La Ville de Montpellier veut intensifier la lutte contre les perturbateurs endocriniens

20-09-23 - 11:11
20-09-23 - 11:39
Montpellier a rejoint le réseau des villes et territoires sans perturbateurs endocriniens en signant le 19 septembre une charte, en salle du conseil municipal, avec le Réseau environnement santé. Des actions concrètes vont suivre.
Les signataires de la charte
La charte a été signée par la Ville de Montpellier et le Réseau environnement santé - ©F. Damerdji
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La Ville de Montpellier a signé hier la charte « villes et territoires sans perturbateurs endocriniens » avec le Réseau environnement santé, représenté par son président André Cicolella. Signature qui faisait suite à une session de sensibilisation aux perturbateurs endocriniens, en salle du conseil municipal, à laquelle ont participé Élodie Brun-Mandon, conseillère municipale déléguée à la Santé, et Marie Massart, adjointe déléguée à la Politique alimentaire.

Signataire il y a un an du contrat local de santé avec l’agence régionale, la Ville de Montpellier défend l’idée d’une santé globale en agissant sur l’ensemble des déterminants de santé. La collectivité déploie un programme ambitieux avec des outils comme la MA.P, l’unité mobile de prévention santé, qui parcourt le territoire à la rencontre de tous les publics ou un projet de grande ampleur comme MedVallée. 

Élodie Brun-Mandon a indiqué que la Ville de Montpellier procèdera bientôt « à la signature d’une convention écologie de la santé avec l’ensemble des chercheurs pour travailler sur le vivant ». Elle a aussi présenté la gratuité des transports publics comme « une mesure sociale qui va améliorer le bien-être des Montpelliérains. La baisse de la pollution et la lutte contre la sédentarité offriront une autre vision de notre ville ».

L’exemple de Strasbourg

L’élue s’est ensuite exprimée sur la problématique du jour. « De l’air que nous respirons aux vêtements que nous portons aux aliments que nous consommons, les perturbateurs endocriniens envahissent nos espaces. En rejoignant aujourd’hui le réseau des villes engagées à travers cette charte, c’est pour nous un engagement ferme de réduire l’exposition des Montpelliéraines et des Montpelliérains à ces perturbateurs endocriniens », a assuré Élodie Brun-Mandon. Montpellier a notamment pris note de ce que fait déjà Strasbourg avec la mise à disposition de paniers bio et gratuits pour les femmes enceintes. 

La semaine prochaine, avec de nombreux partenaires et en divers points de Montpellier, une semaine de sensibilisation aux perturbateurs endocriniens est programmée avec des ateliers, des expositions et des animations.   

Plus d'infos sur : 

https://www.montpellier.fr/4830-la-ville-de-montpellier-s-engage-contre-les-perturbateurs-endocriniens.htm

Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ?

Un Perturbateur Endocrinien (PE) est, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), une substance chimique d’origine naturelle ou synthétique, étrangère à l’organisme et susceptible d’interférer avec le fonctionnement du système endocrinien, c’est-à-dire des cellules et organes impliqués dans la production des hormones et leur action sur les cellules dites « cibles » via des récepteurs. Les PE dérèglent le fonctionnement hormonal des organismes vivants, et ont ainsi des effets néfastes sur l’environnement et sur la santé humaine.

Des exemples de substances

 le diéthylstilbestrol (Distilbène) , responsable de malformations congénitales. Ce médicament a été prescrit en France jusqu’en 1977 et n’est désormais plus autorisé.

 certains phtalates , présents dans des produits tels que les adhésifs, huiles lubrifiantes, détergents, solvants, produits pharmaceutiques, fils et câbles électriques, produits cosmétiques.

 certains parabènes , employés comme conservateurs dans plus de 80 % des produits cosmétiques et utilisés dans les médicaments et comme additifs alimentaires, en raison notamment de leurs propriétés antibactériennes et antifongiques.

 le Bisphénol A (BPA) qui est principalement utilisé dans la fabrication de plastique (de type polycarbonate) et de résines époxydes. Il est aussi utilisé comme composant d’autres polymères et résines (polyester, polysulfone, résines vinylesters…). 

 certains composés perfluorés (PFC) , très persistants dans l’environnement, utilisés dans les traitements textiles antitaches et imperméabilisants, les enduits résistants aux matières grasses, les emballages en papier et carton alimentaires, etc.

 certains composés polybromés (ou retardateurs de flamme bromés) , très persistants dans l’environnement, utilisés pour rendre certains produits moins inflammables : plastiques, textiles (rideaux, sièges, mousses, capitonnages, etc.), équipements électriques/électroniques (circuits imprimés, câbles, téléviseurs, ordinateurs, etc.).

Plus d'infos :

sante.gouv.fr