À l’étage de la Maison du don de Montpellier, le deuxième plus grand laboratoire de France de Qualification Biologique des Dons (QBD) réalise chaque jour une véritable course contre la montre. Ce plateau analyse les tubes échantillons de tout le Sud de la France, soit toute l’Occitanie, la région PACA et la Corse.
Des camions amènent sur cette plateforme, toute la journée, plus de 25 000 tubes par jour. Les techniciens EFS travaillent jour et nuit pour analyser, traiter, vérifier, le sang le plus rapidement possible. Avec un enjeu : le parcours de la poche, depuis le don, jusqu’à la transfusion de celle-ci au receveur (patient à l'hôpital), doit être réalisé le plus rapidement possible après le don.
Analyse à Montpellier
Ainsi, sur chaque poche de sang prélevée, différentes vérifications sont réalisées par les techniciens de laboratoire de QBD de Montpellier, via des tubes prélevés en amont. On y vérifie le groupe sanguin (contrôle ABO). On y réalise une numération, formule sanguine, pour quantifier le nombre de globules rouges, de globules blancs, et celui des plaquettes.
Il y a également des automates, avec différentes fonctions, qui réalisent des sérologies et des dépistages d’agents infectieux (HIV, hépatites, IST, etc), permettant de savoir si une poche de sang est viable ou non. En cas de détection de la moindre anomalie lors de cette analyse, la poche est stoppée et incinérée, pour éviter tout risque de transfusion ou de contamination.
L'ensemble prend entre 24h et 48h maximum.
Prendre de l’avance
Pendant que la qualification débute à Montpellier, le plateau technique de Toulouse commence à préparer l’arrivée des poches de la région, afin de prendre de l’avance. Le but est que tout soit préparé le plus rapidement possible, car une fois qu’elle sera entièrement prête, la poche doit être distribuée à quelqu’un dans un hôpital.
Lors de l’arrivée de la poche de sang sur le plateau de préparation à Toulouse, le seul pour toute l’Occitanie, celle-ci est accrochée à l’envers, pour filtrer les globules blancs, qui sont ensuite détruits (c'est la déleucocytation). La poche de sang est rouge, en raison de la présence de globules rouges.
Ensuite, le technicien installe la poche de sang dans une centrifugeuse, ce qui va permettre de séparer les différents composants en différentes couches. Les globules rouges, plus lourdes, tombent en bas, au milieu en rouge-orangé ce sont les plaquettes et au-dessus le plasma, du liquide qui a une couleur jaune. Tout est gardé, pour en faire des poches à part entière. À partir de cinq poches de sang, on peut constituer une poche de plasma à part entière. Et à partir de cinq à huit poches de sang, on peut constituer une poche de plaquettes à part entière.
Il faut savoir qu'on ne transfuse jamais du sang dit "total" à un malade. Mais uniquement le produit sanguin dont il a besoin : soit des globules rouges, soit du plasma, soit des plaquettes. Ainsi, un don du sang peut aider trois patients différents. En une heure, un seul don peut donc sauver trois vies !
Le travail de préparation à Toulouse prend 48h maximum.
La traçabilité de la poche de sang est établie à la fin, afin d’être identifiée du donneur jusqu’au receveur. À partir du moment où le donneur vient donner, son nom n’apparaît plus et sa poche est équipée d'un code barre facilement scannable par tous les différents acteurs, afin d'être suivie du donneur au receveur. Le don est anonyme. Mais cette traçabilité est importante. La poche peut être stoppée si le donneur signale des problématiques de santé, après son don.
Les poches ainsi constituées sont conservées dans des frigos adaptés, selon des spécificités différentes. Le plasma est congelé. Les plaquettes doivent être conservées à 8° C et les poches de sang à 28° C. Des camions reviennent ensuite chercher les poches préparées pour les amener sur différents sites EFS de délivrance (Montpellier, Carcassonne, Perpignan, Rodez…) et livrer les banques de sang des gros hôpitaux, présentes pour subvenir à leurs besoins, comme à l'hôpital Lapeyronie par exemple. Lorsqu’il n’y a pas assez de sang dans les hôpitaux, les coursiers « Urgent sang » viennent chercher le sang directement sur le site de délivrance, à moto.
>>> Pour toute question, rendez-vous sur le site de l'EFS, ici.
Valeurs éthiques du don du sang
Assurant le service public de la transfusion sanguine, l’EFS est garant de l’autosuffisance nationale en produits sanguins. Cet organisme public sous la tutelle du ministère de la Santé, a des antennes régionales et départementales, avec leurs propres spécificités, leurs propres collectes.
En France, le don de sang est fondé sur des valeurs éthiques. Un gage de sécurité pour les donneurs et les receveurs.
1. L’anonymat : seul l’EFS connaît l’identité du donneur et du receveur, ainsi que les données les concernant.
2. Le volontariat : le don de sang est un acte librement accompli, sans aucune contrainte.
3. Le non-profit : le sang et les produits sanguins ne peuvent être sources de profit.
4. Le bénévolat : le don de sang est bénévole et ne peut être rémunéré sous quelque forme que ce soit.