C’est en 1991 que Georges Frêche, maire de Montpellier, ouvre un espace d’exposition dans l’église Sainte-Anne désacralisée. La dénomination du Carré Sainte-Anne est votée en conseil municipal le 25 octobre de la même année. Dès lors, jusqu’à sa fermeture en 2017, après constatation de la fragilisation de la structure, les plus grandes signatures de l’art contemporain vont s’y succéder. Parmi lesquelles : JonOne, Chiharu Shiota, Gérard Garouste, Hervé Di Rosa, Manuel Ocampo, Barthélémy Toguo ou encore Jean-Michel Othoniel.
Un lieu emblématique de l'art contemporain
Après quatre années d’études et de chantier lancés par la Ville de Montpellier, ce lieu emblématique de l’art contemporain ouvre à nouveau ses portes avec une ambition nouvelle. Les visiteurs vont pouvoir découvrir un nouvel espace d’exposition et d’animation entièrement rénové. Pour la première fois il sera possible d’entrer dans le lieu par le porche historique sous lequel est installé l’accueil. Avant de découvrir les 700 m² d’exposition agencés de la nef jusqu’au chœur, la beauté retrouvée des décors peints, l’éclat des vitraux rénovés, mais aussi les équipements modernes mêlant confort, technique, accessibilité pour offrir un lieu de création et d’accueil des œuvres tout à fait unique.
Carré Sainte-Anne - 2, rue Philippy - Montpellier. Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 12h et de 13h à 18h. Fermé le lundi. Entrée gratuite. Tel 04 67 60 82 11 - Facebook
Trois rendez-vous :
. Exposition photo : Sainte-Anne au carré - du 27 mai au 15 juin.
(Re)découvrez l’église Sainte-Anne au fil des années, à travers une série de photos retraçant l’histoire de l’édifice, édifié en 1862 en lieu et place de la chapelle Sainte-Anne datant du XIIIe siècle.
. Visites patrimoniales – du 28 au 31 mai.
Le Carré Sainte-Anne ouvre ses portes tous les jours, en visite libre, de 10h à 12h et de 13h à 18h. Un programme de visites guidées gratuites, sur réservation, est également proposé.
. Exposition collaborative Adventice - du 26 juin au 7 décembre.
L’artiste de renommée internationale JR présente l’exposition Adventice, une exploration de la mémoire des lieux et des âmes à travers un arbre monumental et collaboratif. Il invite tous les visiteurs à participer à son œuvre en déposant la photocopie de leur main découpée dans l’un des points de collecte avant le 15 juin 2025 : hall d’accueil de l’hôtel de Ville, hall d’accueil de l’hôtel de Métropole, Office de tourisme.
Un chantier colossal
L’inauguration patrimoniale du Carré Sainte-Anne, le mardi 27 mai à 18h, marque l’aboutissement d’un chantier colossal évalué à 5M d’euros, étalé sur plusieurs phases et qui a mobilisé près de 30 entreprises et 200 ouvriers spécialisés. Après la fermeture des lieux en 2017 une phase complète de diagnostic, étalée de 2021 à 2022 a permis de détecter plusieurs désordres structurels nécessitant des interventions sur le clocher, mais aussi sur la nef et les voûtes.
Une première phase de travaux, démarrés en janvier 2023 s’est concentrée sur les travaux de structure : piliers, façades extérieures, intérieures, toiture, charpente, zinguerie, mais aussi vitraux et plafond – dont la réfection a nécessité six mois pour redonner tout leur lustre aux couleurs d’origine.
Avant le début de la 2e phase et les travaux intérieurs du chantier, une équipe de l’INRAP est intervenue pour réaliser des fouilles archéologiques permettant de remonter aux origines de l’église plusieurs fois reconstruite et de mettre à jour un sarcophage de pierre.
L’aménagement du centre d’art s’est ensuite déroulé tout au long des 2e et 3e trimestre 2024, avec l’ambition d’ouvrir au maximum les quatre chapelles, le chœur et la totalité de la nef. Un chantier qui a permis la reprise complète des sols, l’installation des cimaises, de poutres scéniques, l’aménagement de sanitaires et locaux techniques. Avec en prime la réouverture de l’entrée historique, sous le grand porche, où est installé l’accueil, faisant le lien entre l’espace d’exposition, la place Sainte-Anne et l’ensemble de la ville.
Sainte-Anne : le point culminant de Montpellier
Culminant à 68 mètres, le clocher de Sainte-Anne reste, plus de 150 ans après sa construction, le point le plus élevé de la ville. Ce « panorama remarquable » fut un geste volontaire de la part de la municipalité de l’époque. Le 8 juillet 1862, alors qu’il présentait au conseil municipal les plans desinés par l’architecte Jean-Pierre Cassan pour la construction de la nouvelle église, Gaston Bazille, au nom du maire Jules Pagezy, insiste sur la nécessité de rompre avec l’image trop « uniforme » de Montpellier vue de loin. Une ville qui, selon ses mots, ressemblerait « à un tas de pierres sortant de la carrière ». Enviant les villes de Narbonne ou Béziers, pourvues de fiers clochers, les édiles de Montpellier entérinent le projet. « Quand un monument nécessaire à la population ajoute à l’ornement de la ville, il y a lieu d’en être satisfait ».
