L’érable de Montpellier

25-01-24 - 14:51
29-01-24 - 10:55
Seul arbre portant le nom de la ville, l’Acer monspessulanus fut identifié dès le XVIe siècle. Particulièrement robuste, il résiste au froid et supporte bien la sécheresse. Toutes les qualités pour affronter le changement climatique.
Erable de Montpellier
Dans l'astrologie celtique, l'érable est associé à une personnalité débordant d'imagination et d'originalité, timide et réservée - © Jebulon
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L’érable est une plante qui appartient à la famille des acéracées. Il existe 128 espèces et quelques milliers de variétés que l’on trouve principalement dans l’hémisphère Nord. Dans cette grande famille, celui de Montpellier se distingue par ses feuilles découpées en trois lobes, légèrement arrondis. Leur couleur vert foncé prend en automne des teintes flamboyantes rouges et or. Il se classe parmi les petits arbres, et peut aussi ressembler à un arbuste. Sa croissance lente peut atteindre une taille maximale de 10 à 15 m. Il peut vivre jusqu’à 120 ans. 

Feuilles d'érable de Montpellier
Feuilles d'érable de Montpellier - ©Serge Clot

Une résistance élevée aux températures extrêmes

L’érable de Montpellier pousse dans le sud de l'Europe, ainsi que dans une partie de l'Asie occidentale jusqu'au Caucase et à l'Iran. « Aujourd'hui il remonte vers le nord de la France jusqu'au sud du Jura, à la Côte d'Or et à l'Allier, ainsi qu'à l'ouest, dans le Poitou, les Charentes et la Vendée », détaille Nathalie Guellier, responsable éditoriale du blog Binette & Jardin / Le Monde. « Ce développement septentrional va s'accentuer avec le réchauffement climatique, surtout que, contrairement à l'idée qu'il était réservé aux climats doux, il peut résister à -20°C. Peu exigeant, sa résistance à la fois aux sécheresses comme aux périodes de froid, fait de l'érable de Montpellier un arbre de choix, à planter pour les années à venir. » Il est insensible également aux maladies et aux attaques de parasites.  

Un bois très apprécié 

L’origine de son nom revient à Jacques Daléchamps, un botaniste du XVIe siècle qui le recense en 1586. Dans son Historia generalis plantarum, compilation de toutes les connaissances botaniques de son époque, il précise que l’érable « croist en grande abondance en une forest qui est près de Montpelier appelée Valena en laquelle ceux de Montpelier se fournissent en bois. » Le bois de Valene, près de Murles, avait été acheté en 1273 par les consuls de Montpellier, qui acquirent, en même temps, la baronnie de Caravètes. Son bois, très apprécié en ébénisterie pour la fabrication d’objets de luxe, et en charpente, est aussi un bon combustible. L'Iliade rapporte que le cheval de Troie fut fabriqué en érable.  

Erable de Montpellier en bonsaï
Erable de Montpellier en bonsaï - © Bernard Jégu

Un bonsaï capricieux 

L’érable de Montpellier est également apprécié par les amateurs de bonsaï, même si c’est un arbre plus difficile qu’un autre. « C’est un défi pour nous car il est un peu capricieux, estime Bernard Jégu qui, durant plusieurs années, a présidé le Bonsaï club Montpellier Saint-Georges-d'Orques. Il est très sensible à la taille et pousse lentement. Mais ses petites feuilles sont magnifiques. Cela vaut le coup de persévérer ».