Patrimoine

Quand Pérols vivait au rythme de la bonneterie Menviel

20-01-24 - 09:00
Pendant plusieurs décennies, le bâtiment qui abrite aujourd’hui la médiathèque Jean Giono à Pérols, fut le siège d’une entreprise de bonneterie florissante : l’entreprise Menviel. Un passé industriel auquel une signalétique discrète de la médiathèque métropolitaine rend hommage.
Equipe de l'entreprise Menviel
Installée à Montpellier, l'entreprise Menviel ouvrit dès 1926 son annexe à Pérols - ©Collection Yvan Figon
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Un fleuron industriel

Pendant près d’un siècle, l’entreprise Menviel fut l’un des fleurons de l’industrie textile locale. Spécialisées dans les articles de bonneterie, ses deux unités de fabrication de Montpellier et Pérols figuraient parmi les plus performantes du territoire.  Sous-vêtements pour femmes, hommes, enfants : chemises, culottes, guimpes, brassières sortaient de leurs métiers tournant à 35 tours minutes et capables, en 60 secondes, d’exécuter 410 hauteurs de maille ! De sorte qu’en 1941, en plein conflit mondial et malgré le blocus de matières premières, Louis et Gaston Menviel proclamaient fièrement : « Les Français n’iront pas nus ! »

Facture de 1905 sur papier à entête de la manufacture Menviel
Facture de 1905 sur papier à en-tête de la Manufacture de bonneterie marchant au moteur, Louis Menviel - ©Collection Privée
Publicité pour la culotte FiFi de chez Menviel
Publicité 1900 pour la culotte Fifi, fabriquée par Menviel - ©Collection privée
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Facture de 1905 sur papier à entête de la manufacture Menviel
Facture de 1905 sur papier à en-tête de la Manufacture de bonneterie marchant au moteur, Louis Menviel - ©Collection Privée
Publicité pour la culotte FiFi de chez Menviel
Publicité 1900 pour la culotte Fifi, fabriquée par Menviel - ©Collection privée

De Montpellier à Pérols

Descendant d’une lignée de fabricants de bas, originaires de Sauve, le grand-père des industriels avait quitté son Gard natal à la fin du XIXe siècle. Installé à Montpellier, il avait lancé son activité de bonneterie grâce à des marchés de fabrication passés notamment avec la Maison Centrale des femmes, utilisant ainsi la main d’œuvre détenue aux travaux de tricotage. Installée au 9 rue Belmont, puis dans une grande maison bourgeoise près du Port Juvénal, l’entreprise devenue florissante ouvrit dès 1926 une annexe à Pérols, dans les anciens chais de la famille de Gaston Bazille.

Le souvenir des ouvrières

Dans sa maison près des étangs, Jeanne Figon se souvient des ouvrières qui venaient tous les matins, avant le travail, acheter leur croissant dans la pâtisserie familiale de la Grand Rue. Son mari, Yvan, chroniqueur de l’histoire locale, a publié quelques rares clichés des ouvrières installées à l’ouvrage ou sur les marches de l’usine, dans son bel ouvrage Pérols ; Images oubliées. « Mon père, formé aux métiers à tisser du nord de la France, avait sympathisé avec le directeur. Et lorsqu’une machine tombait en panne, c’était lui qu’on appelait ». 

 

Portrait de groupe des ouvrières de l'entreprise Menviel
Portrait de groupe des ouvrières devant l'entreprise Menviel à Pérols - ©Collection Yvan Figon
L'intérieur des ateliers à Pérols
L'intérieur des ateliers à Pérols - ©Collection Yvan Figon
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Portrait de groupe des ouvrières de l'entreprise Menviel
Portrait de groupe des ouvrières devant l'entreprise Menviel à Pérols - ©Collection Yvan Figon
L'intérieur des ateliers à Pérols
L'intérieur des ateliers à Pérols - ©Collection Yvan Figon

Quand l’usine devient médiathèque

Après avoir traversé le siècle, deux guerres mondiales et plusieurs mouvements de grève (dont celui de juin 1936 qui mit à l’arrêt tout le personnel de Pérols), l’usine de bonneterie poursuivit son activité jusqu’au début des années 60. Reprise par l’entreprise nîmoise Rey-Escojido et convertie dans la fabrication de t-shirts, elle employait encore une vingtaine d’employés à sa fermeture définitive, en juillet 1992. Il fallut attendre 2007 pour que l’histoire se remette en mouvement. Avec le projet d’ouverture dans les locaux inoccupés, de la médiathèque métropolitaine Jean Giono inaugurée en janvier 2012. La signalétique de bobines, ciseaux, machine à coudre, apposée sur les vitres et cloisons du bâtiment, guide aujourd’hui les usagers à travers les étages. Et rappelle à tous cette aventure humaine et industrielle. 

Médiathèque Jean Giono, 30 rue Gaston Bazille, Pérols – 04 67 65 90 90

mediatheques.montpellier3m.fr

Signalétique de bobines à l'intérieur de la médiathèque rappelant l'univers textile de l'entreprise
Signalétique intérieure de la médiathèque Jean Giono, évoquant le passé textile du bâtiment - ©S.M.
Signalétique intérieure sur les étagères évoquant l'univers textile du bâtiment
Signalétique intérieure sur les étagères évoquant l'univers textile du bâtiment - ©S.M.
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Signalétique de bobines à l'intérieur de la médiathèque rappelant l'univers textile de l'entreprise
Signalétique intérieure de la médiathèque Jean Giono, évoquant le passé textile du bâtiment - ©S.M.
Signalétique intérieure sur les étagères évoquant l'univers textile du bâtiment
Signalétique intérieure sur les étagères évoquant l'univers textile du bâtiment - ©S.M.
Montage photo du bâtiment, des anciens chais, devenus usine de bonneterie et aujourd'hui médiathèque
Avant-après. Vue extérieure des anciens chais de Gaston Bazille, transformés en usine de bonneterie, puis devenus aujourd'hui la médiathèque métropolitaine Jean Giono à Pérols - ©Photo de gauche : Collection Yvan Figon ; photo de droite : S.M.