Les jours d'école, les agents de la Brigade des mobilités douces et des incivilités (BMDI) sont systématiquement présents aux abords des écoles pour protéger les rentrées et sorties des classes. Il faut réguler les flux, éviter les stationnements anarchiques devant les établissements et parfois sévir, lorsqu’un scooter emprunte une rue aux écoliers, fermée à la circulation. « Nous intervenons en soutien des APE (Agent de Protection des Écoles) qui font traverser les élèves en sécurité. Notre présence les rassure, parce qu’on leur manque souvent de respect. Elle rassure également les parents, bien sûr. C’est aussi un moment où on peut dialoguer avec les usagers et faire de la prévention », détaille L., policier municipal. Par exemple, les règles se rapportant à l’usage d’une trottinette électrique ont récemment évolué : il faut avoir plus de 14 ans pour en conduire une et il est strictement interdit de circuler à plusieurs dessus. Ce matin-là, boulevard de Strasbourg, il faut ainsi expliquer à un père de famille qu’il ne peut pas transporter son enfant sur sa trottinette électrique pour se rendre à l’école.
Rappeler la règle
Un peu plus tard dans la journée, avenue de la Pompignane, il faut rappeler que le feu rouge placé devant l’école Painlevé s’applique aussi à la piste cyclable longeant la route. Ou bien, rue Saint-Louis, verbaliser une voiture circulant en sens interdit à la sortie de la zone de rencontre. « Pour le moment, nous ne verbalisons pas systématiquement, cela dépend de la dangerosité de la conduite observée. Nous expliquons d’abord les règles à l’usager, et aussi qu’elles existent pour leur propre sécurité. L’humain est au cœur de notre métier. Mais, régulièrement, pour protéger il faut sanctionner », précise C, agent de la BMDI. Les infractions les plus fréquentes sont la circulation sur le trottoir ou sur les voies de tramway, une vitesse trop élevée en aire piétonne et le non-respect du feu rouge…
« Pour protéger, il faut aussi sanctionner »
Pour remplir ses diverses missions, la BMDI patrouille en moto électrique et se positionne à des endroits identifiés comme problématiques. Elle contrôle les stationnements gênants ou dangereux, ainsi que la circulation sur les pistes cyclables. « Nous intervenons aussi en aire piétonne, notamment à propos de la vitesse ou des livreurs. Circuler avec des écouteurs est tout simplement dangereux : vous n’entendez pas nos injonctions, alors une voiture ou un autre vélo… Le plus compliqué, c’est quand on constate une infraction et que la personne ne s’arrête pas. Il faut aller la chercher. C’est parfois difficile et dangereux, pour nous et pour les autres usagers autour. La sécurité des personnes reste notre première préoccupation », souligne L.
« Depuis quelques années, dans un contexte de crises environnementale et sanitaire, la mobilité urbaine connaît de profondes mutations dans les grandes métropoles. Sur notre territoire, ces mutations sont accompagnées par un important "choc des mobilités" mis en œuvre par la Ville et la Métropole pour notamment privilégier les modes de déplacements actifs.
Les services réglementaires doivent accompagner ces changements. C’est pour cela que la Brigade des mobilités douces et des incivilités (BMDI) a été créée. L’action des policiers municipaux de cette brigade repose sur deux piliers. Tout d’abord, la BMDI est là pour sécuriser l’ensemble des espaces dédiés aux mobilités actives, comme par exemple, les aires piétonnes, les rues aux écoliers et les pistes cyclables. Ensuite, ce "choc des mobilités" en cours sur notre territoire, comme dans d’autres villes engagées dans la même démarche, crée de nouveaux usages, et de fait de nouveaux conflits d’usages. La mission des agents est donc aussi de réguler ces nouveaux usages, et je pense notamment aux EDPM (Engins de Déplacement Personnel Motorisés, comme les trottinettes électriques), car les règles existent aussi pour ce type d’usagers. Nous le faisons dans l’esprit de protéger les plus vulnérables sur l’espace public. Et le plus vulnérable, c’est avant tout le piéton. »