Les déplacements urbains connaissent un véritable changement de paradigme avec la cohabitation de nombreux modes de transports différents : à pied, à vélo, à trottinette, en scooter ou moto, en voiture, en transports en commun… Cette évolution des pratiques nécessite une période de transition et d’adaptation pour les usagers, ainsi qu’une meilleure régulation de l’espace public pour limiter les nouveaux conflits d’usages. En circulation, la loi du plus fort n’est jamais la meilleure et la sécurité a toujours la priorité.
Protéger les usagers les plus vulnérables
Le Guide du partage de la rue est donc le fruit d’une collaboration entre les services de la Métropole, la police municipale et les associations ou fédérations du Comité mobilités, comme l’APIEU, la Ligue contre la violence routière, FCPE 34 ou la Fédération française des motards en colère (FFMC 34). « Le but de cette concertation était de mieux comprendre les contraintes de chaque usager dans ses déplacements urbains, au moment où le développement des mobilités actives et des aménagements qui l’accompagnent changent nos habitudes, détaille Julie Frêche, vice-présidente de la Métropole déléguée aux Transports et aux Mobilités actives. Ce guide est un véritable outil pédagogique. Au-delà d’un rappel règlementaire général, il apporte des précisions sur les bonnes pratiques et l’évolution des règles de priorités. Notamment en ce qui concerne les nouveaux modes de déplacement et les types d’espaces plus récents, tels que les zones de rencontre. Notre volonté est de protéger au maximum les plus vulnérables. Ainsi, nous rappelons que le piéton est toujours prioritaire, sauf sur le tramway. Lorsque nous développons le réseau cyclable, nous en profitons donc aussi pour agrandir systématiquement les trottoirs ». La volonté de la collectivité reste de sécuriser la marche et les trajets des enfants, tout en donnant plus de place aux vélos.
Généralisation de la vidéo verbalisation à l’ensemble de la ville
« Dans chaque catégorie d’usagers, il existe des comportements dangereux et des infractions. Nous ne pointons personne du doigt, mais appelons tout le monde à la prudence et au respect mutuel. Il est nécessaire de mieux connaître les différentes évolutions du code de la route, notamment pour les trottinettes électriques. Ce guide sert à diffuser l’information. Jusqu’ici nous avons privilégié la pédagogie pour tous. Les agents de la nouvelle brigade des mobilités douces et des incivilités ont ainsi effectué 858 rappels à la loi contre 278 verbalisations en 2023 pour ce qui concerne les mobilités actives. Au total, plus de 100 000 verbalisations relatives au code de la route, donc 40 % via la vidéo verbalisation, ont été dressées l’an dernier. Nous venons d’ailleurs de généraliser cette vidéo verbalisation à l’ensemble du territoire de la Ville, essentiellement pour les stationnements gênants ou dangereux pour l’instant. Le prochain temps sera clairement celui de la montée en puissance des sanctions, une fois que les aménagements seront terminés et entrés en fonction », insiste Sébastien Cote, adjoint au maire de Montpellier délégué à la Protection de la population et à la Tranquillité publique, rappelant "qu'à terme, la galerie cyclable du tunnel de la Comédie permettra ainsi de restituer aux marcheurs le plus grand espace piéton de France".
Un guide disponible pour tous
Ce Guide du partage de la rue bénéficie d’une large distribution. Il est disponible à l’hôtel de Ville, dans les mairies annexes et les Maisons pour Tous, les écoles et les clubs de l’âge d’Or… Sa version numérique est en ligne sur le site de la Métropole.
>>> EnCommun proposera une série thématique détaillée de ce guide du partage de la rue à partir de la semaine prochaine.
La concertation avec le comité mobilités
Nicolas Gou, président de la Ligue contre la violence routière
« Nous avons collaboré avec plaisir à l’élaboration de ce guide de partage de la rue, dans le but d’améliorer la sécurité des usagers les plus vulnérables. Je rappelle que plus de 90 % des accidents mortels impliquent un véhicule motorisé, et que 42 % des piétons tués l’ont été sur des passages piétons ! Ce guide rappelle les règles et les bonnes pratiques. Cette démarche globale et participative est pleine de sens et concerne l’ensemble des usagers. Nous devons tous faire un petit effort de discipline et d’ouverture à l’environnement direct lors de nos déplacements afin de réduire les accidents. Il est important que la poursuite des aménagements adéquats se fasse en parallèle d’une augmentation des contrôles ».- Canelle Baas, représentante de l’APIEU (L‘Atelier Permanent d’Initiation à l’Environnement Urbain)
« Les mobilités représentent un enjeu important pour la préservation de l’environnement, notamment en ce qui concerne la qualité de l’air. Nous menons plusieurs projets autour de cette transition écologique et sociale, comme par exemple les pédibus (accompagnement piéton du trajet en groupe des enfants vers l’école). Ce guide arrive au bon moment pour accompagner la transition des mobilités dans le respect du bien commun et entre les différents usagers. Nous participerons à sa diffusion via nos réseaux ».
La sécurité routière à l’école et auprès des personnes âgées
La Ville de Montpellier met en œuvre de nombreuses actions de prévention routière auprès des plus fragiles. Depuis 2022, les services municipaux ont délivré plus de 5 000 formations théoriques et 900 formations pratiques à destination des enfants, ainsi que 50 formations théoriques dans les clubs de l’âge d’Or.
En parallèle, la collectivité déploie depuis la rentrée 2021 le dispositif « Savoir Rouler à Vélo ». Le SRAV permet de sensibiliser les plus jeunes à la pratique du vélo et au code de la route afin d’assurer une meilleure autonomie de leurs déplacements avant la rentrée en 6e. 40 % des élèves de CM2 de la Métropole ont déjà suivi ces 28 heures de cours réparties sur quatre jours. Un fond de subventions de 120 000 euros a été mis à disposition de l’ensemble des communes métropolitaines pour mettre en œuvre ce dispositif sur leur territoire. Pour l’année scolaire 2022/2023, 13 communes ont délivré un total de 2 000 attestations « SRAV ».