En Commun : À quel âge avez-vous su que vous aviez le cancer ?
M. Séblin : J’avais 35 ans. C’était à l’occasion d’une opération des seins. Je souffrais de gynécomastie, qui est un développement excessif des glandes mammaires. Cela entrainaît un amas de graisse sur les seins que je devais ôter. Les chirurgiens ont décelé des cellules cancéreuses. Il fallait tout enlever, y compris les tétons. Je suis guéri à présent. J’ai décidé d’en parler librement car c’est un sujet tabou chez les hommes.
Le cancer du sein chez l’homme est-il répandu ?
Il n’y a pas de données précises. Il concernerait entre 1 à 5 % des cas. Souvent, les statistiques ne dissocient pas le cancer du sein chez les hommes du cancer du sein chez les femmes. Cela devrait changer au niveau des statistiques européennes qui nous donneraient les chiffres exacts. C’est un cancer qui, s’il est dépisté à temps, est guérissable 9 fois sur dix. Pour les hommes, il est souvent trop tard.
Quels sont les facteurs de risque ?
L’âge tout d’abord. Les cas sont plus fréquents à partir de 60 ans. Les antécédents familiaux également, tant chez l'homme que chez la femme. Il faut savoir aussi que 15% des cancers du sein chez l’homme sont liés à une mutation génétique. Les symptômes sont les mêmes que chez la femme : une boule dans un sein ou des ganglions durs sous le bras, au niveau de l’aisselle…
Comment avez-vous vécu après l’opération ?
Mal. J’étais dans le déni et je le cachais. Il a fallu vivre avec mes cicatrices. Je n’ai pu me mettre torse nu, par exemple à la plage, que plusieurs années après. Si j’avais eu une cicatrice très apparente ailleurs que sur les seins, cela m’aurait moins gêné. Octobre Rose est l’occasion d’alerter les hommes sur ce fléau qui les concerne aussi et les inciter à être attentif à cette partie de leur corps. Cela peut leur sauver la vie.
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