Vous avez dit « pépette » ? À Cournonterral, c’est ainsi qu’on nomme les figures de paille, figurant les deux personnages de la cérémonie de carnaval, le « Blanc » et le « Pailhasse », affublés d’un nom inscrit sur une plaque et qui seront pendues en musique et en public, dimanche 5 janvier à 11h30. Un rituel festif au terme d’une matinée démarrée dès 7h par un déjeuner aux tripous, suivi à 10h du déjeuner offert par le Groupe Carnavalesque, puis à 11h de la traditionnelle Danse du Chevalet.
Les "pépettes" pendues, puis brûlées
Les pauvres « pépettes » ne sont pas au bout de leur peine. Puisque, après plusieurs semaines de réjouissances, alternant marchés, danses, défilés, concours – tout se termine le jour du mercredi des Cendres, par le célèbre rituel des Pailhasses. Ce jour-là, après la cérémonie d’habillage, le défilé et la ronde organisée sur la place de la mairie, à 15h précise la musique s’arrête, les comportes de lie de vin sont renversées à terre et le combat des Pailhasses et des Blancs peut alors commencer. Le soir même, vers 21h, Pailhasse est jugé sur la place du village et son procès s’achève par la crémation des pépettes. Dépendus de leur balcon, « Pailhasse » et « Blanc » sont brûlés en place publique dans une folle farandole.
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Origines et restrictions
À l’origine de ces célébrations, remontant dit-on au Moyen-Âge, une querelle entre deux communes, l’une cherchant à s’approprier le bois de l’autre, et perpétuée ainsi depuis des siècles. Dans la tradition ancienne, le « Pailhasse », revêtu d’un sac bourré de paille d’où il tirait son nom, se couvrait le visage d’un masque et portait un chapeau sur lequel était fixé rameaux de buis ou plumes de dindons. Sur la place du village, où étaient déversés fumier et purin (aujourd’hui remplacé par le mou de raisin), commençait alors la chasse aux jeunes filles à marier, toute vêtues de blanc. Et qui une fois attrapées, finissaient dans l’infâme brouet.
Aujourd’hui le rituel est devenu jeu. Filles et garçons peuvent participer à la mêlée, mais attention, le site de la mairie de Cournonterral est formel : « Aucun spectateur n’est admis de 15h à 18h dans le centre du village ». Toute personne présente étant considérée comme participante l’est à ses risques et périls. D’autre part, les fêtes de carnaval n’ayant aucun but commercial, appareils photos et vidéo sont interdits et l’accès au village strictement limité.