi les 4 finalistes pour devenir Capitale européenne de la culture en 2028. Elles poursuivent ainsi leur travail de coopération et portent un véritable projet de territoire ambitieux, intégrateur, tourné vers l’avenir. 154 communes s’associent ainsi pour penser les défis contemporains et y apporter une série de réponses concrètes grâce au levier de la culture. Depuis 2022, cet élan partagé s’illustre sur le territoire de la candidature par 85 projets culturels qui développent de nouveaux partenariats européens. La ville lauréate sera désignée le 13 décembre.
+ d’infos : montpellier2028.eu
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