L’idée a germé lors d’une discussion entre enseignants et parents d’élèves lors d’un conseil d’école. Ces derniers ont exprimé le souhait d’embellir les abords des deux établissements en s’inspirant des réalisations de l’école James Joyce. « C’est un beau projet qui embellit le quartier, implique enfants et parents, et attise la curiosité des habitants, qui nous envoient des photos de l’avancement de la fresque. La sous-couche a été effectuée par les adultes de l’école, parfois sur leur temps personnel, et certains parents. Les dessins sont des propositions des enfants. Chaque classe a participé et intégré sa petite signature dans l’œuvre globale », raconte Kirstie Jarguel, directrice de l’école maternelle Averroès.
Une œuvre collective où tout se mélange
Ce projet pédagogique, préparé depuis la rentrée, s’achève avec l’année scolaire par une dizaine de jours d’activité « peinture » pour les enfants. « J’essaye d’apprendre les techniques de peinture aux enfants. Sur le bitume, c’est un peu particulier. Il faut bien appuyer sur le rouleau pour que ce soit beau et ne pas gaspiller de peinture. Je suis passée dans toutes les classes pour définir les thématiques, les couleurs, les formes, le tracé… Il faut aussi expliquer qu’il s’agit d’une peinture collective où tout se mélange, tout se fond », détaille l’artiste Carole Tricard.
Faire ensemble et apprendre à réaliser un projet collectif
« Nous avons vraiment construit le projet avec les enfants. Ils ont choisi une fresque un peu en forme de parcours ou de marelle, sur laquelle ils pourront jouer. Ils sont fiers, impliqués et impatients d'en profiter », ajoute Valérie Simon, institutrice de l’école Galilée qui a monté et coordonné le projet. Un engagement important, quand il faut aussi s'occuper de la comptabilité, de la logistique, des plannings, des dossiers de convention et du nettoyage en plus de son travail habituel.
L’enseignante insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas seulement d’un projet esthétique, mais avant tout un projet autour du vivre-ensemble et de la citoyenneté : « Le « faire-ensemble » est présent à chaque étape du projet. Chaque dessin met en valeur celui du voisin. D’ailleurs, les enfants ne peignent pas leur dessin, mais ceux d’autres élèves. On montre que l’on peut faire de belles choses quand on travaille ensemble. Et puis c’est une aventure au long cours, qui apprend qu’il ne suffit pas d’avoir une bonne idée. Il faut travailler, tenir compte des contraintes financières et pratiques, faire des retouches… Tout cela participe de la prise de conscience des contraintes de la réalité. En résumé, c’est aussi apprendre à réaliser un grand projet collectif ».
L’inauguration de la fresque des écoles Galilée et Averroès est prévue pour le 24 juin à 18h30. Elle sera associée à une exposition décrivant le processus de réalisation et le travail des élèves, qui sera ensuite présentée à la Maison pour Tous Georges Brassens.
