Joué à guichets fermés dans toute l’Europe, Coup fatal ouvre la nouvelle édition du Printemps des Comédiens. Un véritable hymne à la joie, à la croisée du théâtre de la musique et de la danse, et confrontant le répertoire baroque à l’énergie contagieuse de musiciens issus pour la plupart de la République démocratique du Congo.
Hymne à la joie
Belle fusée de lancement pour la 39e édition du Printemps des Comédiens, qui va éclairer les ciels de tous ses feux, du 30 mai au 13 juin, sur Montpellier, sa Métropole et même un peu au-delà. Puisque des incursions théâtrales sont prévues du côté de Villeneuve-les-Avignon (Centroamérica, les 5 et 6 juin) et de Saint-Gély-du-Fesc (Les bijoux de pacotille, les 11 et 12 juin). L’essentiel, néanmoins se déroulant sur le territoire montpelliérain, ouvert en plusieurs lieux : Domaine d’O, Théâtre des 13 Vents, Hangar Théâtre, Chapiteau Balthazar, Opéra Comédie, La Bulle Bleue…
Une 39e édition qui est aussi la première organisée par la Cité Européenne du théâtre et des arts associés – Domaine d’O : un nouvel établissement né de la volonté commune de l’État et de la Métropole de doter le territoire d’un outil solide, « capable de résister aux bourrasques de notre monde moderne, pour faire exister le théâtre et donner voix à tous ceux qui le font vivre », comme le rappelle Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de la Métropole, dans l’édito de présentation du programme du festival.
Les compagnies du monde
Un programme toujours ouvert aux compagnies du monde et qui accueille les 5, 6 et 7 juin, William Kentridge et la compagnie de marionnettes Handspring Puppet, revisitant le spectacle Faustus in Africa, créé il y a 30 ans. Avec une version actualisée sur les pactes diaboliques entrepris par nos sociétés pour assouvir un appétit de gain immédiat.
Mais une édition également de résistance. Avec La guerre n’a pas un visage de femmes, orchestré par Julie Deliquet, construit sur le premier texte de la professeure, autrice et journaliste biélorusse Svetlana Alexievitch, Prix Nobel de littérature en 2015. Un récit documentaire basé sur les témoignages de femmes de son pays ayant pris les armes pour combattre les armées hitlériennes…
Jeunesse et résistance
Résistance également contre la machinerie effrayante du Monde nouveau tel que nous le donne à voir Nathalie Garraud et Olivier Saccomano, directeurs du Théâtre des 13 Vents CDN Montpellier. Où les représentants de l’espèce humaine, pris dans les vertiges de la nouveauté, ne semblent pas bien loin de basculer comme le Charlot machiniste des Temps modernes.
Résistance encore, avec Les Chants du cygne, fruit de la collaboration de Brigitte Négro avec l’Autre Théâtre créé pour promouvoir l’expression artistique de personnes en situation de handicap.
Sans oublier, bien sûr, l’exploration du théâtre et de ses formes, avec plusieurs spectacles issus de l’univers circassien. Et la porte ouverte à la jeunesse. Avec pour exemple, le Banquet républicain du 5 juin, proposé à l’Amphithéâtre du Domaine d’O, mêlant les voix de jeunes issus des Courts Florent Montpellier et de la Cité des Arts pour raconter l’impact culturel et artistique de Mai 1968.