Comment avez-vous découvert la plongée sous-marine ?
J’ai vécu à Marseille pendant 28 ans. J’ai donc toujours un peu pratiqué, mais sans plus. C’est vers l’âge de 22 ans que j’ai commencé à vraiment accrocher davantage. En découvrant la randonnée subaquatique, puis la plongée en apnée. Au-delà de la découverte et de l’exploration, il y avait ce bien être sous l’eau, ce monde silencieux, intériorisé, la sensation de se déplacer dans un autre monde qui a fait que j’ai souhaité progresser. Si bien que lorsque je suis arrivé à Montpellier pour mon travail – je suis ingénieur de recherche à l’Université des Sciences – j’ai cherché un club. Et j’ai découvert « Objectif Bleu », au Crès, créé il y a tout juste 30 ans. J’ai toujours aimé le côté technique, la formation. J’y ai donc passé mes diplômes, je m’y suis investi, et il y a cinq ans j’ai eu l’opportunité d’en reprendre la présidence.
Pour présenter « Objectif-Bleu » ?
C’est un club accessible aussi bien aux amateurs qu’aux plongeurs expérimentés. Tout le monde est bienvenu dans un véritable esprit de convivialité. Nous sommes aujourd’hui 90 licenciés, avec une activité autour de la plongée plaisir, mais aussi de la formation. Puisque nous assurons, grâce à une trentaine de moniteurs, tous types de formations : du baptême de plongée, aux niveaux 1, 2 ou 3, mais aussi des formations destinées au secourisme, à l’encadrement ou des disciplines plus spécialisées, comme les formations nitrox (air enrichi) ou plongeur biologiste.
Où se passent les entraînements ?
Nous nous entraînons tous les mercredis, de 20h à 22h, à la piscine Alex Jany de Jacou. Nous avons aussi notre local au Crès, rue Jean Moulin, pour toute la partie théorique, l’apprentissage de la gestion du matériel, la prévention des risques, le secourisme… Et puis nous avons un partenariat avec le club Octopus, à Palavas. Et quand l’été arrive, on remplace les sessions en piscine par les sorties en mer. Nous avons un bateau à disposition pour poursuivre les formations, jusqu’à 20 mètres de fond. Tous les 15 jours, nous proposons également des sorties plongée sur Marseille. À la découverte des fonds magnifiques, vers Cassis, l’archipel de Riou…
Vous êtes également très actifs pour la sensibilisation à la préservation des fonds marins
Le club a signé la charte du plongeur responsable, mise en place par l’association Longitude 181. À ce titre, nous nous engageons à respecter le code éthique défini pour la préservation des fonds et des espèces. Nous sommes les premiers témoins, au cours de nos plongées, de l’évolution entraînée par les activités humaines, la pollution, le changement climatique. Avec une surmortalité accélérée, ces dernières années, de certaines variétés de poissons de roches, mais aussi de nacres, de gorgones… En partant du principe que mieux on connaît le milieu où l’on évolue et plus on le respecte, nous assurons au sein du club des rencontres, des projections à la découverte des écosystèmes marins. Notamment en direction des plus jeunes. Comme lors des baptêmes de plongée organisés avec le Cap Ado du Crès, pendant les vacances scolaires. Et où nous alternons pratique sportive et éducation à l’environnement. Mais nous menons aussi une action concrète et de terrain. En participant, notamment, lors de chaque plongée, au nettoyage des fonds, et en remontant tout ce que l’on peut trouver comme plastiques, plombs, fils de pêche…
Votre plus beau souvenir de plongée ?
Peut-être une plongée liée à la découverte de sites extraordinaires, comme la Pierre de Cassis, et ses falaises sous-marine extraordinaires, ou l’Impérial du large vers l’île de Riou. Ce sont des plongées émotionnellement fortes, plus engagées, jusqu’à 40 ou 60 mètres de fond, où l’on perd un peu la sensation du temps. Le spectacle y est splendide, avec des parois tapissées de gorgones, des variétés de poissons extraordinaires… Il y a aussi les plongées sur épaves. Comme celle du cargo le Togo, à Cavalaire-sur-mer, qui repose depuis 1918 à 60 mètres de fond. Mais aujourd’hui, ce qui me procure presque autant de plaisir, c’est de transmettre ma passion. Pouvoir accompagner, comme je l’ai fait il y a peu de temps, un jeune plongeur venu du Nord de la France, voir son plaisir, partager son émerveillement. On est des bénévoles, c’est cette envie de rendre les autres heureux qui nous tient le plus à cœur…
Quel message souhaiteriez-vous transmettre ?
J’aimerais que tout le monde prenne conscience de la richesse de notre écosystème. De ce milieu marin, magnifique, qui est une ressource infinie, mais si fragile et qu’il faut préserver au mieux. En évitant de polluer le moins possible. Tout ce que l’on jette finit à la mer. En évitant aussi bien sûr, de gaspiller l’eau cette ressource essentielle, mais qui n’est pas infinie. Cette idée nous accompagne dans chacun de nos gestes. Le matériel de plongée par exemple, n’est pas rincé au jet, mais dans des bacs de rinçage…
Plus d'infos :
objectif-bleu.com