Renaud Calvat, premier vice-président de la Métropole délégué aux Finances, maire de Jacou, a exceptionnellement présidé la séance. « Michaël Delafosse, qui a perdu son père samedi soir, est aux côtés de sa famille. Il présente ses excuses et m’a demandé de présider le conseil. »
En ouverture de séance, Renaud Calvat a accueilli le conseiller municipal de Montpellier Salim Jawhari, nouveau conseiller métropolitain, en remplacement de Mohed Altrad, démissionnaire. Il a également informé les élus que le président de la Métropole Michaël Delafosse a confié la délégation de la Collecte, du Tri, de la Valorisation des déchets et de la Politique zéro déchet au vice-président René Revol, délégué à la Gestion raisonnée, écologique et solidaire de l’eau et de l’assainissement, maire de Grabels, « qui a géré avec brio la régie de l’eau ».
En fin de séance, les élus ont voté le non maintien de François Vasquez dans ses fonctions de vice-président de la Métropole et élu le conseiller métropolitain Bruno Paternot, délégué à la Qualité de l'environnement visuel, en tant que 13e vice-président du conseil de Métropole.
1,2 milliard au service des Métropolitains
Une grande partie du conseil de Métropole a été consacrée au vote du budget primitif 2024 (à lire ici) : 2 milliards d’euros dont 1,2 milliard au service des Métropolitains.
La seconde affaire qui a nourri les débats concernait « l’exploitation du service public de traitement et de valorisation des déchets ménagers et assimilés par méthanisation et valorisation énergétique sur le site de l’unité Ametyst – Définition du périmètre du servie et du choix du mode de gestion – Lancement de la procédure de mise en concurrence ».
Exportation des déchets : "un mur écologique et financier"
Malgré son ambitieuse stratégie zéro déchet déployée à partir de 2020, et qui se poursuit, la Métropole doit faire face à une situation moralement, écologiquement et financièrement inacceptable. Depuis 2019 et la fermeture de la décharge de Castries, elle est la seule métropole de France sans exutoire pour ses déchets, l‘obligeant à exporter plus de 115 000 tonnes d‘ordures ménagères en dehors de ses frontières. « Nous sommes face à un mur écologique et financier, a rappelé le vice-président René Revol. 4 500 camions partent d’Ametyst chaque année et parcourent plus de 800 000 km… Il faut rompre avec cette politique d’enfouissement qui est une catastrophe écologique et trouver des alternatives. »
« Que faire ? Aujourd’hui nous vous proposons de mettre dans le cahier des charges du renouvellement de la Délégation de Service Public (DSP) pour l’exploitation de l’unité Ametyst, la filière CSR (combustibles solides résiduels. »
Proposition : créer une chaufferie CSR (combustibles solides résiduels)
La proposition d'intégrer à Ametyst une chaufferie CSR (combustibles solides résiduels), une des dernières technologiques disponibles en matière de traitement et de valorisation de déchets, vise à offrir une alternative durable et responsable à la situation actuelle. « J’invite les uns et les autres à aller visiter ces installations à Tryfil dans le Tarn, comme nous l’avons fait en mars dernier, ou en Suisse. Ce sont des incinérateurs de luxe, où sont triés les différents matériaux qui peuvent être dangereux, et qui permettent de créer de l’énergie grâce aux déchets résiduels », a expliqué René Revol.
Un comité de suivi
« Aujourd’hui nous ouvrons le cahier des charges en vue de l’attribution de la DSP au 1er janvier 2025. Nous mettrons tout sur la table. J’appliquerai à ce dossier ce que j’ai fait pour l’eau. Un comité de suivi avec tous les élus et les associations qui le souhaitent sera mis en place pour tous ensemble s’en sortir », a conclu le vice-président.
Une mission d’information pour répondre aux questions des élus et des citoyens
Les autorités publiques et experts ont été sollicités pour enrichir le débat et nourrir la réflexion collective sur la question du traitement et de la valorisation des déchets.
- La première audition s'est déroulée le 1er mars 2024 dans la salle du Conseil en présence du
cabinet ANTEA, d'Agnès Langevine, vice-présidente de la Région Occitanie, et de Pierre Vignaud, expert à l'ADEME. - La mission s’est poursuivie le 7 mars 2024 avec la visite du Pôle des énergies renouvelables de
Trifyl dans le Tarn, par une délégation d’élus de la Métropole. - La deuxième audition s'est déroulée le 21 mars 2024 dans la salle du Conseil de la Métropole en présence de Pierre Hirtzberger, directeur général des services techniques chez SYCTOM, l’agence métropolitaine des déchets ménagers dans la région Ile de France, Mickaël Foirest, directeur des énergies de la Communauté urbaine du Havre et Florian Bercault, président de l’Agglomération de Laval.
L'intégralité de ces échanges est accessible en ligne sur montpellier3m.fr
En bref
- La première ligne de bustram entre la place de l'Europe à Montpellier et Notre Dame de Sablassou à Castelnau-le-Lez, ce sont huit stations nommées : Place de l’Europe, Pont Juvénal, Paul Painlevé, Pinville, Alfred Nobel, Eurêka, Verchant et Notre Dame de Sablassou.
- Le projet d’adaptation au changement climatique, ADAPTONEAU, porté par la Métropole a été retenu dans la cadre de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) « Eau et Climat » de l’Agence de l’eau, sur les thématiques du petit et du grand cycle de l’eau et de l’agroécologie. Il sera expérimenté sur les secteurs Mosson, Cévennes, Hôpitaux et des Bouisses à Montpellier.
- La Métropole poursuit son soutien à l’expérimentation d’une Caisse alimentaire commune sur son territoire. Une démarche pionnière en France pour favoriser la démocratie alimentaire et l’accès à une alimentation choisie et de qualité pour toutes et tous. À ce jour, 431 habitants expérimentent le dispositif jusqu'à l'été. Une seconde phase d’expérimentation avec 800 participants est prévue avant une montée en puissance du dispositif à partir de 2026.
- Une subvention de 40 000 euros a été attribuée à l’ALEC pour la réalisation des actions du programme AquaMétro. Ce programme concourt à la préservation quantitative des masses d'eaux souterraines utilisées pour l'alimentation en eau de la population métropolitaine. Deux grands axes d'actions en 2024 : analyse des consommations en eau des équipements communaux et métropolitains et accompagnement du grand public à travers un espace dédié à l’eau.