Âgés d’une quinzaine d’années, ces collégiens viennent de finaliser des cartes interactives retraçant les principaux lieux de résistance dans la région. Ce projet, mené tout au long de l’année scolaire, s’inscrit dans une démarche transdisciplinaire impliquant leurs enseignants d’histoire-géographie, de français et de technologie.
Trois cartes interactives
Encadrés par l’Office national des combattants et des victimes de guerre (ONACVG), les élèves ont participé à des ateliers de recherche et d’écriture. « C’est la troisième année que nous menons cette initiative », précise Elsa Rault, professeure de français. « Cette période historique nous permet d’explorer des enjeux à la fois littéraires et historiques. » Depuis le lancement du projet en 2022, deux cartes interactives ont été publiées, mettant en lumière les lieux symboliques et les figures marquantes de la Résistance locale. Cette initiative s’inscrit dans les cours de technologie, sous la conduite de leur professeur Rachid Chebraoui : « C’est un projet qui stimule la créativité, la curiosité et l’engagement des élèves », souligne-t-il.

Découvrir les archives
Cette année, les élèves se sont concentrés sur le maquis Bir-Hakeim, un groupe de résistants actif entre l’Hérault, le sud de l’Aveyron, les Cévennes et la vallée du Rhône. « Fondé à l’été 1942 par le commandant Rigal et Jean Capel, ce maquis se démarquait par son audace et sa structure militaire organisée », explique Safwane, élève référent du projet, qui réunit une cinquantaine de participants.
Pour mener à bien leurs recherches, les élèves se sont appuyés sur des sources d’archives, notamment celles du Service Historique de la Défense à Vincennes et des Archives nationales. Ils ont rédigé des portraits de résistantes et de résistants, mêlant rigueur historique et approche narrative.

Un travail de mémoire
Afin d’ancrer ce travail dans une expérience concrète, les collégiens ont visité le Mémorial de Rivesaltes, lieu de mémoire des internements en France au XXe siècle. « Une visite essentielle pour comprendre les mécanismes d’exclusion, de persécution et de résistance », indique Nadège Anguiviel, professeure d’histoire-géographie. Autre moment marquant : la rencontre avec Nicolas Ribowski, rescapé de la Shoah. Son témoignage poignant d’enfant caché a profondément ému et marqué les élèves.