SOLIDARITÉ

"Il y a 8 500 mamans solos à Montpellier"

08-07-25 - 12:30
08-07-25 - 16:18
Entretien avec Michel Calvo, adjoint au maire délégué à la Ville fraternelle et solidaire, président d’ACM HABITAT et vice-président du CCAS de Montpellier. Il présente tous les dispositifs qui sont mis en place en faveur des familles monoparentales.
Michel Calvo
Michel Calvo s'est exprimé au sujet des mamans solos lors de la matinée consacrée aux mécènes du territoire de Montpellier - © DR
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Pouvez-vous nous donner quelques chiffres sur les mamans solos ?

Les mamans solos sont 8 500 à Montpellier (et il y a 1 500 hommes qui ont eux aussi des enfants à charge) et elles s’occupent de 22 000 enfants. 2 000 enfants de mamans solos bénéficient du repas à midi avec la tarification à 0,50 centime dans les cantines scolaires. 

Quel est le principal problème que les mamans solos font remonter ?

Celui de la charge mentale. Quand vous vous retrouvez seule pour organiser la vie d’un, deux ou trois enfants et qu’il faut penser scolarité, conséquences du divorce, déménagement et que toutes les affaires de la vie sont concentrées sur une seule personne, cela devient très difficile. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour leur venir en aide en ayant une approche inclusive dans toutes nos politiques sociales. Je rappelle par exemple qu’il y a une crèche spécialisée pour les femmes qui ont des horaires de travail atypiques. Et la Ville de Montpellier propose une aide financière pour les familles monoparentales pour les frais de garde d’enfant de moins de trois ans. 

Quels domaines peuvent encore être améliorés ? 

Il y a une chose que nous avons les plus grandes difficultés à combattre, c’est l’isolement social que provoque le fait d’être une maman solo. Car les réseaux d’amitié, les réseaux de solidarité se ferment peu à peu et elles sont souvent victimes du divorce ou de la séparation. C’est pourquoi Michaël Delafosse, le maire de Montpellier, souhaite multiplier les initiatives pour construire une politique globale contre l’isolement parental.

Quel est l’objectif des week-ends de répit qui ont été mis en place ?

Les mamans solos ont le droit de souffler de temps en temps et de ne pas toujours être en train d’organiser la vie de la famille. On a inventé depuis dix-huit mois des séjours de répit. On prend quinze femmes et leurs enfants et on les amène dans un centre de loisirs à La Grande Motte. Les enfants sont accueillis par des éducateurs spécialisés et elles ne les ont plus à charge pendant 48 heures. Elles peuvent ainsi s’occuper d’elles et il y a plusieurs possibilités de soutien sur place. 

Avec les week-ends de répit, quel est le but recherché à moyen terme ? 

Cette opération a un coût important de l’ordre de ­6 000 euros. La Ville de Montpellier en finance 6 par an. Cette action est également ouverte au mécénat d’entreprises. Chaque aide peut permettre de rajouter un week-end. Nous constatons déjà des premières avancées. Chaque femme qui bénéficie du répit découvre d’autres femmes et de nouvelles solidarités et de nouvelles synergies se créent. On cherche maintenant à faire émerger une association de mamans solos pour qu’elles soient collectivement plus fortes. Nous les aidons aussi dans cette démarche. 

Affiche familles monoparentales
Le maire de Montpellier invite les familles à venir échanger avec lui le jeudi 17 juillet à la médiathèque Émile Zola - © DR