Un pied de nez à la grande faucheuse
Née à Paris en 1958, au sein d’une famille marquée par l’exil et la guerre, Sabrina Gruss, l’enfant rêveuse et solitaire, nourrie de la culture ashkénaze et séfarade de ses parents, trouvera dans la création sa manière bien à elle de s’ouvrir au monde et de faire un pied de nez à la grande faucheuse en la convoquant dans son univers artistique, avec humour et poésie. Cette recherche sur l’identité, la mémoire et la trace se développe depuis plus de 40 ans, et c’est à partir de son installation dans la campagne provençale, que la nature environnante lui offrira tout ce dont elle a besoin pour s’exprimer pleinement.
Un monde étrange et onirique
Elle donnera ainsi naissance à ce monde étrange et onirique, habité par des créatures constituées d’ossements d’animaux, de fibres, de végétaux, de plumes et toutes sortes de fragments ayant subi l’érosion du temps et des éléments. Redonnant vie à l’inanimé, ces délicats assemblages auxquels Sabrina Gruss associe le travail du modelage pour leur donner un visage, sont d’une grande expressivité et capturent notre regard.
Une œuvre récompensée
Depuis la fin de ses études aux Beaux-Arts d’Avignon et l’obtention du diplôme national supérieur d’expression plastique (DNSEP) en 1983, cette artiste singulière s’est frayée sa propre voie, entre ses expositions, ses interventions dans les quartiers dits « sensibles », les prisons et l’hôpital psychiatrique où elle intervient depuis 1989. Elle y consacre encore aujourd’hui un après-midi par semaine, ressentant une joyeuse complicité avec ces personnes « sans armure » qu’elle accompagne, partageant ce plaisir et cet état d’urgence de créer en toute humilité, ce qu’elle désigne comme l’accomplissement d’un acte de vie.
Musées, collections et galeries
Ses créations sont reconnues en France et en Europe, elles sont présentes dans des musées, collections et galeries. En 2019, son œuvre a été récompensée par l’académie des Beaux-Arts de Paris qui lui a décerné le prix Paul Niclausse en sculpture.


