Jeudi, à la mi-journée au cinéma Diagonal, Reda Kateb a présenté au public son premier film en tant que réalisateur. Dans Sur un fil, il met en scène les clowns professionnels de « Nez pour rire » qui se produisent dans les hôpitaux pour enfants. Trois heures plus tard, c’est un centre Rabelais plein comme un oeuf qui a accueilli et acclamé, le temps d’une rencontre, celui qui est aussi l’invité d’honneur de ce 46e Cinemed.
En préambule, l’assistance a eu le plaisir de découvrir Pitchoune, son premier court métrage en tant que réalisateur de 2015. Avec Philippe Rebbot, ils jouaient déjà un duo de clowns dans la garderie pour enfants déchainés d’un parc des expositions en plein salon du camping-car. Une trame basée sur du vécu, dans une première vie encore sans cinéma mais à l’heure du théâtre d’intervention.
Le journal du docteur Girafe
Pour que les clowns se retrouvent dans son film, il y a eu une étincelle. Reda Kateb la raconte. « Je partais tourner à l’étranger (la série Possessions pour C+) et à la suite de ce court-métrage un ami producteur m’a envoyé un livre que j’ai pris dans mes bagages. C’était Le journal du docteur Girafe, de Caroline Simonds. Elle a fondé l’association Le rire médecin, avec des clowns professionnels, il y a presque 30 ans. Il y avait pour moi matière à un long métrage tellement j’ai ressenti des émotions lumineuses et d’autres plus dures à la lecture. J’étais alors en tournage avec Aloïse Sauvage qui joue dans le film. J’ai rencontré Caroline qui m’a dit : viens nous voir, tu te déguises en mur avec une blouse blanche et tu verras bien. Cela été une grande rencontre d’amitié à l’hôpital Necker. Le soir même, je savais que je ferai ce film. » Pour l’anecdote, il souhaitait la présence d’Emma Thompson qui n’a jamais répondu à ses mails...
La blouse fait le moine
Karim Ghiyati, directeur d’Occitanie films et animateur de la rencontre, projette alors à l’écran le parcours de Reda Kateb avec les jaquettes de films. Courts ou longs métrages, documentaires ou film d’animation où il est narrateur, pas loin de 50 titres défilent depuis 2007 dont de belles références comme Hippocrate, Un prophète, Django, Hors normes, Loin des hommes ou Lost river. L’acteur d’Ivry-sur-Seine évoque notamment son rôle dans Hippocrate pour dire : « à partir de là, j’ai senti le regard des gens qui changeait. Comme si j’étais enfin devenu plus fréquentable. » Et Karim Ghiyati d’oser malicieusement : « peut-être que la blouse fait le moine ».
Le choix de ses films
Comment Reda choisit ses films ? Visiblement assez vite. « Si j’aime le scénario, si je ne l’ai pas déjà joué et qu’il y a une envie nouvelle, cela devient presque intuitif. Après une seule rencontre avec le réalisateur ou la réalisatrice, je sais déjà si je vais le jouer ou pas », assure-t-il. Révélé dans la série Engrenages, il se souvient comment tout cela a débuté, façon saltimbanque. « J’avais passé un casting et quand j’ai appris que j’étais pris, j’étais au marché de Malakoff en train de faire des sculptures sur ballons. »
Acteur attachant et ouvert à tous les registres, Reda Kateb nous offrira son Sur le fil dès le 30 octobre.
Clap de fin pour le 46e Cinemed
Soirée de clôture de Cinemed samedi 26 octobre, au Corum. Révélation du palmarès de cette 46e édition à partir de 19h, puis présentation de Le Mohican de Frédéric Farrucci (2024, fiction, 1h40), en présence du réalisateur. Ce film sortira en mars 2025.