Sauver, protéger, témoigner. Trois verbes qui disent tout d’une mission. C’est aussi le titre de l’exposition photographique présentée jusqu’au samedi 23 mars par SOS Méditerranée, au pavillon Jean Nouvel, sur le parvis Jacques Cœur, à Montpellier en collaboration avec le comité de quartier de Port-Marianne. Une douzaine de photographes portent un regard humain sur le drame qui se joue en Méditerranée centrale avec des clichés d’une poignante intensité et d’une urgente détresse. Cette exposition porte un message. Celui d’une prise de conscience « de la nécessité vitale de mettre en place un dispositif de recherche et sauvetage adéquat en mer Méditerranée ».
Renouvelant un appel aux dons, les bénévoles de l’antenne héraultaise de SOS Méditerranée rappellent aussi que le sauvetage en mer des migrants est un défi quotidien, y compris côté budget. Une journée en mer pour l’Ocean Viking représente en effet un coût de 24 000 euros. Plus de 360 personnes sont actuellement à bord de ce bateau qui fait route vers Ancone, au nord de l’Italie.
Respecter le droit de la mer
« Je me souviens que le tout premier geste très symbolique de l’équipe municipale de Michaël Delafosse, une fois élue, a été de voter une subvention pour SOS Méditerranée en conseil municipal et l’adhésion de Montpellier à la plateforme des collectivités locales solidaires. D’autres actions ont suivi depuis, témoigne Jean-Pierre Lacan, le responsable d’antenne de SOS France. Après avoir remercié la Ville de Montpellier, il se fait plus grave. « Aujourd’hui, on voudrait retrouver l’Europe en Méditerranée car on a besoin d’elle et elle n’est pas là. Quand on nous demande de rallier un port situé à 1 400 kilomètres de la zone de naufrage, on ne respecte pas le droit de la mer. »
Sympathisante de la longue date de SOS Méditerranée et première adjointe au maire de Montpellier, Fanny Dombre Coste a elle aussi évoqué ce qui se joue actuellement. « Dans quelques années, on considérera que c’est un crime contre l’humanité. Nos enfants ne comprendront pas pourquoi on a tourné la tête. Alors, nous n’avons pas le droit de baisser les bras. Montpellier sera toujours à vos côtés. Ces drames concernent toute l’Europe et elle s’est désengagée. Alors chaque pays se dépatouille comme il peut et en attendant on voit monter les politiques populistes. »