Si elle a grandi entre les États-Unis et la France, et a beaucoup voyagé, Sandrine Arons vit désormais à Vendargues, dans la maison de ses grands-parents maternels, où elle passait les étés de son enfance. L’artiste, « très heureuse » de présenter son travail pour la première fois à Montpellier, dédie cette exposition à sa mère récemment disparue. « Cette série Frontières, c’est un peu grâce à elle. C’est aussi l’histoire de notre famille », précise Sandrine Arons, qui se définit comme « culturellement française, américaine, algérienne, élevée parmi des juifs, des athées et des baptistes du sud des États-Unis ; mariée à un musulman et mère d’un fils qui porte en lui toutes ces cultures vers une nouvelle génération ». Lorsque le « chez soi » est à la fois partout et nulle part, la contemplation provoque des réalités ambiguës, comme éloignées…
« Une autre vision du monde »
Les photographies de Sandrine Arons reflètent sa vision et sa compréhension d’un monde aux frontières souples. Cela s’exprime par la superposition d’horizons, de paysages et de couleurs, jusqu’à troubler la vision. Les frontières deviennent floues, elles s’effacent, se dissolvent au cœur des œuvres de Sandrine Arons, qui ouvrent alors des perspectives inattendues. Ce travail est aussi un langage visuel. « Ma compréhension de ces cultures d’autrui est le résultat d’un travail itératif de déconstruction de ces paysages culturels et topographiques prédéfinis, poussé jusqu’à la réinvention complète de ma propre vision. Ce travail crée un doute sur la nature de ce que l’on voit et nous invite à nous demander si une autre vision du monde, différente de celle que nos sociétés ont fabriquée, est envisageable », détaille l’artiste.
Un jeu de superpositions pour déconstruire les frontières
Inspirée à la fois par Hélène Cixous, Anaïs Nin ou encore René Magritte, la photographe franco-américaine aime à se jouer du doute de ce qui est perçu. Ce qui paraît indéfinissable et insaisissable, produit des images troublantes et poétiques. C’est par cette non-linéarité, ces silences et la dissolution des frontières, d’images et de paysages que Sandrine Arons pratique ce jeu de superpositions, qui est aussi celui de la déconstruction.
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Comment exposer à Saint-Ravy ?
La Ville de Montpellier vient d’ouvrir l’appel à candidatures pour exposer dans l’Espace Saint-Ravy entre septembre 2024 et août 2025. Douze propositions artistiques seront sélectionnées par le jury.
Cet appel à candidatures est ouvert aux artistes émergents, seuls ou en collectif, domiciliés sur le territoire de la Métropole. La plateforme permettant de déposer les candidatures indique tous les éléments nécessaires à la constitution du dossier (date limite de dépôt : 11/02/24). Une commission composée de professionnels du monde de l’art et de représentants de la municipalité sélectionnera les projets en fonction de l’originalité de la démarche, de la diversité des expressions artistiques, du soin apporté au dossier de candidature, de l’insertion du projet dans l’espace d’exposition et de la qualité de la note d’intention. Les résultats de cette sélection seront communiqués par courrier à l’ensemble des participants au printemps prochain.
Depuis la saison 2023-2024, le fonctionnement de l’Espace Saint-Ravy a évolué : les artistes sélectionnés sont rémunérés pour la monstration de leurs œuvres. Ils travailleront donc en collaboration avec les services de la Ville, de la sélection d’œuvres jusqu’au démontage de l’exposition. Cet appel à candidatures incarne la volonté permanente de la collectivité de diffuser l’art dans la ville et de favoriser l’accès à la culture au plus grand nombre, mais aussi de soutenir la jeune création locale. La salle d’exposition de l’Espace Saint-Ravy, située en plein cœur de la ville et ouverte gratuitement à tous les publics, accueille plus de 25 000 visiteurs chaque année.
Contact : contact.saintravy@ville-montpellier.fr