Biodiversité

Infectés par un parasite, quatre arbres ont été abattus aux Arceaux

23-08-23 - 15:18
23-08-23 - 16:23
Les platanes malades ont été abattus, boulevard des Arceaux, à Montpellier, le 23 août. Deux autres le seront le 24 août place Max-Rouquette. Ils étaient infectés par un parasite et leur coupe était nécessaire pour des raisons de sécurité.
Tronçons de platane creux, rongé par le phellin.
Le tronc du platane était devenu creux, rongé par le parasite. - ©L.Séverac
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On connaissait le chancre coloré. Voici à présent, le phellinus punctatus, nom savant d’un autre parasite. Plus communément dénommé phellin tacheté, le champignon se régale du bois. Quand il colonise un arbre, il le pourrit de l’intérieur, le rendant très sensible à l’humidité. Fragilisé, l’arbre finit par mourir au bout de plusieurs années. Mais auparavant, son pourrissement enlève toute résistance aux branches, qui se détachent et tombent sur le sol. 

Pas d’alternative à l’abattage 

Compte tenu de cet enjeu de sécurité sur le domaine public, la seule décision valable est de l’abattre. Car lutter contre le champignon une fois installé est une mission impossible. Sur le boulevard des Arceaux et place Max-Rouquette, quatre platanes sont contaminés. Cette opération, sur deux jours, consiste à couper l’arbre par tronçons, puis de le dessoucher. Les rondins coupés (les grumes), dont certains sont devenus totalement creux, seront ensuite brûlés afin d’éliminer totalement le parasite. Scies et sécateurs sont désinfectés à l’issue du travail. 

Un suivi scientifique 

Jules Teulières est présent pendant l‘opération d’abattage. L’écologue est déjà intervenu en amont pour mesurer et préserver l’impact de l’opération sur la biodiversité. Suivant les principes de la charte de l’arbre et les préconisations du Comité arbre, mis en place par la Ville, le scientifique s’est assuré qu’aucun animal ne s’est niché dans l’arbre malade. Attentif, il vérifie que le tronçon coupé est bien inoccupé. 

Objectif canopée

Il faut savoir qu’un arbre sur un trottoir n’est pas éternel car il se développe dans un environnement urbain hostile, victime à la fois d’accidents, de dégradations et d’attaques parasitaires. Sa durée de vie moyenne oscille d’ordinaire entre 60 et 80 ans. Les 156 platanes du boulevard des Arceaux sont expertisés régulièrement, ce qui permet, non seulement de détecter les parasites, mais aussi de planifier leur renouvellement. Celui des quatre abattus est à l’étude. Ils font partie du projet de coulée verte qui s’élancera du Peyrou vers le square Bir-Hakeim, le long de la promenade Laure-Moulin. Auparavant, la place Max-Rouquette aura été végétalisée par des plantations variées adaptées aux conditions de sol et du climat. Dès 2025, 130 arbres seront plantés, formant une surface de canopée de 5 000 m² contre 3 000 m² actuellement. De véritables îlots de fraîcheur et des refuges pour la biodiversité.

 

Jules Teulières Ingénieur-écologue
Jules Teulières
Ingénieur-écologue au bureau d’étude Altifaune

« Aucune espèce animale protégée n’est directement menacée par ces abattages. Au début de l’été, j’ai vérifié des présences éventuelles avec une caméra thermique. Et directement dans les cavités avec un endoscope. Il y avait sur l’un des arbres, un pigeon en cours de nidification. Il a fallu attendre que les œufs aient éclos et que le nid soit vide, pour fixer la date de l’abattage. Je fais une dernière vérification le jour J ». 

 

Tronçon creux d'un plataneinfecté par le champignon.
©L.Séverac
L'écologue verifie que le tronçon d'arbre coupé  ne contient pas d'animaux.
©L.Séverac
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Tronçon creux d'un plataneinfecté par le champignon.
- ©L.Séverac
L'écologue verifie que le tronçon d'arbre coupé  ne contient pas d'animaux.
- ©L.Séverac