La déconstruction de la tour d’Assas, bâtiment symbolique de la Paillade, est une étape importante dans le projet de renouvellement urbain du quartier. Entamée en 2023, elle va coûter autour de cinq millions d’euros. « Ce quartier est en proie depuis deux décennies à une spirale de dépréciation qui ne peut souffrir d'inertie. De très nombreux habitants m’ont dit « la démolition de la tour d’Assas, on nous l’a promise en 2015, puis en 2020… et elle est toujours là ! ». Aujourd’hui, nous y sommes ! La tour d’Assas aura disparu du paysage urbain au printemps prochain. Souvent différée, sa démolition est enfin une réalité, conformément à mes engagements. Et grâce à la mobilisation de tous : ANRU, ANAH, services de l'État, bailleurs, agents de nos collectivités engagés au quotidien dans le quartier… C'est un symbole puissant pour l'avenir de la Mosson. Ici, il y a désormais plus de grues qu'à Port Marianne, ce qui illustre le volontarisme du processus de rééquilibrage mis en œuvre pour l'ouest de la ville de Montpellier. La rénovation urbaine en cours fait l'objet d'un investissement inédit tant à l'échelle nationale que dans les budgets de la Métropole et de la Ville de Montpellier : c'est le second poste d'investissement après les mobilités », souligne Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole.
Symbole de l’histoire du quartier, et aujourd’hui de sa réhabilitation
Après le désamiantage et la déconstruction des escaliers, la dernière phase est donc lancée : le grignotage de la structure par le haut sur 11 étages, puis par le bas pour terminer. « Nous commençons par le dernier niveau avec des robots ou de petites pelles mécaniques. La structure a été renforcée pour supporter le poids des engins. Puis, à partir de 37m, soit environ à mi-hauteur de l’immeuble, ce sera une démolition plus classique avec des pelles à long bras depuis le sol. L’écrêtage doit durer six mois, et la dernière phase deux. Cela dépendra aussi des conditions météo. Le choix du grignotage offre plus de sécurité et produit moins de poussière : les bâtiments voisins sont habités et très proches », détaille Fabien Gramon, responsable des opérations de destruction pour le compte du bailleur. Au total, 20 000 tonnes de gravats seront évacuées vers les carrières voisines pour concassage.
Une rénovation urbaine durable en faveur de la mixité sociale
Le quartier de la Mosson, comme celui des Cévennes, fait depuis 2021 l’objet d’une opération de rénovation urbaine sans précédent, grâce à l’action volontariste de la Ville et de la Métropole de Montpellier, avec le concours de l’ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine), Action Logement, l'ANAH (Agence Nationale de l'Habitat), des bailleurs sociaux et des partenaires nationaux, pour un montant global d'investissements de 500 M€. De nombreux équipements et services publics seront soit créés, soit maintenus (construction d'un pôle éducatif et de deux groupes scolaires, implantation d’un commissariat mixte…). Une attention particulière est aussi portée à la création d'activité économique et d'emplois au cœur du quartier. Ainsi, le futur siège d'Altémed, qui abritera près de 500 collaborateurs, sera implanté à Saint-Paul. La qualité et la durabilité des constructions, et de l’espace public environnant, font partie intégrante du programme de renouvellement urbain, labellisé « Quartiers résilients » par l'ANRU. Un nouvel essor pour l’Ouest de Montpellier.
Tous unis pour la rénovation urbaine de la Mosson
- Emmanuelle Cosse, présidente de l’USH et ancienne ministre du Logement et de l’Habitat durable :
« Cette opération est une belle reconnaissance du rôle joué par les bailleurs sociaux dans la rénovation urbaine. Au niveau national, leurs investissements représentent cinq milliards d'euros par an. Je dois avouer que c’est émouvant de voir une équipe municipale avec une ambition très forte pour ses habitants. Ce projet est utile, intelligent et il a été mené rapidement. Je salue l’importance des investissements réalisés sur le quartier et l’indispensable synergie des ambitions et des compétences pour redonner aux habitants des conditions de vie dignes. Agir pour les habitants en difficulté, loger tout le monde dans des conditions dignes, c’est ça la République ! »
- Valérie Mancret-Taylor, Directrice Générale de l’ANAH :
« C’est un honneur pour moi d’être ici ce matin. Je salue l’engagement politique fort et l’implication de tous les services de la République pour la rénovation de la Paillade et des Cévennes. Ici, avec 30 % du bâti dégradé, la rénovation urbaine est indispensable. C’est une étape très importante dans l’histoire du quartier. »
- Anne-Claire Maliot, Directrice Générale de l’ANRU :
« La destruction de la tour d’Assas est un moment historique. C’est un bel exemple de projet de rénovation urbaine de qualité. Il est assez rare pour nous de valider un projet, puis de le voir se réaliser rapidement. Cette démolition symbolique est le signe d’une vision forte pour le quartier. De plus, il y a eu un travail de mémoire et un accompagnement exemplaire des habitants. L’ANRU finance des destructions, mais aussi des constructions diverses en parallèle. Avec la politique des « Quartiers résilients », nous voulons travailler sur la mixité sociale à l’échelle du quartier pour améliorer son attractivité, notamment avec une offre de logement digne et un renforcement des équipements et services publics, ainsi que des efforts sur la sécurité et l’emploi dans le quartier… L’implantation de l’aménageur/bailleur Altémed à Saint-Paul est un signe fort. »
- François-Xavier Lauch, préfet de l’Hérault :
« La destruction de la tour d’Assas est l’un des évènements les plus importants de l’année à Montpellier. C’est fondateur pour la rénovation urbaine de la Mosson, enclenchée grâce à des investissements très exceptionnels : 500 M€ ! C’est indispensable et ce n’est pas simple, mais cela montre la puissance de l’intervention publique. L’État apporte 163 M€ au projet global. Je salue le courage politique de cette opération qui prend en compte avant tout l’intérêt des habitants. Tout le monde s’est mobilisé. Les chantiers avancent dans les temps. Cette réhabilitation est indispensable mais ce n’est qu’une étape. Le modèle républicain et le respect de la règle de droit doivent reprendre leur force face aux contre-modèles que sont les marchands de sommeil, les trafiquants et le séparatisme. Ici, nous allons installer un commissariat mixte et beaucoup d’investissements sont faits dans les écoles du quartier. Un grand moment pour Montpellier ! »