"Chevaux, héros oubliés ? Archéologie d'une espèce au fil du temps" a été montée sous le co-commissariat d’Armelle Gardeisen, directrice de recherche CNRS - UMR 5140 – Archéologie des sociétés méditerranéenne et de Diane Dusseau, conservatrice en chef du patrimoine du Musée Henri Prades. Cette exposition met en lumière des recherches inédites archéozoologiques sur les chevaux au fil des Âges.
100 chevaux découverts à Pech Maho
Parallèlement à la présentation chronologique des différents types de chevaux à travers le temps, l’exposition s’attache à présenter l’état des recherches actuelles. Outre les différentes mentions dans les écrits antiques et les représentations iconographiques, la présence des chevaux est souvent peu tangible dans l’archéologie gauloise du Midi de la France. La découverte de plus d’une centaine d’équidés sur le site de Pech Maho (Bages-Sigean, Aude), dans un contexte de bataille, constitue à ce titre une documentation exceptionnelle. Pour mieux comprendre l’histoire individuelle de ces animaux, Armelle Gardeisen a poussé ses recherches récentes en croisant l’étude archéozoologique de cette population avec celle actuelle des chevaux de Przewalski, conservés par l’association Takh.
La découverte de Pech Maho est unique en ce sens, que les ossements de près d’une centaine de chevaux et d'une douzaine d’ânes ont été trouvés sur le site de fouille. Des animaux morts au cours d’une bataille, dont les os représentent une source d’information exceptionnelle.
Le cheval de Przewalski
Le cheval de Przewalski est l'espèce de chevaux la plus ancienne. Ce cheval sauvage, originaire des steppes d'Asie centrale, est considéré comme le dernier véritable cheval sauvage au monde. Il a survécu à des milliers d'années d'évolution et a failli disparaître au XXe siècle, mais des efforts de conservation ont permis de préserver l'espèce. Il est encore classé comme espèce "En danger" selon l'Union internationale pour la conservation de la nature. Bien qu'il ait été sauvé de l'extinction grâce à des programmes de réintroduction, sa population reste fragile et nécessite une surveillance constante pour éviter de nouvelles menaces. Les efforts de conservation, notamment en Mongolie et en Lozère, sur le causse Méjean grâce au projet scientifique de l'association TAKH.
560 000 av. J.-C.
C’est la datation du plus ancien ossement d’équidé exposé dans le parcours et présenté pour la première fois au public. Un prêt du musée de Préhistoire de Tautavel.

L’exposition permet de comprendre comment les zoo-archéologues travaillent en comparant les types d’usures des dentitions. Ce qui permet de connaître le type d’aliment ingéré par les animaux, de connaître leur lieu de vie et même de savoir ce qu’ils avaient mangé avant de mourir.
Les ossements permettent aussi d’apprendre que l’homme s’est servi en viande à la suite de la bataille de Pech Maho. Cela a été démontré grâce aux marques laissées par des outils tranchants sur certains os.

En complément de la visite
À l’auditorium du musée :
- Samedi 14 juin à 15h30 : conférence « La conquête du cheval : l’histoire de la plus nobles des conquêtes », par Ludovic Orlando, CNRS-CAGT ;
- Jeudi 13 novembre à 18h30 : projection du documentaire « Vivant parmi les vivants » (Les Films d’Ici Méditerranée), se fera en présence de Sylvère Petit, le réalisateur. Film soutenu par le Fonds d'aides ICC de la Métropole de Montpellier.
- Jeudi 11 décembre à 18h30 : conférence « Cheval et humain : comment se comprennent-ils ? Synthèse des connaissances éthologiques les plus récentes », par Léa Lansade, INRAE.
✅ Entrée libre et gratuite ✅
Les enfants aussi
Les plus jeunes pourront explorer, jouer et s’approprier l’histoire des chevaux grâce à différents jeux, livres, coloriages et reconstitutions d’ossements… dans un espace ouvert au cœur du parcours.
Ils s’émerveilleront aussi devant Champagne, une magnifique jument de Przewalski naturalisée, mesurant 1,17 m, présentée dans l’exposition. Elle a été prêtée par le muséum d’histoire naturelle de Toulouse.




Des ateliers et visites durant les vacances scolaires
Indépendamment à l'exposition, le Site archéologique Lattara - Musée Henri Prades propose également des activités spécialement conçues pour les enfants jusqu'au 25 avril. Ces ateliers incluent des activités ludiques comme la création de poteries néolithiques, la fabrication de lampes à huile romaines ou encore des peintures préhistoriques inspirées des hommes de Cro-Magnon.
À retrouver sur >>>> Les coups de cœur à hauteur d’enfants / avril 2025
Site archéologique Lattara - Musée Henri Prades
390 route de Pérols - Lattes