Combien d’arbres plantez-vous sur la ligne 5 ?
Mathieu Vandewoestyne : Beaucoup ! 2 000 : 1 100 au nord et 900 à l’ouest. L’idée est d’apporter une saisonnalité sur le tracé pour apporter de l’ombre ou de la lumière selon la saison. On a une palette végétale très diversifiée de près de 90 essences d’arbres différentes adaptées au climat : érable de Montpellier, chêne vert, micocoulier, frêne, aulne, amandier, cerisier de Sainte-Lucie... L’idée est de ne pas être monospécifique comme on le faisait avant avec les alignements de platanes notamment, mais de varier pour favoriser la biodiversité et éviter les maladies qui peuvent se propager sur une même essence. Ce sont des arbres de 5-10 ans choisis un par un à l’automne dans les pépinières avec le service des espaces verts de la Ville de Montpellier. Nous plantons aussi plus de 100 000 arbustes et vivaces, des prairies méditerranéennes…

Les arbres sont-ils arrosés ?
M. V. : Oui, on doit les choyer. Les entreprises d’espaces verts qui ont remporté les deux marchés ont un contrat de trois ans d’entretien. C’est eux qui s’occupent de les planter et du système d’arrosage. Si des arbres paraissent morts car leurs feuilles sont sèches, c’est la plupart du temps parce qu’ils subissent un stress à l’arrachage, lors du transport et à la plantation. Mais ils sont bien vivants. Ils se protègent et décident de sacrifier certaines branches pour pouvoir survivre en réduisant leurs dépenses énergétiques. On le voit souvent dans la nature avec les chênes verts par exemple. Mais il se peut que sur 2 000 arbres, il n’y ait pas 100 % de reprise !
Les espaces verts sur la ligne 5
- Environ 2 000 arbres au total, dont 1100 au nord et 900 à l’ouest et plus de 90 essences différentes.
- Plus de 100 000 arbustes et vivaces de plus de 150 essences différentes.
- Surface d’espace vert au nord : 60 000 m² de prairie méditerranéenne et 25 000 m² de massif arbustif et de vivaces.
- Surface d’espace vert à l’ouest : 14 000m² de prairie méditerranéenne et 23 500m² de massif arbustif et de vivaces.
- Des prairies méditerranéennes dont les semences sont à 50 % produites localement (label semences locales).
Toutes les plantations sont choisies pour leur capacité à résister à la sècheresse.

« Dès 2012, pour des questions de préservation de la ressource en eau, on a proposé à la TAM de ne pas arroser la plateforme du tramway, ce qu’ils ont fait. »
Et la pelouse de la plateforme de tramway ?
M. V. : Dès 2012, pour des questions de préservation de la ressource en eau, on a proposé à la TAM de ne pas arroser la plateforme du tramway, et ceci a été compris et accepté. Il faut accepter aujourd’hui qu’à partir du printemps la pelouse soit sèche et que d’autres herbes repoussent avec les premières pluies. On ne va pas ressemer, mais des adventices, et non pas « des mauvaises herbes », prendront la place. Dans certains secteurs, il y a aussi des petits espaces verts où nous plantons des rampants, des graminés, ou du lierre qui, eux, sont arrosés au goutte à goutte pendant trois ans.
« Ce n’est pas un effet de langage de dire que c’est la ligne des parcs. Plus de 5 millions d’euros de marché d’espaces verts pour 10 kilomètres de tracé supplémentaires, c’est énorme ! »




La ligne 5, ligne des parcs et des jardins porte-t-elle bien son nom ?
M. V. : Oui, ce n’est pas un effet de langage de dire que c’est la ligne des parcs, c’est vraiment vrai ! Il y a plus d’aménagements paysagers sur cette ligne car de nombreux parcs sont longés ou traversés. Nous avons réalisé des espaces verts de jonction entre les parcs et le tramway. Et plus de 5 millions d’euros de marché d’espaces verts pour les 10 kilomètres de tracé supplémentaires sur le réseau, c’est énorme !

Que pensez-vous de l’habillage de la ligne 5 ?
M. V. : Il fait vraiment sens. Son design est suffisamment simple et lisible pour un objet en mouvement. À l’échelle du tram, on voit une seule tonalité verte et quelques points rouges. Mais quand on s’approche, on découvre plein de détails. C’est un peu comme un projet de tramway : on connait la ligne dans son ensemble car on l’utilise tous les jours d’un point A à un point B. Mais quand on se pose à un arrêt ou sur une place, on découvre tous ses aménagements. Un banc, une piste cyclable, un arbre… Nos dessins prennent vie !