La trentaine de toiles réunies au château de Castries et dont beaucoup sont exposées pour la première fois, couvre l’œuvre d’une vie. Celle d’un artiste au goût sûr mais aussi celle d’un héros de guerre. Cette exposition, présentée par la Métropole de Montpellier, entre naturellement dans le cadre des 80 ans de la Libération.
Les couleurs de la guerre
Guy de Montlaur est le descendant d’une illustre famille languedocienne, basée à Montaud. Il rejoint la France Libre à 24 ans et s’illustre dans les combats. Il est l’un des 177 hommes du commando Kieffer qui débarque le 6 juin sur les plages normandes. « Il a été très marqué par la guerre, confie son fils, Georges. C’est la littérature qui l’a aidé à tenir durant cette période. Apollinaire ne l’a pas quitté. » La guerre et ses horreurs reviennent régulièrement dans son œuvre. « Mais les combats, pour lui, n’étaient pas que douleur. Il disait avoir été subjugué, la nuit, par les couleurs de la guerre…le jaune du feu des explosions, le rouge du sang, le noir de la matière brulée… »
Avant-garde artistique
Revenu à la vie civile, le jeune homme se lance dans la peinture, encouragée par son épouse américaine, Adélaide, épousée en 1943. Très influencé par l’art classique, il explore diverses formes. Admirateur de Kandisky, ami de Nicolas de Stael, Guy de Montlaur s’aventure dans le courant cubiste, expressionniste, abstrait… Il abandonne le pinceau pour le couteau à palette et laisse exploser les couleurs. « Mon père estimait que des formes, on pouvait en déduire des couleurs. Il s’inspirait beaucoup des poètes. On retrouve souvent guidé par le titre, la reproduction sur la toile de l’atmosphère et des émotions décrites dans un poème ».