Comment êtes-vous arrivée aux Restos du Cœur ?
Anita Barone : Par une petite annonce sur les réseaux sociaux ! J’étais à la retraite, et après quelques années, j’en ai eu marre de rester à la maison. En 2022, les Restaurants du Cœur de l’Hérault cherchaient une personne pour s’occuper de la communication et de la formation. Quand je me suis présentée, en voyant mon CV et mon expérience en tant que trésorière au CNAM (Conservatoire national des arts et métiers) et responsable administrative et financière d’un cabinet conseils, ils m’ont finalement proposé le poste de trésorière…
Pourquoi avez-vous fait le choix des Restos du Coeur ?
Parce que Coluche ! Je fais partie de la génération qui a entendu son appel en 1985. Je trouve que c’est sa plus belle réalisation. J’avais assisté au concert des Enfoirés à Montpellier en 2015. Ça m’a donné envie de les rejoindre.
Comment êtes-vous devenue présidente ?
J’ai commencé par être trésorière un jour et demi par semaine, et bientôt trois ans après, je suis passée à quatre jours par semaine, en tant que présidente de l’association, mais surtout responsable départementale de 1 300 bénévoles, 28 centres, un Camion du cœur qui distribue 48 000 repas par an, un Toit du cœur qui gère 50 logements, le Jardins du cœur avec quinze salariés en insertion… J’ai hésité car je n’étais pas sûre d’en avoir la carrure. L’ancien président Alain Capillon m’a dit que j’étais tout à fait apte à prendre la suite, je lui ai fait confiance. Aujourd’hui, après deux mois à ce poste, je me sens bien.
L’entrepôt de Vendargues est le centre névralgique des Restos du Cœur de l’Hérault ?
Oui, depuis dix ans nous sommes installés à Vendargues et tout part d’ici. On reçoit la marchandise livrée par le national, et depuis notre entrepôt, on livre par camion les 28 centres, de Béziers à Lunel en passant par Montpellier ou Bédarieux.
D’où vient votre stock ?
Il est issu en partie des surplus de la Communauté européenne. En particulier les sardines, le thon, le lait… Une partie nous est donnée par des industriels et une partie est achetée par le négoce. Mais aussi des dons de particuliers lors des collectes nationales organisées en mars.
Qui peut bénéficier des Restos du Cœur ?
On accueille tout le monde. Le principe des Restos du Cœur est la gratuité et l’inconditionnalité. Pour bénéficier de l’aide alimentaire, il ne faut pas dépasser un certain barème, fixé chaque année. Quand les gens s’inscrivent, ils nous fournissent un justificatif de domicile et de ressources pour connaître leur reste à vivre (ressources moins les charges). Mais s’ils sont au-dessus du barème, ils sont aussi accueillis aux Restos du Cœur pour une multitudes services : l’accès aux droits, à la justice, aux vacances, des cours de soutien français - langues étrangères, l’inclusion numérique, le camion vestiaire… Nous avons également à Montpellier le Camion du Cœur qui sert aux gens de la rue des repas chauds tous les midis du lundi au vendredi place Albert 1er, et le lundi soir à Plan Cabanes.
Combien de personnes aidez-vous dans l’Hérault ?
Plus de 20 000 personnes. Nous avons sept sites à Montpellier (Soldanelles, Centrayrargues, Cos, Montasinos, Marie Durand, Danton et Triolet au CROUS), un à Fabrègues, Saint-Georges-d’Orques, Cournonterral et Villeneuve-lès-Maguelone. Trois des centres montpelliérains distribuent plus de 100 000 repas par an. En particulier, Soldanelles (Petit Bard), qui accueille 1 800 familles et 530 000 repas par an... Nous sommes au bord de l’explosion. Nous avons besoin d’un nouveau site, n’importe où à Montpellier, pour désengorger Soldanelles, mais aussi Cos (Celleneuve).
Comment s’annonce cette 40e campagne des Restos du Cœur dans l’Hérault ?
L’an dernier, nous avons distribué 3,6 millions de repas dans le département, mais nous étions au niveau national dans une situation financière difficile et nous n’avons pas pu accueillir tout le monde. Cette année, nous allons distribuer 5 millions de repas qui touchent notamment 25 % de familles monoparentales, des femmes seules avec des enfants, et nous accueillons au fil de l’année 970 bébés. C’est la grande cause de notre 40e campagne.
Comment peut-on aider les Restos du Cœur ?
On cherche des bénévoles, notamment à l’entrepôt de Vendargues, pour préparer les commandes, assurer les livraisons, préparer les repas du cœur… On peut être bénévole, même pour quelques heures, toutes les bonnes volontés sont accueillies.
On peut aussi faire un don financier sur le site national dons.restosducoeur.org et des dons de vêtements pour bébé ou d’objets de puériculture (pas de jouet) dans n’importe quel centre de l’Hérault, aux heures d’ouverture.
Quels événements organisez-vous cette année ?
Début mars 2025, il y a la grande collecte nationale. Les bénévoles se mobilisent à la sortie dans des supermarchés pour collecter des denrées alimentaires et des produits d'hygiène. À Montpellier, nous avons la chance de recevoir, cette année encore, Les Enfoirés du 14 au 21 janvier à la Sud de France Arena, mais aussi le Bain de Noël dimanche 15 décembre 2024 à Pérols, le Loto des Restos à l’hôtel de Ville de Montpellier dimanche 9 février…
Pourquoi rejoindre les Restos du Cœur ?
C’est extrêmement gratifiant de donner. C’est même très égoïste. Quand vous donnez à quelqu’un, c’est à vous que vous faites plaisir, tout en faisant du bien aux autres. Être bénévole, c’est aussi une expérience riche en lien social. Les Restos du Coeur défendent une grande cause ! Ils fournissent 35 % de l’aide alimentaire distribuée en France. Alors n’hésitez pas à nous rejoindre !