Après l’exposition et le cycle de conférences consacrés au siège de 1622, les Archives de Montpellier poursuivent le travail d’investigation et de médiation autour du patrimoine historique de la ville. À partir du 8 novembre, en accompagnement de l’exposition virtuelle proposée sur le site en ligne, les Archives proposent un nouveau rendez-vous sur le thème : Gouverner Montpellier au XVIIIe siècle.
Montpellier, pendant tout le XVIIIe siècle confirme sa place de capitale provinciale. Le souffle des Lumières est passé sur la ville, avec un programme de transformations urbaines, un essor des beaux-arts et de la science. La faculté de médecine est à son apogée.
Maintenir l'équilibre entre développement et stabilité
Après le 14 juillet 1789 et l’élection du premier maire Jean Jacques Louis Durand (au suffrage direct par les citoyens actifs), la municipalité s’attache en priorité à assurer le bon approvisionnement de la ville, réguler le prix des denrées, entretenir la voirie et protéger ses citoyens par l’usage d’une police urbaine et le rétablissement de commissariats de quartier.
La Révolution « tranquille » montpelliéraine, ne va pas tarder à se compliquer. Mais les gouvernements successifs vont s’attacher à maintenir l’équilibre entre développement et stabilité, alors que s’affirment les projets de réforme sur le plan fiscal ou juridique, la naissance de l’opinion, l’amélioration des conditions de vie et des avancées techniques dans de multiples domaines.
8 NOVEMBRE – 17H30
Gouverner Montpellier au XVIIIe siècle - Nicolas Vidoni
Gouverner une ville est une problématique vive au siècle des Lumières. Les nouvelles théories philosophiques, politiques et sociales renouvellent les questions liées au gouvernement urbain. Mais à côté de ces aspects généraux, le gouvernement d’une ville consiste essentiellement à rendre l’espace beau, propre et sûr. Montpellier est un bon laboratoire pour le comprendre, puisque cette grande ville du Languedoc connaît des évolutions importantes, tant dans ses aspects démographiques, économiques, urbanistiques que politiques. La conférence présentera quelques aspects concrets et politiques du gouvernement de Montpellier au XVIIIe siècle à partir d’archives concrètes.
Nicolas Vidoni est maître de conférences en histoire moderne à l’Université Aix-Marseille.
29 NOVEMBRE – 17H30
Les sciences dans le gouvernement urbain à Montpellier au XVIIIe siècle - Pierre-Yves Lacour
Dans le Montpellier des Lumières, le gouvernement de la ville s’opère aussi par les sciences au travers des expertises scientifiques et techniques délivrées par des savants ou des institutions. La ville compte entre 20 000 et 30 000 habitants au XVIIIe siècle. C’est une des principales capitales savantes européennes des Lumières, essentiellement grâce à trois institutions: l’ancienne Université de médecine, la Société royale des sciences née presque avec le siècle et le Collège de chirurgie fondé à la mi-siècle. Les deux premières proposent régulièrement leurs expertises auprès des autorités politiques montpelliéraines, l’intendance, les États de Languedoc et la municipalité. Ce sont les moments et les formes de celle-ci que cet exposé interroge.
Pierre-Yves Lacour est maître de conférences en histoire moderne à l’Université Paul Valéry-Montpellier III.
6 DÉCEMBRE – 17H30
Les femmes du menu peuple et le gouvernement à Montpellier au XVIIIe siècle - Claire Huet
Depuis les années 1970, les travaux portant sur l’histoire des femmes puis du genre se sont attachés à mettre en lumière les expériences de vie des femmes dans les sociétés du passé. Ces études ont permis de s’extraire des stéréotypes de genre confinant les femmes à l’espace domestique et privé, soumises à l’autorité masculine. Au XVIIIe siècle, elles participent à la vie urbaine de Montpellier, malgré l’ordre juridique et règlementaire qui les contraint. C’est en particulier le cas des femmes du « menu peuple », occupant les petits métiers et actives sur les marchés alimentaires. Sous couvert de maintenir « l’ordre public », le gouvernement de Montpellier est attentif à leurs activités, octroie les permissions d’exercer certains métiers, surveille leur comportement et, le cas échéant, les condamne. Partant, il est possible d’explorer les multiples interactions (dialogue, négociation ou opposition) entre les femmes du menu peuple et le gouvernement de Montpellier au XVIIIe siècle.
Claire Huet, doctorante en histoire moderne, Université Aix-Marseille
Les Conférences ont lieu à la médiathèque Émile-Zola – Salle Cinéma et Rencontres, rez-de-chaussée.
Entrée libre et gratuite
Exposition virtuelle "Gouverner Montpellier au XVIIIe siècle
Une centaine de documents numérisés, des plans, des dessins, des archives inédites, issus pour la plupart des collections de la Ville et de la Métropole. Réalisée avec le commissariat de Nicolas Vidoni, maître de conférence à Aix-Marseille Université, cette exposition interroge le fonctionnement de l'administration d'une grande ville sous l'Ancien Régime à travers le prisme notamment des archives du bureau de police de Montpellier. Elle propose une description de la ville et de ses embellissements, et aborde le thème de la sécurité et de la surveillance des habitants, le gouvernement par les sciences, ainsi que la question de la participation de la population au gouvernement de la ville, en particulier lors de la Révolution.
Accessible au grand public, l'exposition présentée par les Archives de Montpellier contient dix capsules sonores à écouter en ligne ou à télécharger, avec des extraits de documents et de témoignages de l'époque lus par une comédienne. Jean-Jacques Rousseau ou Arthur Young vous guideront dans cette découverte de Montpellier des Lumières.
