80 ANS DE LA LIBÉRATION DE MONTPELLIER

Une plaque pour les frères Bourrier, dans le quartier des Aubes

31-05-25 - 06:30
Guy et Robert Bourrier avaient une vingtaine d'années et ils étaient engagés dans la Résistance. Ils l'ont payé de leur vie. Dans la rue qui porte leur nom aujourd'hui, une plaque surannée mentionnait simplement "des martyrs de la Résistance". À la demande du comité de quartier, elle a été rénovée et dévoilée pour la Journée nationale de la Résistance.
Dévoilement de la plaque
La mémoire des frères Bourrier a été honorée dans le quartier des Aubes où se trouvait leur dernier domicile connu - © C. Ruiz
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C’était la dernière des manifestations liées au 80e anniversaire de la Libération de Montpellier. Le 27 mai, pour la journée nationale de la Résistance, elle a eu pour cadre le quartier des Aubes et pour contexte la plaque en hommage à Guy et Robert Bourrier, dans la rue qui porte leur nom. Jusqu’à présent, il y avait in situ une plaque un peu datée qui évoquait ces frères natifs d’Alès en disant simplement qu’ils étaient « martyrs de la Résistance ». Depuis plusieurs années, Serge Guidez, ancien conseiller départemental, et le comité de quartier des Aubes souhaitaient qu’une plaque plus complète et moderne soit installée. La Ville de Montpellier a accepté et pris en charge cette rénovation.

Dernier domicile connu

Guy et Robert Bourrier étaient réfractaires au service du travail obligatoire (STO) et leur maison des Aubes fut leur dernier domicile connu. Ils ont rejoint les rangs de la Résistance et ont ensuite connu des trajectoires différentes. Mais tous deux ont trouvé la mort dans d’effroyables circonstances. Robert Bourrier a été abattu par les troupes allemandes au Mont-Saxonnex, en Haute-Savoie, le 3 janvier 1944. Il avait 22 ans. Guy Bourrier a été déporté en Allemagne au camp de Neuengamme. Il est mort à Brême le 29 mars 1945, à 27 ans. 

Ce dévoilement de plaque s’est tenu en présence de Marion Boude Levrero qui réside aujourd’hui dans la rue qui porte le nom de ses arrières cousins. « Je vous remercie pour cet hommage à la fois humble et essentiel pour notre famille. Il faut faire vivre la mémoire là où elle doit être, au cœur de nos vies, de nos souvenirs, de nos rues et de notre joli quartier des Aubes. Car c’est ici qu’ils ont été arrêtés. J’ai aussi une pensée très forte pour ceux qui sont revenus vivants, comme mes arrières grands parents Madeleine et Albert Balp qui ont vécu au n°3 de la rue. Notre responsabilité aujourd’hui est de rester éveillés. »

La mémoire des habitants

Jean-Claude Gaillardon, président du comité de quartier des Aubes, a rappelé l’ancienneté de cette demande ainsi que le parcours des frères Bourrier et des époux Balp. Puis, il a souligné le rôle de l’association. « Le comité de quartier considère qu’il est de sa responsabilité que la mémoire des habitants qui ont combattu l’occupant et ses idées soit entretenue. » Enfin, Sébastien Cote, adjoint au maire de Montpellier, est revenu sur ce cycle mémoriel des « 80 ans » entamé en février 2024 au lycée Joffre. Puis, il a expliqué qu’en novembre prochain, 140 noms d’anciennes résistantes et anciens résistants, n’ayant pas encore été honorés en ville, figureront sur des pavés mémoriels sur la place des Martyrs de la Résistance rénovée. « Nous voulions rendre hommage à celles et ceux qui se sont battus pour que nous soyons libres. Ici, c’est une ancienne demande des habitants que nous avons honorée. Commémorer, ce n’est pas déplacer la poussière, c’est actualiser les valeurs et les principes qui nous rassemblent ».  Cette cérémonie s’est achevée avec un dépôt de gerbes et un moment de recueillement.

Moment de recueillement
Cette nouvelle plaque a été installée dans la rue qui porte le nom des frères Bourrier - © C. Ruiz