LUTTE CONTRE LES INONDATIONS

Grabels : 4,8 millions d'euros de travaux pour protéger la commune des inondations

09-10-24 - 12:30
À Grabels, les importants travaux de protection hydraulique pour protéger la commune des crues ont été inaugurés dix ans jour pour jour après les pluies exceptionnelles de la nuit du 6 au 7 octobre, à la suite desquelles près de 200 maisons avaient été inondées et 550 sinistres constatés.
Coupure inaugurale du ruban
L'inauguration des travaux de protection hydraulique est intervenue dix ans après les pluies exceptionnelles - © L. Séverac
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À Grabels, personne n’a oublié la nuit du 6 au 7 octobre 2014, où des pluies exceptionnelles (300 mm en 4h) se sont abattues sur la commune, faisant d’importants dégâts mais, fort heureusement, aucune victime. Dix ans plus tard, en inaugurant les travaux de la digue surélevée du Rieumassel et de l’élargissement du bassin de rétention, René Revol, le maire de la commune, est revenu sur le déroulement de cette soirée, devant François-Xavier Lauch, le préfet de l’Hérault, et ses collègues maires de Lattes, Juvignac, Villeneuve-lès-Maguelone, Murviel-lès-Montpellier et le président de la Métropole.  

« J’étais en mairie avec un de mes adjoints. L’eau montait de toutes parts dans le village. On a pu utiliser la téléalerte qui n’existait que dans 3 communes à l’époque et on a pu prévenir 600 personnes que nous faisions face à un épisode méditerranéen. On a réveillé des gens mais on a sauvé des vies. Je me souviens de cette famille arrivée vers 1h du matin où le papa portait sur l’épaule son fils handicapé dont le fauteuil avait été pris par les flots. On a hébergé tout le monde pendant une semaine. 192 maisons ont été inondées et on a relevé 550 sinistres. Le dernier est rentré à son domicile au bout d’un an. Deux maisons ont été rasées par la mairie. Quand Michaël Delafosse a été élu à la Métropole, je lui ai dit aussitôt que ces travaux étaient une priorité absolue », commente René Revol, le maire de Grabels, persuadé qu’il faut être très discipliné avec le changement climatique.  

La GEMAPI accompagne l’urbanisme 

Cyril Meunier, maire de Lattes, a rappelé que c’est « Georges Frêche, du temps de l’Agglomération, qui a été le premier président de collectivité en France à prendre la compétence de la protection hydraulique. On a fait sur Lattes près de 55 millions d’euros de travaux. On a créé avec le SYBLE, un syndicat intercommunal de bassin et, aujourd’hui, parce qu’il faut transmettre la culture du risque dès le plus jeune âge, 133 écoles dans la Métropole recevront une formation ». Béatrice Négret, son homologue de Villeneuve-lès-Maguelone, a parlé de la GEMAPI dont elle assure la délégation. « Le PI de protection des inondations, ce ne sont pas que des ouvrages mais aussi l’accompagnement de projets d’urbanisme qui garantissent la non exposition aux risques. Ainsi, nous ferons un cadre sur le Rieutord pour permettre la réalisation du projet ANRU Mosson. Ici, à Grabels, parce qu’on a une stratégie intégrée, le bassin de rétention abritera une zone humide ». Représentant la Région Occitanie, Maria Alice Pelé s’est félicitée de voir « que nous avons des équipes qui savent travailler ensemble » et a souligné la nécessité « d’avoir une vision bien plus large que celle d’un petit territoire pour faire face aux changements climatiques ».

Solidaires avec ceux exposés au risque

« Notre territoire est vulnérable au risque inondation et au feu. Ici, les choix sont faits sur le plan financier et la solidarité est au rendez-vous. Sur le territoire métropolitain, certains sont exposés à aucun risque particulier, d’autres le sont. Et le taxe GEMAPI que nous avons choisi de relever est affectée pour financer les travaux pour ceux qui sont exposés aux risques. Autre exemple, si nous n’avions pas adopté une procédure accélérée pour mettre le CHU hors d’eau, un chantier de 8 millions d’euros mené en dix-huit mois, le centre hospitalier risquait d’être inondé et ne pouvait pas mener ses nombreux projets de développement », précise Michaël Delafosse, le président de la Métropole. « Nous devons continuer à progresser collectivement sur la culture du risque en intégrant notamment les nouveaux arrivants. Notre PLUI marque aussi des choix politiques forts comme celui d’une quatrième caserne des pompiers au Nord pour lutter contre le risque incendie. »  

Risque de ruissellement

« Je veux saluer l’action des maires et leur abnégation pour faire les travaux pour préserver leurs habitants. L’État est et sera à leurs côtés », a dit d’emblée François-Xavier Lauch, le préfet de l’Hérault. « On travaille sur des aléas modélisés et parfois, comme c’est arrivé ici, les événements climatiques sont plus importants. Il faut être très vigilant en matière d’urbanisme. Aussi, je me félicite que le PLUI de la Métropole aille au-delà du risque de débordement des cours d’eau et intègre aussi le risque de ruissellement ». Il a aussi assuré « qu’il ne fallait pas banaliser les alertes » et « qu’il faut encore travailler sur la culture de sécurité civile et apprendre aux gens à bien se comporter ». Autre impératif relevé par chacun enfin, la nécessité de retirer du goudron et du béton pour que les sols absorbent l’eau.  

Travaux et financements

Les aménagements ont consisté à augmenter la capacité de rétention du barrage, situé au nord de Grabels, et à l’élargir le lit du Rieumassel dans sa traversée urbaine pour permettre le transit des crues sans débordement. La capacité du bassin de rétention a été multipliée par six (de 25 000 m3 à 160 000 m3). Avec l’approbation des services de l’État, ces travaux ont été intégrés dans un avenant au Programme d’Actions et de Prévention des Inondations (le Papi 2 Lez). Le coût total est de 4,8 millions d’euros et, du fait de la labellisation du PAPI en 2017, ils ont pu être financés par Montpellier Méditerranée Métropole (40 %) mais aussi par l’État (40 %) et la Région Occitanie (20 %). 

Digue rehaussée du Rieumassel
La capacité du bassin de rétention a été multipliée par six - © L. Séverac