Dans le tramway, sur les plaques des rues, mais aussi dans les cours d’écoles, sur les bancs de l’université, dans le cadre de concerts, de représentations et de fêtes organisés sur l’espace public, Montpellier affirme son identité et sa culture occitane. Pour honorer cette langue et cette culture, favoriser son apprentissage, en faire découvrir les grandes heures, mais aussi la faire vivre au présent, de nombreux acteurs, associatifs comme institutionnels, se mobilisent toute l’année. Ils étaient présents, pour la plupart d’entre eux, à la première Rencontre occitane, organisée en novembre, à la Maison des Relations Internationales.
À l’ordre du jour de cette première rencontre : la présentation du répertoire des acteurs occitans, permettant d’identifier et de recenser tous les acteurs, tant institutionnels qu’associatifs, mais aussi les personnes ressources, les acteurs de la culture, autrices/auteurs et artistes, spécialistes universitaires qui font vivre et diffusent toute l’année la richesse et la diversité de la langue et de la culture occitanes.
« J’ai beaucoup apprécié cette première initiative », expliquait Sylvan Chabaud, maître de conférence au département d’occitan de l’université Paul-Valéry. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup d’autres communes qui accordent ce même temps d’écoute et d’échanges autour de l’occitan… »
« Ce qui était intéressant dans cette rencontre, explique Vincent Nolot, responsable du pôle animation, culture et communication de la commune du Crès, c’était la présence d’acteurs de champs très différents, souvent concentrés dans leur spécialité et dont certains visiblement se rencontraient pour la première fois. Et bien sûr, en présence des interlocuteurs de la Métropole, les témoignages d’acteurs institutionnels, comme le CIRDO, ou l’Office public de la langue occitane (OPLO) ».
De cette diversité, Boris Bellanger, adjoint au maire de Montpellier délégué au Patrimoine et à la Culture occitane souhaite impulser une force et de nombreuses initiatives. À l’exemple de la Martror, projet lauréat de la candidature Montpellier 2028, porté par le CIRDOC, l’association Inter’Cal et de nombreux partenaires, et qui avait permis tout au long de l’année dernière, de vivre un temps fort de la tradition occitane.
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C’est un peu sur cet exemple que la Ville et la Métropole ont abordé le troisième temps de cette rencontre, autour de l’agenda 2025, construit pour célébrer le 20e anniversaire de la disparition du poète Max Rouquette (1908-2005). « Une figure essentielle de Montpellier, encore trop peu connue et reconnue, médecin, poète et écrivain, homme de théâtre, mais aussi théoricien du jeu de tambourin, et dont l’hommage qui va lui être rendu va permettre une synergie entre des acteurs d’horizons très différents », souligne Marie-Jeanne Verny, professeure émérite de littérature occitane, également membre de l’association Amistats Max Roqueta, qui participait également à la rencontre.
Lectures, spectacles, théâtre de marionnettes, exposition photos, publications de poèmes inédits, visites à thème, devraient figurer au programme aux côtés de temps plus protocolaires, comme la pose d’une plaque sur la maison de l’écrivain, 2 rue de l'Ancien-Courrier, ou l’inauguration de la place Max Rouquette, remise à neuf, dans le quartier des Arceaux.
À quand la prochaine réunion occitane ? « L’idée serait de proposer chaque année aux acteurs occitans de se retrouver pour échanger, faire le bilan des actions menées, en proposer d’autres… Mais cette fois, à l’inverse du programme autour de Max Rouquette que nous avons initié, laisser aux associations et partenaires le choix des thèmes et les sujets à explorer ».
« Préserver la diversité culturelle »
Boris Bellanger, adjoint délégué au Patrimoine et à la Culture occitane
"Michaël Delafosse, maire de Montpellier, dès son arrivée dans ses fonctions, a souhaité s’emparer de la question occitane, en s’appuyant sur le fait que l’histoire de la Ville – on l’oublie parfois derrière son visage moderne, sa population renouvelée – s’est écrite en occitan. Mais aussi avec la volonté de préserver la diversité culturelle, élément fort de notre démocratie et qu’il est important de soutenir dans les temps que nous traversons. C’est ainsi qu’il a constitué autour de lui une équipe en charge d’accompagner, de fédérer, mais aussi d’initier et d'inspirer différents projets pour faire vivre cette langue et cette culture. La faire connaître au jeune public. Non seulement sur tous les aspects qui touchent à son enseignement, à la défense de son patrimoine ou son folklore, mais aussi en s’intéressant à sa modernité, la diversité et le renouveau de la jeune création culturelle et artistique.
Une action élargie à l’échelle du territoire métropolitain
C'est très important de l'ouvrir à l'échelle de la métropole. Le format de cette première rencontre l’a bien prouvé, avec la présence de nombreux élus et représentants des communes de la métropole, mais aussi d'associations, artistes, acteurs du territoire impliqués dans cette action de valorisation de la richesse occitane. Et dont le champ d’intervention et de résonance ne se limite pas à la seule ville de Montpellier, mais bien au-delà."