Quand l'école Olympe de Gouges se saisit de la laïcité

« Existe-t-il des limites à la liberté d’expression ? », « Pourquoi interdire les signes ostensibles d’appartenances religieuses dans l’école publique ? » ou encore « la laïcité est-elle une ennemie des religions ? » Autant de problématiques fondamentales qui sont au centre de l’exposition La laïcité en dix questions visible jusqu’au 9 décembre, dans la salle Danielle Mitterrand, de l’hôtel de Ville de Montpellier. Chaque panneau répond de façon détaillée à une question générique au cœur de cette exposition conçue par la Bibliothèque nationale de France. L’exposition a été inaugurée mardi 21 novembre par Michaël Delafosse, maire de Montpellier, en présence d’élèves de l’école Olympe de Gouges. 

Fresque à l’école Olympe de Gouges

Comment expliquer le concept de laïcité à des élèves de primaire ? « Ce n’est pas évident, mais venir à ce genre de rencontres, c’est merveilleux car cela nous aide et notre maire a toujours les mots justes », estime l’enseignante Marie Delus. La laïcité, on en parle en classe, malheureusement à cause de l’actualité, mais c’est assez abstrait pour eux. En même temps, cela nous permet de comprendre l’essence même de la vie en collectivité et dans le respect. » Cette école du quartier Ovalie participe cette année encore au concours scolaire concernant la laïcité. « Pour ma classe, ce sera à travers des formes d’arts plastiques. Cet été, Sunra a fait une fresque dans notre école avec un jeu de mots autour de Écolove. Nous allons, nous aussi, faire une fresque avec le mot "cité" tiré de laïcité. » 

« Chaque enfant est accueilli tel qu’il est »

« La laïcité est une valeur qui permet à chacun d’entre nous de protéger notre liberté et qui dit aussi qu’à l’école, chaque enfant est accueilli tel qu’il est et l’on tend à laisser à l’extérieur les questions religieuses, tout en répondant aux questionnements des élèves », explique Michaël Delafosse en s’adressant directement aux jeunes visiteurs et en leur disant combien il est touché par leur présence qui est « un très beau symbole ». 

900 agents publics formés

La Ville de Montpellier propose chaque année un programme autour de la laïcité (lire ci-dessous) car « c’est un principe qu’il faut faire vivre et expliquer ». Après Henri Pena-Ruiz et Patrick Weil, un autre grand témoin interviendra cette année : l’avocat Richard Malka qui a notamment écrit sur le droit de blasphémer. En présence d’Olga Krompaszky, la référente laïcité de la collectivité, le maire a indiqué que la Ville de Montpellier a déjà formé 900 agents publics à la laïcité. « On explique les choses, comment elles se passent et nous avons même une question pro là-dessus dans nos entretiens de recrutement. Nous avons de bons retours sur ces formations. »  Enfin, évoquant le prix national de la laïcité qu’il a reçu tout récemment, Michaël Delafosse a rappelé : « j’ai voulu le dédier à l’ensemble des professeurs. Car, la laïcité, ce sont eux qui l’expliquent, l’incarnent et la défendent ».