La quartier Méditerranée est pionnier pour l’expérience de la végétalisation en ville. « Au départ, en 2013, on plantait dans des grosses boîtes de conserve. Ce ne fut pas évident de motiver tout le monde, et il y a eu beaucoup de vols ou de vandalisme. Puis, en 2015, nous avons réalisé les premières plantations « pour de vrai », avec 150 plantes et 113 emplacements commandés aux services municipaux », raconte Christine, référente « plantes » de Mare Nostrum et responsable de la « Brigade Verte ». Partie de la place Jeaumes et de la rue de la Méditerranée, l’initiative a séduit les résidents dans tout le quartier. Pour répondre à la demande, une deuxième vague de plantations, mieux protégées et plus variées, se fait en 2017. « L’implication des habitants reste indispensable au succès de la végétalisation. L’idée est de mettre de la vie et du vert dans le quartier, pour que ce soit plus agréable. Nos rues sont plus propres et plus jolies, et cela réduit aussi les nuisances. Cela favorise le vivre-ensemble », insiste Christine.
« Cela donne un côté « village » au quartier »




« Je m’implique dans la Brigade verte pour le plaisir d’être ensemble, la convivialité, mieux connaître le quartier et ses autres habitants, améliorer notre cadre de vie… Les barrières tombent grâce aux plantes ! Cela donne un côté « village » au quartier, car il y a aussi des fleurs sur les balcons », surenchérit Pilou, jardinier actif de l’association. « Moi, je ne suis pas très douée en jardinage… Mais j’apprécie énormément l’aspect convivial, et puis c’est un régal d’avoir des rues pleines de couleurs et d’odeurs agréables. Cela embellit le quartier. Il y a une certaine fierté à observer le résultat », rajoute Agnès, qui vit et travaille dans le quartier.
Œillets d’Inde, campanules, violettes, pauciflore… et même un figuier et une vigne !
La Brigade verte de Mare Nostrum rassemble une grosse vingtaine de bénévoles actifs. Chacun contribue comme il peut. Plantation, taille, arrosage, entretien, sensibilisation des habitants… « Pour diversifier la végétation, nous plantons aussi d’autres espèces que celles proposées par la Ville. Nous dispersons des bombes de graines, nous en distribuons aux habitants… La conscience du végétal progresse petit à petit », souligne Christine. Et le résultat dans les rues est assez impressionnant. « Nous avons même un figuier rue de l’Aire, et une vigne de muscat de Hambourg qui a très bien pris rue de Lorraine ! On a pu faire des vendanges : quatre cagettes de raisins bien sucrés, ainsi qu’un peu de « raisinet », fabriqué avec les plus petites grappes », s’enthousiasme Pilou.


Valoriser et observer la flore urbaine spontanée
L’association porte également, avec Tela Botanica, depuis le printemps 2025, l’initiative « Quartier sauvage », en partenariat avec la Ville de Montpellier et le Muséum d’histoire naturelle de Paris. Le concept : suspendre l’arrachage et le désherbage systématique dans certaines rues afin de mettre en valeur et d’étudier la flore urbaine spontanée. Les données récoltées seront analysées par le Muséum d’histoire naturelle de Paris pour nourrir des études au sujet de l’impact de l’urbanisation et du changement climatique sur la nature, ou sur la manière dont les plantes s’adaptent et se disséminent en milieu urbain. « En général, les services municipaux rasent ou arrachent toutes les petites plantes qui poussent sur les trottoirs. Nous souhaitions préserver quelques rues du quartier pour mettre en place des activités d’observation de la nature en ville. Pendant l’année qui vient, nous allons pouvoir étudier les plantes en milieu urbain avec l’aide de l’association Tela Botanica », explique Christine, référente plantes de l’association Mare Nostrum.
