Objectif : trier 20 000 tonnes de biodéchets
« Cette matière organique n'a pas vocation à se retrouver dans les poubelles grises et être exportée avec les 4 600 camions qui partent dans les Pyrénées-Orientales, explique Michaël Delafosse, lors du lancement du déploiement de la collecte en point d’apport. Nous pouvons largement réduire notre poubelle grise avec les bons gestes. 50 % du verre n'est pas trié et cela nous coûte 6 millions d'euros à nous tous contribuables. »
Le déploiement progressif de l'équipement du kit biodéchets sur l'ensemble des communes de la Métropole est engagé depuis mai 2023. Dans six quartiers de Montpellier, 35 000 foyers ont reçu leur nouveau bioseau et pourront apporter leurs biodéchets dans un point de collecte près de leur domicile. En 2025, ce sont 530 bornes de biodéchets qui seront installées sur huit communes de la Métropole, plus une partie de Montpellier d’ici la fin de l’année.
Un bioseau pour récolter les déchets alimentaires
À Montpellier, les habitants des Aubes, d'Antigone et de Port Marianne sont les premiers à recevoir leurs bioseaux. C'est désormais un petit seau marron et des sacs en papier reçus dans les boîtes aux lettres ou en main propre, qui permettent de récolter les déchets alimentaires.
Pour le vider, il faut se rendre dans les points d'apports volontaires installés à proximité de son domicile. « Ces déchets sont envoyés à l'usine Amétyst pour produire du méthane. Aujourd'hui, nous n’en avons pas assez, 2 000 tonnes seulement, or l'objectif fin 2027, c'est d'atteindre les 20 000 tonnes, espère René Revol. Si en 2030, la donne a changé et que nous avons rattrapé notre retard, nous pourrons envisager de baisser la taxe sur les ordures ménagères. »
En 2027, tous les habitants de la Métropole pourront utiliser le bioseau
Le dispositif est déployé depuis deux ans, dans dix-huit communes de la Métropole. À l'automne, les quartiers Beaux-Arts, Boutonnet et Aiguelongue seront les prochains à pouvoir trier leurs déchets ainsi.
Depuis le 1er janvier 2024, conformément au droit européen et à la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC), les collectivités territoriales sont dans l'obligation de mettre en place des solutions pour le tri des biodéchets. Pour répondre à cet enjeu de société nécessitant un changement de comportement, la Métropole continue d’œuvrer à la généralisation du tri des biodéchets. Fin 2026, tous les habitants de la Métropole pourront utiliser le bioseau.
Depuis le 27 juin, les quartiers des Aubes, Antigone, Port Marianne, Pompignane, Grammont et du Millénaire sont équipés en bornes biodéchets ou points d’apport volontaire. Le déploiement se poursuit. La collecte en porte-à-porte du bac orange s’est arrêtée progressivement depuis juillet 2023.
Points d'apport volontaire, l'essentiel à retenir
- Les bornes biodéchets sont accessibles 24h/24h.
- Possibilité d’ouvrir la trappe à la main ou à l’aide d’une pédale.
- Certaines bornes seront accessibles aux personnes à mobilité réduite.
- Collecte des biodéchets : deux fois par semaine.
- Nettoyage intégral des points d’apport volontaire une fois par semaine (bac et abri-bac).
>>> Cartographie des accès aux bacs et bornes de dépôt des biodéchets, à retrouver sur : montpellier3m.fr/biodechets
Sortir les biodéchets du bac gris, un moyen de réduire le coût de la gestion des déchets
- 120 millions d’euros par an, c’est le coût de la gestion (collecte et traitement) des déchets dans la Métropole de Montpellier, une somme qui continuera d'augmenter du fait de l’évolution de la Taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) liée à l’enfouissement d’une grande partie de nos poubelles chez nos voisins.
- 294,80 € TTC la tonne, c'est le coût du traitement des ordures ménagères résiduelles (la part restant après les collectes sélectives).
- 28,35 € TTC la tonne, c'est le coût du traitement des biodéchets.
Réduire les volumes d'ordures ménagères à traiter afin de maîtriser au mieux la charge financière liée est donc un impératif. Pour y parvenir, extraire les biodéchets du bac gris est l'une des pistes à privilégier, soit par le compostage, soit par une collecte séparée, solution la plus facile, geste plus rapide et moins impliquant et s'adressant donc au plus grand nombre.
D'ici 2026-2027, il faudrait pouvoir retirer 10 000 à 15 000 tonnes de biodéchets des ordures ménagères. « En faisant le geste du tri des biodéchets, mais aussi des verres et emballages, on ne fait pas baisser les impôts. Mais on décide de réduire la dépense liée aux traitements des déchets au profit d’actions de formation, de sensibilisation… En bref, on décide de ce qu’on fait de nos impôts locaux », explique Michaël Delafosse.
Valoriser ses biodéchets est aussi une nécessité écologique
La valorisation des biodéchets (épluchures, restes de repas, marc de café…) est l'une des solutions essentielles pour maîtriser les dépenses de gestion de nos déchets, mais aussi pour réduire notre impact sur l’environnement. Ainsi, trier ses biodéchets permet de :
- Réduire la poubelle grise de 40 % et donc améliorer la valorisation des déchets conformément à la loi,
- Produire du compost pour nourrir naturellement les sols,
- Réduire les gaz à effets de serre (moins de collectes, moins de déplacements, moins de traitements).
>>> Informations sur les différentes solutions de tri : montpellier.fr
