Rencontres, musique, lecture, visites, spectacle, exposition… et même jeu de tambourin pour célébrer pendant toute l’année 2025 le poète occitan Max Rouquette (1908-2005), disparu il y a 20 ans. Médecin, mais aussi poète, écrivain, homme de théâtre, Max Rouquette émerge comme une figure éblouissante des lettres, de l’identité et de la langue occitane, ainsi que le rappelle Jean-Frédéric Brun, président de l’association des Amis de Max Rouquette, qui partageait ses souvenirs et sa voix, à l’occasion de la table ronde organisée le samedi 25 janvier à 15h30 au musée Fabre. Une animation proposée en partenariat avec la Maison de la Poésie Jean Joubert dans le cadre des Nuits de la Lecture, intitulée Jean Joubert, Max Rouquette : deux poètes au cœur des arts.
Vous êtes président des Amistats Max Rouquette, pouvez-vous nous expliquer le rôle de cette association ?
Jean-Frédéric BRUN : L'association Amistats Max Rouquette a été fondée au lendemain de la disparition de Max Rouquette, par ses proches et sa famille. Avec l’intention de collecter et préserver ses œuvres. Nous y avons rassemblé de nombreux inédits et publié chaque année Les Cahiers Max Rouquette, qui comprennent une série d’études sur son œuvre, des données biographiques... Notre site internet en présente une vitrine complète, avec extraits d’œuvres, dont beaucoup sont inédites, poèmes, actualités, repères biographiques, album photo…
Pendant toute l’année 2025, la Métropole de Montpellier honore Max Rouquette, votre réaction ?
J-F B. : C’est très important. Souvent, après leur mort, beaucoup d’auteurs disparaissent dans une sorte de long purgatoire. Glissant parfois dans l’oubli. Cette année dédiée à Max Rouquette permet de poursuivre le travail sur son œuvre de diriger un coup de projecteur que nous ne pouvons saluer qu’avec beaucoup d’enthousiasme. Puisqu’à travers l’œuvre de Max Rouquette, c’est aussi toute la culture occitane qui se trouve mise en lumière. L’ambition littéraire de Max Rouquette, comme celle de nombreux écrivains d’Oc n’était pas qu’une aventure personnelle, elle visait à promouvoir la langue comme un outil littéraire singulier qui permettait de dire beaucoup de choses, voir le monde et la réalité d’une autre façon. Cet hommage salue ainsi tout ce que la littérature d’Oc a pu porter comme voix singulières, pour enrichir le patrimoine universel de la littérature.
En quoi Max Rouquette reste-t-il d’une grande modernité, pourquoi est-ce nécessaire de le découvrir ou le redécouvrir ?
J-F B. : C’est un homme qui est vraiment en symbiose avec la nature. Enfant, sa découverte de la langue d’Oc, parlée dans son village, se fait en même temps que les paysages, la nature, arbres et animaux qui l’entourent. Il s’inscrit en tant qu’humain dans une sorte de continuum. C’est un aspect de son œuvre qui a beaucoup intéressé de nombreux commentateurs étrangers. Il était très proche d’auteurs sud-américains par exemple. Il a su donner une vraie voix aux paysages des garrigues languedociennes et une portée universelle.
Par quel ouvrage commencer pour aborder Max Rouquette ?
J-F B. : Peut-être par le premier tome de Vert Paradis, qui se présente comme une série de textes revisitant le paradis de l’enfance. Mais un paradis cruel et perdu, où la nature est omniprésente, et qui rappelle l’univers des contes de la tradition orale occitane. Je recommanderais aussi la lecture de son recueil poétique Le tourment de la licorne. Tous deux sont disponibles en traduction française. Et aussi une de ses œuvres théâtrales majeures, le Médée, saluée autant par le public que par la critique.
Vous avez « prêté » votre voix à l'occasion de la table ronde organisée dans le cadre de la Nuit de la Lecture au musée Fabre.
J-F B. : Je l'ai fait avec grand plaisir, d’autant que j’ai une longue fréquentation des textes lus dans le cadre de cette rencontre. Et que je partage – dans ma prononciation de l’occitan qui est une langue unique, avec beaucoup de nuances - l’accent des garrigues montpelliéraines qui était celui de Max Rouquette.
>>> Découvrir le programme 2025 de l'année Max Rouquette
SAMEDI 25 JANVIER – 15h30 – MUSEE FABRE
Nuits de la Lecture – Table ronde : Jean Joubert, Max Rouquette : deux poètes au cœur des arts
Jean Joubert (1928-2015) et Max Rouquette (1908-2005) étaient tous deux familiers du musée Fabre. Ils se sont rencontrés, ont fréquenté les mêmes cercles et lieux culturels. Lectures de textes et témoignages permettent de revenir sur les liens entre les deux hommes, leur rapport à l’art et aux artistes.
Accès libre dans la limite des places disponibles.