Musée Fabre : Montpellier et les débuts de l'Impressionnisme

26-04-24 - 16:00
Double actualité pour le musée Fabre avec la remise pour la première fois de la bourse François Daulte et le prêt exceptionnel des deux chefs-d'oeuvre d'Édouard Manet à l'occasion de l'exposition des 150 ans de l'Impressionnisme au musée d'Orsay à Paris.
Salle à l'étage du musée Fabre
Les deux tableaux de Manet dialoguent avec les collections du musée Fabre - © C. Marson
Écouter

Le musée Fabre bénéficie actuellement avec Le fifre et Le portrait d’Émile Zola d’Édouard Manet de deux prêts exceptionnels du musée d’Orsay dans le cadre de l’exposition des 150 ans de l’Impressionnisme. Ces chefs-d’œuvre sont présentés dans une salle où ils entrent en résonance avec les collections et illustrent une filiation avec Gustave Courbet et Frédéric Bazille. Ainsi, au sujet de ce dernier, sa Petite Italienne chanteuse de rue, avec son violon, répond en musique au fifre de Manet, deux tableaux datant de la même année (1866). Occasion pour Michel Hilaire, le directeur du musée Fabre, de rappeler que « Montpellier est connue dans le monde entier pour avoir accompagné les débuts de l’Impressionnisme ». Car si Frédéric Bazille (1841-1870) est parti trop tôt pour voir la première exposition de 1874, il en a été le premier instigateur. 

Enfants et mécènes

Le 24 avril, la présentation officielle de ces prêts avait une double coïncidence. Celle de la prise de fonction de Sylvain Amic, ancien du musée Fabre, à la présidence des musées d’Orsay et de l’Orangerie. Et la remise de la bourse François Daulte, première du nom, en présence de ses enfants et mécènes Marianne Delafond et Olivier Daulte. Michel Hilaire a notamment rappelé que c’est en 2016, lors de la grande rétrospective Frédéric Bazille, que le musée Fabre a été contacté par ses enfants pour voir s’il serait possible d’accueillir les archives personnelles de leur père François Daulte.   

Collection nationale

Paul Perrin, chef de la conservation et des collections du musée d’Orsay, a précisé pour l’exposition des 150 ans de l’Impressionnisme « que cette célébration d’un mouvement décisif de l’histoire de l’art ne pouvait pas être que parisienne. Elle a vocation de collection nationale. Elle est visible partout en France à travers 180 prêts dans 35 institutions. ». Marianne Delafond, évoquant le travail de son père sur Bazille, Sisley et Renoir a rappelé « l’importance de la correspondance des artistes pour l’étude de l’histoire de l’art. » 

« Je salue l’action du musée d’Orsay qui, parce que c’est le patrimoine de tous les Français, a choisi de faire dialoguer ces chefs-d’œuvre de l’impressionnisme avec les musées des régions. C’est formidable », estime Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole. Se tournant vers les enfants de François Daulte, il ajoute : « Vous êtes fidèles à l’esprit de votre père et à celui de ce musée dont l‘histoire repose sur des donations. Je vous remercie pour ce mécénat sur une bourse de recherches. » 

>>> À lire aussi : À voir deux chefs-d'oeuvre de Manet au musée Fabre jusqu'au 23 juin

Lauréat de la bourse François Daulte
Remise de la bourse François Daulte à Augustin De Butler - © C. Marson

Le fonds et la bourse François Daulte

Le musée Fabre conserve depuis 2017 un fonds François Daulte (1924 - 1998) constitué du fonds d’archives de l’historien d’art, auteur du premier catalogue raisonné de Frédéric Bazille et d’un ensemble exceptionnel de lettres autographes de Frédéric Bazille, de sa famille et d’amis artistes. La création de cette nouvelle bourse François Daulte d’un montant de 10 000 euros, est destinée à soutenir des post-doctorants en histoire et en histoire de l’art dans la lignée des champs d’études de François Daulte. 

Augustin De Butler est le premier lauréat. « Je travaille sur une édition des lettres de Renoir aussi exhaustive que possible. Mais le corpus que je pensais d’un millier de lettres et en fait proche du double. Le projet a donc évolué vers une forme numérique et une édition papier d’une sélection de lettres pour l’exposition de Renoir dans deux ans à Orsay. Je devais dégager du temps. Grâce à cette bourse, je vais le faire », dit-il.