Installé dans un ancien domaine viticole, quartier Malbosc, Parcelle 473 a ouvert ses portes fin 2022. Jusqu’au 30 septembre, ce musée privé entièrement dédié à l’art urbain et contemporain, accueille l’exposition temporaire pluridisciplinaire Alerte, qui met en lumière deux jeunes femmes artistes : la peintre animalière Sandrot et la paléoartiste et plasticienne Elisabeth Daynès.
Dans les anciens chais du domaine, réhabilités, Laurent Rigail, propriétaire des lieux, propose une déambulation splendide et étonnante, qui fait alterner les portraits animaliers grands formats, et les « sculptures » hyper réalistes de différents spécimens humains, depuis un ancêtre Néanderthalien à une jeune beauté au miroir, indifférente et perplexe.
La vie est belle, semblent proclamer les deux artistes, mais elle est fragile et mérite d’être mieux regardée, comprise, protégée.
Une exposition « militante » prolongée d’un hommage à Jérôme Mesnager, précurseur du street-art français.
Sandrot
Née à Marseille en 1989, Sandra Guilbot – alias « Sandrot » puise dans la nature la source de son inspiration. Tigres, loups, singes, baleine, batraciens… ses figures animales au regard intense et scrutateurs, souvent peintes sur des toiles immenses continuent longtemps de vous hanter. L’artiste mène depuis plusieurs années un travail de sensibilisation avec des experts scientifiques du Comité français de l’Union internationale pour la Conservation de la nature. Et derrière ces grands portraits, peints directement, souvent en performance, s’exprime l’inquiétude de voir certaines espèces animales disparaître du fait des activités humaines.
Elisabeth Daynès
Plasticienne de renommée internationale, Elisabeth Daynès mène parallèlement une carrière de plasticienne et de paléo-artiste. De Lucy au buste du jeune Toutankhamon, les hasards de rencontre, ont mené cette jeune artiste de formation à restituer visage et identité aux hommes du passé. Pour son exposition à Parcelle 473, croquis, projections, figures hyperréalistes et même un étonnant « laboratoire », interrogent le devenir de l’humain, coupé de la nature et de son environnement. Fascinant et inquiétant.
Jérôme Mesnager
Il y a 40 ans, Jérôme Mesnager a inventé « l’homme blanc » : cette petite silhouette blanche, « symbole de lumière, de force et de paix », reproduite ensuite à travers le monde, des murs de Paris à la grande muraille de Chine. Réalisé par l’artiste à main levée sur des supports variés (palissade en bois, portes, fenêtre, briques) il investit les murs de Parcelle 473. Et même le jardin du musée, avec une étonnante porte cochère décorée par ses soins en 2017, et rapportée à son atelier par des ouvriers de chantier le jour où les propriétaires décidèrent d’en faire installer une nouvelle.
Parcelle 473 – 425 avenue des Frères Bühler (quartier Malbosc) – 06 66 02 69 29
Ouvert du mardi au samedi – 11h à 19h / dimanche de 14h à 18h
Y aller : tramway ligne 1, arrêt Malbosc (remonter l’allée centrale, puis à gauche, avenue des Frères Bühler, 6 mn à pied) – Tarif : à partir de 4 euros.