Solidarité alimentaire : "On ne prie pas, on partage un repas ensemble"

01-04-25 - 14:30
01-04-25 - 15:49
L'association humanitaire de Montpellier (AHM) réalise chaque jour des opérations de distribution alimentaire pour les personnes en situation de grande précarité. Chaque année, c'est elle aussi qui organise le réveillon solidaire pour les fêtes de fin d'année. Lundi 31 mars, en mairie, toujours à destination des plus fragiles, elle a mis en place un Aïd solidaire, suivi d'une soirée festive.
Photo de famille des bénévoles
La grande famille des bénévoles de l'AHM lors de la soirée de l'Aïd solidaire - ©C. Ruiz
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La bonne santé d’une association repose souvent sur le dynamisme de ses bénévoles. Et tient tout autant au caractère entraînant de son président ou de sa présidente. L’association humanitaire de Montpellier (AMH) est ainsi faite. Aïcha Baghaz ne tient pas en place, donne de la voix et veille à tous les petits détails, tout en accueillant les premiers invités. Ce fut le cas lundi soir, dans la salle des Rencontres de l’hôtel de Ville, où l’AMH organisait, pour la seconde fois, son Aïd solidaire. 

L’association est une habituée des lieux puisque c’est elle qui le 24 décembre au soir organise, en lien avec la Ville de Montpellier, le réveillon solidaire pour les plus démunis. Ce n’est pas d’aujourd’hui que l’association se préoccupe d’aide alimentaire. Sur scène, la banderole de la distribution est des plus explicites : « aide alimentaire, personnes en grande précarité 365 jours par an, 130 repas par jour en moyenne depuis 2013 ». Respect.

Redonner le sourire aux précaires

L’association est née avec le Noël Solidaire, mais elle a élargi son registre depuis. 

« Nous faisions surtout les fêtes de fin d’année pour les plus démunis. Mais, nous avons grandi et quand l’association a eu un lieu pour accueillir les personnes (le relai des solidarités alimentaires, avenue de Boirargues), nous avons fait d’autres fêtes. Car pour certaines personnes, il n’y avait pas de fêtes qui leur parlait. Pour nous, chaque fête répond à quelque chose. On ne prie pas, on partage un repas ensemble. Donc, il y a un Aïd solidaire comme il y a un Noël solidaire ou comme nous avons fait une soirée avec la communauté géorgienne », explique Aïcha Baghaz. Son défi ? Redonner le sourire aux personnes en situation de précarité. Lundi, plus de 110 repas sont partis en livraison pour des familles vivant dans des hôtels excentrés, d’autres chez Coallia et une maraude a été activée en centre-ville. La logistique est bien huilée et la chaîne de bénévoles est très réactive.

Copains et petites mains

Il y a pas mal de copains à l’AMH car sitôt qu’Aïcha perd le prénom d’un bénévole, elle l’appelle copain. Mais elle en a d’autres des copains ; ceux de la table d’Anouk qui distribuent le lundi soir à Antigone ou ceux qui servent la soupe populaire le jeudi soir derrière l’Opéra-Comédie, depuis plus de vingt ans. Structures qui, elles aussi, sont nées dans la rue. Avant de passer à table, Aïcha a pris soin au micro de remercier toutes les petites mains qui se retroussent les manches. 

Michaël Delafosse est passé pour saluer l’AMH en quelques mots. « Vous assurez la dignité des personnes en leur offrant un repas chaud et à l’abri. Il faut lutter contre les forces du dénigrement qui stigmatisent les gens qui sont pauvres, fragiles ou ont eu des accidents de la vie. Je vous remercie d’organiser cette célébration de la fraternité qui permet aux gens de se rassembler et de découvrir d’autres cultures. » L’atelier maquillage ayant désempli, il était grand temps de passer à table et de lancer la soirée festive.

Tous les participants attablés
Plus d'une centaine de convives étaient attablés pour ce repas chaud de la fraternité en salle des Rencontres - ©C. Ruiz
Ambiance de fête après le repas
Après le repas solidaire, la soirée s'est poursuivie dans une excellente ambiance - ©C. Ruiz