Apprendre à dire non au harcèlement scolaire

10-11-23 - 14:00
13-11-23 - 16:01
La Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire se déroule chaque année le premier jeudi qui suit les vacances scolaires de la Toussaint. Cette année, c’était ce jeudi 9 novembre. L’occasion pour les écoles de la Ville de Montpellier de sensibiliser, d’informer et de se mobiliser face à ce sujet qui fait tristement l’actualité. Focus sur les actions entreprises au groupe scolaire Brel/ Signoret. Une sensibilisation qui se poursuit toute l’année.
conte sur la lutte contre le harcèlement scolaire lu aux élèves de maternelle
Un conte sur le harcèlement scolaire, adapté aux plus petits, lu à un groupe d'élèves de l'école maternelle Simone Signoret - ©F. Damerdji
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Actions du Projet éducatif de territoire 2022-2027

Le Projet Educatif de Territoire 2022-2027 (PEDT) de la Ville de Montpellier identifie la lutte contre le harcèlement comme un objectif prioritaire. Dans ce cadre, la Ville de Montpellier organise différents temps auprès des équipes éducatives municipales, concernant la prévention et la lutte contre le harcèlement sur les temps scolaires et périscolaires. 

Ainsi, le 4 octobre dernier, la Ville avait organisé, en partenariat avec les services de l’Education Nationale, une journée de concertation et de sensibilisation au harcèlement scolaire, à destination des équipes éducatives. Lors de cette journée, différents ateliers et supports théoriques ont été conçus et proposés. A l’issue, les équipes éducatives ont été sollicitées pour mettre en place des projets auprès des enfants sur les temps périscolaires afin de les sensibiliser et de prévenir les phénomènes de harcèlement dans le milieu scolaire. 

C’est une trentaine de groupes scolaires qui se sont mobilisés autour de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, dans tous les quartiers de Montpellier. 

Au groupe scolaire Brel/Signoret, ils étaient près de 150 enfants à aborder avec respect et écoute le harcèlement scolaire, dans le cadre de différents ateliers de prévention proposés par les équipes d’animation de la Ville sur ce thème. Un sujet qui est d’actualité toute l’année.  

Les temps forts de la journée, à Brel/Signoret 

Dans les cours des écoles et dans les salles d’activité du groupe scolaire Brel/Signoret, ça s’active. Tous les enfants et tous les animateurs sont mobilisés autour d’une thématique : le harcèlement scolaire. 

C’est tout un programme qui était prévu par Mélanie Barthez, responsable éducatif périscolaire (REP), en coordination avec les directions des deux établissements pour sensibiliser les enfants sur ce sujet, tout en développant le sens de la citoyenneté et en prenant en compte chacun dans sa singularité. Avec des ateliers adaptés, conçus pour l’ensemble des enfants du groupe scolaire (maternelle et élémentaire), soit environ 150 enfants entre 3 et 12 ans et menés durant le temps méridien.

En maternelle, conte sur le harcèlement

« Aujourd’hui, je vais vous raconter l’histoire d’un petit garçon qu’on va embêter. Est-ce que c’est bien d’embêter ? ».« Nooon ! » répond en cœur et avec entrain la douzaine de bambins assis en tailleur, aux pieds de l’animatrice. « Est-ce que vous savez ce que sont les émotions ? » La lecture d’un conte adapté sur le harcèlement dans la salle de motricité est l’occasion d’un véritable échange avec des maternelles captivées, après un jeu sur les différences réalisé dans la cour. Avec une conclusion instructive : « Si vous voyez quelqu’un se faire embêter dans la cour, vous faites quoi ? ». « On le dit ! ». 

En élémentaire, ateliers et débats

Deux ateliers en alternance étaient proposés du côté des plus grands.  Tandis qu’une partie des enfants est dans la cour, à découvrir avec joie le jeu Unique et tous ensemble, pour faire prendre conscience des différences avec l’accompagnement des adultes, des saynètes de mise en situation sont proposés dans le gymnase, pour ouvrir sur des débats avec les CE1, CM1, CM2 et les faire réfléchir. 

« Est-ce que vous savez pourquoi on a organisé tous ces ateliers ? ». « Pour savoir ce que ça fait d’être harcelé et pour ne pas le reproduire » répond Sami après avoir levé le doigt. Avant d’être complété par ses camarades : « Le harcèlement c’est quelqu’un qui t’embête et c’est toujours la même chose ». « Cela peut arriver à tout le monde. » 

Vêtue de son ruban vert, du haut de ses 20 ans d’ancienneté, la REP clôture le tout avec brio, lors d’un temps d’intervention au sein de la cantine. Une occasion de prévention supplémentaire autour du harcèlement et de présentation des différents disposifs mis à la disposition des enfants au sein de l’école. 

De l’accompagnement et du suivi, une valorisation de la parole de l’enfant par une écoute active dans un climat bienveillant… À la fin de la matinée, les objectifs pédagogiques du projet d’animation sont atteints.

Françoise Boutet-Waiss
Conseillère municipale déléguée à la Mixité scolaire, à la Lutte contre le harcèlement scolaire et au Soutien à la parentalité auprès de Madame Fanny Dombre-Coste

La Ville de Montpellier est impliquée dans la lutte contre le harcèlement scolaire. Y consacrer une délégation d’élu spécifique est un signal fort. Nous avons inscrit le harcèlement scolaire dans les priorités du projet éducatif de territoire (PEDT), ce qui n’était pas le cas auparavant. Cela veut dire que les équipes périscolaires, extrascolaires s’emparent de ce programme, lors des temps de l’enfant en dehors de l’école. Le but, c’est que sur la continuité des temps de l’enfant, que ce soit les temps scolaires comme les temps périscolaires, il y ait une réflexion sur le harcèlement scolaire, qui est un véritable drame. C’est à nous de jouer à l’école un rôle important, en premier niveau de prévention de ce risque. Nous travaillons main dans la main avec l’Éducation nationale. Un partenariat extrêmement étroit pour qu’il n’y ait pas de rupture entre les différents temps. C’est un travail d’équipe qui se traduit concrètement par de la formation et par des actions, comme on a pu le voir aujourd’hui à l’école élémentaire Jacques Brel et à l’école maternelle Simone Signoret.        

À Jacques Brel, des outils pour l’empathie et la bienveillance, tout au long de l’année

Fortement investie pour être à l’écoute des besoins des enfants, l’école élémentaire Jacques Brel se mobilise contre le harcèlement scolaire et pour le bien-être de ses petits écoliers tout au long de l’année, à travers différents outils. 

Infirmerie des émotions

Lectures, cartes ressources (pour les enfants et pour les adultes), galettes des émotions, jeux de retour au calme (pop it, caléidoscope, papiers à déchirer…), matériel pour dessiner ses émotions, poste pour écouter de la musique calme … c’est un véritable espace dédié aux émotions et à la gestion des conflits que l’on retrouve à ce qui est communément appelé dans l’établissement, l’infirmerie des émotions. Un lieu où l’on ne soigne pas que les « bobos » physiques, mais où l’on apprend à s’écouter, où l’on décharge sa colère et pour lequel les élèves ont appris à verbaliser leur besoin de s’y rendre. Ils peuvent y aller seuls ou y être amenés par un encadrant, et y trouvent toujours un adulte présent pour les accompagner.

L’infirmerie des émotions, impulsée par Mélanie Barthez, la responsable éducative périscolaire (REP) de l’établissement, en coordination avec sa directrice, a vu le jour en janvier 2022, suite à la formation organisée par la Ville le 4 octobre dernier : une journée de concertation et de sensibilisation au harcèlement entre enfants, à destination des équipes éducatives. 

« Cela contribue à apaiser le climat scolaire » confie Amélie Lassalle, directrice de l’école élémentaire Jacques Brel. 

Rapidement investi par les enfants, cet espace ressource a fait des petits, puisqu’une infirmerie des émotions, adaptée aux plus petits, est également progressivement mise en place depuis la rentrée 2023, quelques mètres plus loin, au sein de l’école maternelle Simone Signoret.

infirmerie des émotions
Mélanie Barthez présente l'infirmerie des émotions - ©F. Damerdji

Boîte aux lettres de l’amour et de la bienveillance

Mise en place après le Covid, accessible à tous et remplie la plupart du temps, la boîte aux lettres de l’amour et de la bienveillance accueille toute l’année les mots et les dessins laissés par les enfants, à destination des autres élèves, des enseignants, des animateurs… 

Le principe : les élèves peuvent écrire ou dessiner pour tous. Le précieux courrier est lu par la REP de l’établissement, « détentrice des secrets », trié s’il contient du contenu inapproprié, et distribué hebdomadairement dans chaque classe par ses soins.

devant la boîte aux lettres de l'amour
©F. Damerdji

Un mur ressource

« Que faire contre l’intimidation » ; « C’est quoi l’empathie ? » ; « Une vraie amitié, ça ressemble à quoi ? » ; « Le consentement » … Un tableau d’affichage XXL trône sur l’un des murs de la cour d’école, qui sera prochainement végétalisée. Il est couvert d’affiches réalisées par l’autrice et illustratrice québécoise Élise Gravel, qui met une partie de ses créations à disposition des parents et enseignants, dans le but de déconstruire les stéréotypes imposés aux enfants. À leurs côtés, le Harcèlomètre, qui rappelle les différents degrés du harcèlement et comment se faire aider.

mur ressource
F. Damerdji - ©F

Le banc de l’amitié

Non loin du mur ressource, au sein du jardin pédagogique construit par les enfants avec l’aide d’adultes formés par l’Écolothèque de Montpellier Méditerranée Métropole, le banc de l’amitié, où l’on peut s’asseoir pour discuter en toute quiétude.