Hauts de Massane : un week-end dédié aux « Mères veilleuses »

26-05-25 - 16:00
27-05-25 - 14:03
À l’occasion du week-end de la fête des mères, la Maison pour tous Brassens a accueilli l’évènement « Mères veilleuses ». Organisé par le Comité de quartier des Hauts de Massane, des étudiantes tout juste diplômées de l’Université Paul Valéry, les associations Esprit Libre et Pansement sur l'humanité, il visait à valoriser le rôle des mères de famille et des mères entrepreneuses dans la société.
hall Maison pour tous Camille étudiante supports exposition
Bien que non rémunéré, le travail "invisible" représente plusieurs dizaines de milliards d'heures de travail chaque année - ©C. Ruiz
Écouter

« Nous avons vu ce week-end de fête des mères comme une opportunité pour mettre en valeur le rôle et la place des mères dans la société. Celles qui assument déjà beaucoup de choses au quotidien sont aussi capables de créer des entreprises, de s’impliquer dans des associations et de se battre contre les préjugés », explique Manuela, présidente du Comité de quartier des Hauts de Massane et secrétaire de l’association Esprit Libre, qui accompagne les familles et les femmes vers l'autonomie et l'émancipation, essentiellement par la culture et l'entreprenariat. 

Rencontres et partage d’expériences 

Sur le parvis de la Maison pour tous Georges Brassens, plusieurs entrepreneuses ont installé leurs stands : prêt-à-porter et accessoires, traiteur, photographie, cosmétiques... Elles sont venues à la rencontre de nouveaux clients potentiels, mais elles sont aussi intéressées par le partage d’expériences et d’idées. 

« J’ai créé une agence de com’ via un GIE, « En haut de l’affiche », mais je suis là pour mon activité de photographe. Mon stand « Nadia Culturel » présente mon travail dans ce domaine. Je vais faire un reportage sur l’évènement. Amener la culture dans les quartiers populaires, je pense que c’est très important. Et puis, il faut montrer que c’est possible. Que des mères de famille, même isolées, peuvent, elles aussi, créer leur entreprise. Ce genre d’initiative positive améliore aussi l’image du quartier », raconte Nadia.

parvis maison pour tous stands sacs
Le parvis de la Maison pour tous Georges Brassens a accueilli les stands des mères entrepreneuses - © C. Ruiz
Anais stand traiteur gateaux
Anaïs, mère de deux enfants, a lancé son activité traiteur (Karayb Food) en janvier 2025 - © C. Ruiz
Camille étudiante Aïcha mère de famille exposition hall maison pour tous
Souligner la charge mentale et le rôle des mères. Les étudiantes de Paul Valéry ont réalisé un court-métrage en suivant le quotidien d'Aïcha - ©C. Ruiz
toile de l'artiste Jenny.So
L'artiste autodidacte Jenny.So a créé une oeuvre pour l'évènement - © Jenny.So
  • 0
  • 1
  • 2
  • 3
parvis maison pour tous stands sacs
Le parvis de la Maison pour tous Georges Brassens a accueilli les stands des mères entrepreneuses - © C. Ruiz
Anais stand traiteur gateaux
Anaïs, mère de deux enfants, a lancé son activité traiteur (Karayb Food) en janvier 2025 - © C. Ruiz
Camille étudiante Aïcha mère de famille exposition hall maison pour tous
Souligner la charge mentale et le rôle des mères. Les étudiantes de Paul Valéry ont réalisé un court-métrage en suivant le quotidien d'Aïcha - ©C. Ruiz
toile de l'artiste Jenny.So
L'artiste autodidacte Jenny.So a créé une oeuvre pour l'évènement - © Jenny.So

« Être mère, c’est un aussi travail et des compétences »

À l’intérieur, un stand d’accueil avec garderie gratuite, un atelier artistique et une exposition sur la charge mentale des mères, isolées ou non, et la non valorisation du travail domestique. Une conférence, un débat et la projection de deux courts métrages sur des parcours de mères étaient également au programme. « Dans le cadre de notre projet de fin d’études, nous avons organisé ce week-end dédié au développement social pour valoriser le rôle des mères de famille, leur engagement quotidien. Être mère, c’est un travail, des compétences, des ressources… La manière dont elles gèrent de front le travail salarié et le travail domestique peut être une inspiration pour une autre organisation de la société », explique Camille, ancienne étudiante en Master IDS de l’Université Paul Valéry. 

Gérer de front activité professionnelle et travail domestique 

Aïcha, mère de quatre enfants, travaille dans un EPHAD et s’implique bénévolement dans plusieurs associations. Elle est le personnage principal du court-métrage CV d’une mère isolée. « Les associations sont des lieux où on peut se rencontrer et apporter quelque chose à celles qui en ont le plus besoin. Cela donne de la force. J’ai rencontré les étudiantes lors d’une intervention que j’ai faite à l’Université. J’ai accepté qu’elles filment mon quotidien pour leur projet. Cela montre le contexte particulier, exigeant et parfois dangereux quand on est une mère isolée », raconte-t-elle. 

L'évènement s'est terminé par une performance artistique avec la présentation de l’œuvre commune Hommage d'un fils aux mères, réalisée à plusieurs mains par Évariste Abalo et Jenny.So. Cette dernière, artiste autodidacte, est également fondatrice de l'association Un Pansement sur l'humanité, qui apporte un soutien aux étudiants et aux familles précaires, notamment par le biais de colis alimentaires. 

stand sac Nora clientes
Nora, auparavant infirmière, a créé son activité de vente de sacs et d'accessoires - © C. Ruiz

Témoignages : les mères entrepreneuses donnent l’exemple  

Nora : « Je n’ai pas pu reprendre mon activité d’infirmière libérale après trois grossesses d’affilée. Depuis mai 2024, je me suis lancée en auto-entrepreneuse dans la vente de sacs et d'accessoires. J’ai un local rue de Toulouse, mais je travaille surtout en ventes privées et ventes en ligne. Internet, c’est la modernité ! Les choses se mettent en place petit à petit. Patience et persévérance sont nécessaires. Il faut garder la motivation face aux hauts et aux bas de la vie. Ce week-end, c’est l’occasion pour moi de me faire connaître dans le quartier, mais aussi de partager mon expérience de maman entrepreneuse. Il est possible de changer de métier, il est possible de créer son entreprise ». 

Anaïs : « Après être passée par Shake Mama et l’association Solidarité Dom-Tom, je me suis mise à mon compte en janvier 2025 avec une activité de traiteur antillais et afro-caribéen : Karayb Food. Maintenant, j’ai deux enfants et une entreprise, qui est aussi mon bébé ! J’ai toujours eu la passion de la cuisine. Il a de la demande, je suis contente. J’ai travaillé sur la ZAT et avec Uni'sons. Esprit Libre et d’autres associations du quartier me sollicitent aussi pour la fête des voisins. Et je vais préparer le repas de la Maison pour tous Louis Feuillade pour la fête de la musique du 21 juin prochain. Ce week-end « Mères veilleuses » permet des échanges fructueux et de belles rencontres. Ce n’est pas facile, mais c’est possible de créer son entreprise. Il faut se dépasser, surmonter les échecs, tester des idées… Il ne faut pas avoir peur de se lancer malgré les aléas de la vie ».