La centrale géothermie du quartier Cambacérès, lauréate de l’appel à projets national “Nouvelle technologie émergente”, évitera l’émission de 1 250 tonnes de C0² par an. Des thermopompes réversibles dernière génération connectées à la géothermie produisent en effet chaleur et froid pour répondre aux besoins en chauffage et climatisation des bâtiments de la ZAC Cambacérès. L’impact carbone de cette technologie est très faible : inférieur à 30 g de C0² par KwH, il est divisé par 5 par rapport au chauffage électrique et par 8 par rapport au gaz. La chaleur produite est à 90 % renouvelable.
Un investissement global de 17,5 millions d’euros
« Il y a longtemps, le premier projet d’exploitation de cette précieuse nappe concernait l’alimentation d’un golf… La Métropole évolue vers un modèle plus vertueux, c’est notre engagement pour la transition énergétique. Et c’est impératif. Le potentiel incroyable de la géothermie n’était pas si évident en 2015 au lancement du projet. Mais nous avons pris ce chemin avec conviction et détermination : cette centrale est un des sites de géothermie sur nappe les plus importants de France », explique Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole.
"Décarboner la production de chaleur"
La centrale, dessinée par le cabinet COSTE Architecture, basé à Montpellier, a nécessité un investissement global de 17,5 millions d’euros, dont 4,6 millions ont été financés par l’ADEME Occitanie. « L’enjeu majeur qui nous occupe ici est de fortement décarboner la production de chaleur, qui représente 40 % de l’énergie consommée en France chaque année. Les réseaux partagés de chaleur et de froid sont indispensables dans cette optique. Ici, cela fonctionne avec une boucle d’eau tempérée : l’énergie est totalement renouvelable. Nous accompagnons de nombreux projets de la sorte à Montpellier, où nous avons investi plus de 42 millions d’euros en 15 ans : chaufferies de l’EAI et de la Cité créative, site de Beausoleil, réseau Alco Nord… La surface desservie par les réseaux de chaleur va être multipliée par trois avant 2030 pour atteindre les 80 % de chaleur produite avec des énergies renouvelables », détaille Camille Fabre, directeur régional délégué de l’Ademe Occitanie.
Impact carbone nettement inférieur au chauffage au gaz ou électrique
La géothermie sur nappe, énergie totalement renouvelable et pérenne, contribue également à l’indépendance énergétique locale et nationale. En faisant en sorte de se détacher des énergies fossiles, le territoire et le pays réduisent leur dépendance envers le gaz produits par d'autres pays. « Il faut avancer sans avoir la main qui tremble pour être au rendez-vous des objectifs climat de l’accord de Paris. C’est un défi. C’est dur de faire, mais nous faisons. Nous menons cette décarbonation tambour battant : développement des réseaux de chaleur et des énergies renouvelables, efforts sur la sobriété et la rénovation énergétique, gratuité des transports en commun, ligne 5 de tramway, bustram, évaluation et exploitation du potentiel solaire du patrimoine public… », insiste Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole.
Un coût de l'énergie mieux maîtrisé
Enfin, cet équipement innovant et vertueux est aussi important pour le pouvoir d’achat des ménages et des entreprises. Avec les réseaux partagés de chaleur et de froid, la facture est moins douloureuse et mieux maîtrisée, comme cela a été observé avec le raccordement des résidences du quartier Lemasson. Les entreprises qui vont s’implanter sur la ZAC Cambacérès vont donc bénéficier de prix de l’énergie encadrés et maîtrisés, comme Sanofi, lorsqu’elle sera raccordée au réseau Alco Nord.
La géothermie à Cambacérès, comment ça marche ?
La géothermie consiste à utiliser l’énergie thermique de l’eau qui se trouve dans des nappes phréatiques souterraines. Deux puits ont été creusés à 120 mètres de profondeur pour extraire de l’eau de nappe, qui va réchauffer (en hiver) ou refroidir (en été) les pompes à chaleur réversibles dernière génération de fabrication française de la centrale. L'eau puisée est intégralement rejetée à la nappe sans modification de ses caractéristiques hormis un réchauffement ou un refroidissement de quelques degrés, sans incidence sur le milieu naturel, ni sur la ressource thermique, avec un équilibre de température à l’année. Un réseau souterrain en acier soudé calorifugé de 2,5 kilomètres alimentera à terme une surface de 450 000 m2 de bâtiments, équipés de sous-station. La centrale de Cambacérès, avec l’appoint photovoltaïque et bois, affichera un taux d’EnR supérieur à 90 %.
>>> Plus d'infos en vidéo : "La géothermie à Montpellier" sur YouTube.
L’Or des murs : quand la culture s’invite au cœur d’une centrale géothermique
L’association L’Or des murs a pour objet la valorisation, la promotion et le développement de la culture accessible au plus grand nombre. Son objectif est de faciliter l’accès à l’art et la valorisation de travaux d’artistes par le biais de la création de lieux ressources atypiques, temporaires ou permanents, habituellement fermés au public. En partenariat avec le Groupe Altémed, les artistes Loë, Noon, Honck et le collectif Pomme de boue sont accueillis sur le site de la centrale de Cambacérès. Situé à proximité de la gare Montpellier Sud de France, ce site est une opportunité unique de conjuguer innovation technologique et expression artistique. « Nous sommes honorés d’avoir été sollicités pour participer à ce projet. Les artistes, qui eux aussi ont conscience des limites de notre planète, se sont exprimés sur les murs de la cour intérieure en donnant leur vision de l’énergie, de la terre et de l’eau pour décorer le lieu », précise Serge Laurent, secrétaire de l’association.